Après les larmes, les mesures sécuritaires s’imposent déjà à l’Université de Strasbourg
Publié le 14 Janvier 2015
Depuis le début de la semaine nous avons assisté aux premiers signes de l’instauration d’une logique sécuritaire sur notre campus, qui fait suite aux événements dramatiques des fusillades à Charlie Hebdo et en banlieue parisienne.
Nous avons été parmi les dizaines de milliers de gens qui ont manifesté leur solidarité aux familles des victimes et le refus de toute haine raciale et amalgames douteux le dimanche 11 janvier à Strasbourg. Pourtant ces événements ne peuvent justifier la mise en place de dispositifs sécuritaires qui restreignent nos libertés en tant qu’individus et en tant que militants.
Hier la police à vélo est entrée librement dans l’enceinte du campus. En effet, à côté de la Cafétéria des Sciences, les agents ont fouillé des gens qui étaient à l’extérieur en train de fumer, en les accusant de posséder des substances illégales. Inimaginable, parmi plusieurs personnes qui se tenaient à proximité de la Cafétéria, la police a ciblé les immigrés et les gens qui étaient habillés de façon plus « hors du commun ».
Des agents de sécurité ont été également placés aux entrées des Resto U du CROUS. Pour le moment, la seule action où ils se sont montrés « utiles » a été celle d’interpeller des militants de l’UEC sur les activités qu’ils étaient en train de faire devant le RU de l’Esplanade (une diffusion de tracts), en leur demandant s’ils avaient une autorisation et en lisant attentivement le tract incriminé avant de laisser poursuivre l’action.
Qui a donné le permis aux forces de l’ordre d’entrer systématiquement dans le campus ?
L’Université de Strasbourg s’est pressée d’affirmer son soutien aux victimes de Charlie Hebdo en se réclamant de la médaille de la Résistance : la direction de l’Unistra a une conception plutôt schizophrénique de la liberté d’expression. Elle la défend lorsqu’il faut s’unir au chœur pathétique et hypocrite de l’unité nationale, mais elle l’oublie lorsque ses étudiants se mobilisent pour défendre leurs conditions de vie et d’études. Où était la liberté d’expression dans les matraques policières que nous avons vu et subi tout au long de l’année dernière, dans l’enceinte du campus et devant le Palais Universitaire ?
Cela ne nous étonnerait pas que la direction même de l’Unistra, après avoir donné son consentement à la présence de forces de l’ordre sur le campus, se livrent à des fouilles qui ont tout autre objectif avec l’excuse de l’« alerte terroriste ».
Nous ne cautionnerons pas qu’au nom de la tragédie de Charlie Hebdo, qu’à cause d’une poignée d’extrémistes religieux abrutis, puissent être instaurées la peur et la paranoïa à l’université ; qu’au nom des victimes puisse se mettre en place un Patriot Act à la française, qui cible avant tout les étudiants étrangers et les militants, avec une restriction de nos libertés et une violation systématique de l’enceinte du campus par les forces de l’ordre !
Après l’austérité généralisée entérinée hier au Conseil d’administration de l’Unistra avec le vote du budget 2015, voilà le système policier et répressif qui se met en place. Quel début d’année 2015 ! Ne nous laissons pas avoir par
qui conforte notre exploitation par les capitalistes et l'État qui écrasent leurs bottes sur nous ! Luttons pour notre liberté et pour le socialisme du XXIe siècle !
Les étudiants communistes de Strasbourg.