NON À L’ÉLITISME DU CAMPUS EUROPÉEN ! PRIORITÉ AU REFINANCEMENT DES FACS !

Le 30 janvier à Strasbourg tandis que les étudiants subissaient la violence policière devant le Palais Universitaire, François Hollande annonçait devant un petit public d’élite la création d’un « campus européen » axé sur l’excellence des relations franco-allemandes. Or deux mois après, les contours de ce projet restent opaques et ses détails inaccessibles aux étudiants. Mais les dirigeants de l’Université de Strasbourg semblent déterminés à approfondir cette démarche : attribuer des fonds pour un projet clairement élitiste et qui ne concernerait qu’une petite minorité des étudiants strasbourgeois alors que tous les UFR subissent une baisse dramatique de 20% de leur budget de fonctionnement.
Même si les finances de l’UdS jouissaient d’une santé impeccable, nous n’acceptons pas que toute discussion sur le projet de campus européen se fasse sans impliquer les étudiants et les élus de l’UdS. Les contradictions de ce projet sont claires :

Comment construire un campus franco-allemand si les moyens pour l’enseignement de l’allemand à l’UdS diminuent de manière drastique depuis des années ?
Quels financements pour les UFR qui n’auront pas un taux d’ouverture à l’international jugé « satisfaisant » ?
Qui décidera du projet et qui se chargera du pilotage pour ce campus européen ? Ce seront les mêmes qui cachent les baisses des dotations et qui font voter des budgets mensongers ?
À une ouverture majeure européenne correspondra de facto une place majeure pour la démocratie étudiante européenne ?
Ce campus européen sera uniquement une nouvelle vitrine pour la politique de marketing universitaire du président de l’UdS Alain Beretz !

Le débat autour de la politique universitaire sera détourné : au lieu de proposer des solutions contre l’austérité budgétaire, les dirigeants de l’UdS préfèrent promouvoir un modèle d’université accessible uniquement pour quelques dizaines d’étudiants dans des filières d’excellence.
Le campus européen n’améliorera guère les conditions de financement de tous les UFR et encore moins nos conditions d’études !

Ramenons la colère des étudiants face à ceux qui ne font que détruire l’université depuis des années !

Rappelons à Beretz que sa priorité ne doit pas être le marketing universitaire mais le refinancement des UFR et la sauvegarde du service public de l’enseignement supérieur !

Si les dirigeants de l’UdS l’ont oublié, ce seront les étudiants à leur rappeler !

Le Collectif de mobilisation étudiante - Université de Strasbourg