Grève générale du 28 avril à Strasbourg : on lâche rien !

Publié le 29 Avril 2016

Grève générale du 28 avril à Strasbourg : on lâche rien !

Le matin du 28 avril, journée de grève générale contre la loi Travail, le lycée Jean Monnet a été bloqué. D'autres élèves du lycée Oberlin ont essayé un deuxième blocage mais ont dû se confronter à l'attitude miope et intransigeante de l'administration, qui a refusé de négocier pour que le blocage se passe pacifiquement (ce qui était pourtant arrivé le 20 avril) et a exigé une intervention musclée des forces de l'ordre pour évacuer les entrées du lycée. Les lycéens mobilisés d'Oberlin ont donc rejoint le lycée Monnet et un cortège sauvage de plusieurs centaines de lycéens s'est mis en marche vers le campus universitaire.

[Vidéo] "Strasbourg débout, soulève toi !", cortège lycéen de Jean Monnet vers le campus central : https://www.facebook.com/EtudiantsCommunistesStrasbourg/videos/721557704613391/

Blocage du lycée Jean Monnet et cortège lycéen
Blocage du lycée Jean Monnet et cortège lycéen

Blocage du lycée Jean Monnet et cortège lycéen

Le cortège a rejoint le campus universitaire en marchant sur la voie du tram, il s'est ensuite rendu vers la Fac de Droit de Strasbourg et est rentré dans l'établissement, symbole de la répression policière contre les étudiants et lycéens en lutte le 17 mars dernier.

[Vidéo] Le cortège lycéen rentre à la Fac de Droit : https://www.facebook.com/EtudiantsCommunistesStrasbourg/videos/722134337889061/

Ensuite, le cortège a rejoint le lycée Oberlin pour dénoncer l'attitude l'administration. Le matin, le directeur du lycée avait accusé les lycéens mobilisés d'être une petite poignée. Quelques heures après, c'est des centaines de lycéens en lutte qui ont rejoint son établissement et obligé l'administration à se barricader derrière les portails.

Le cortège, après avoir débrayé Oberlin, s'est rendu au lycée Jean Rostand. Là aussi, pour la deuxième fois en deux semaines, l'administration a choisi également la carte de la répression et lors de la pause de 10h a empêché aux élèves de sortir du bâtiment. Même les portes d'accès à la cour interne ont été fermées pour empêcher tout contact entre les élèves d'Oberlin et les autres lycéens mobilisés.

Une Assemblée Générale lycéenne a alors eu lieu à 11h à l'amphi 4 occupé du Patio. Une action immédiate de débrayage du lycée Marie Curie a été votée à majorité, pour ensuite se donner rendez-vous à 14h à Place Kléber pour la manifestation unitaire à l'appel de l'Intersyndicale.

A Strasbourg, 6.000 personnes étaient dans la rue ce jeudi après-midi pour exiger le retrait total de la loi Travail. Le cortège étudiant et lycéen, vers la fin de la manifestation, est parti en manif' sauvage pour rejoindre l'entrée de l'Autoroute A35 à Place de Haguenau et bloquer la circulation. Suivi de près par un nombre impressionnant de BACceux et de RG, le cortège a pris la sortie de l'A35 Place de Bordeaux lorsque plusieurs camionettes de police ont fait irruption sur l'autoroute.

Le reportage de La Feuille de Chou : http://la-feuille-de-chou.fr/archives/87354

[Vidéo, via Solidaires Alsace] Le cortège jeune entre dans l'A35 : https://www.facebook.com/solidairesAlsace/videos/249502438736866/

 

Blocage de l'A35

Blocage de l'A35

Le cortège s'est enfin rendu au Théâtre National de Strasbourg (TNS), occupé depuis mardi dernier, où une Assemblée Générale interprofessionnelle devait avoir lieu à 19h. Pourtant, l'administration du TNS a reçu l'ordre de la Préfecture de ne pas laisser rentrer dans l'immeuble la jeunesse mobilisée ni les intermittents du spectacle. La Préfecture a donc fait le choix politique d'obliger la direction du TNS à empêcher la tenue de l'AG et entraver la convergence des luttes à l'issue de la journée de grève générale.

Encerclé par les forces de police et la gendarmerie, le cortège s'est alors dissous et quelques dizaines d'étudiants se sont retrouvés au campus central, devant le Patio, pour déposer les banderoles à l'amphi 4. Mais là aussi, la sécurité privée de l'Université de Strasbourg a fermé les portes du batiment et a empêché aux étudiants d'accéder à l'amphi 4. Interpellé par les étudiants alors qu'il traversait par hasard le campus, le président de l'Unistra Alain Beretz a dit de ne pas avoir été mis au courant d'une telle mesure de fermeture administrative. Malgré nos doutes légitimes sur la sincérité d'un président d'université qui portera toujours sur ses mains le sang des jeunes matraqués le 17 mars, il est probable qu l'ordre de fermeture du Patio soit arrivé directement de la Préfecture. Encore une fois, un choix politique pour empêcher un dernier moment de discussion collective pour les étudiants en lutte.

Devant le TNS

Devant le TNS

Le MJCF 67 et l'UEC Strasbourg se félicitent pour la réussite de cette troisième journée de grève générale contre la loi Travail et appellent l'ensemble de la jeunesse à rester mobilisée, malgré les examens et les vacances scolaires, pour contrer la casse de nos droits sociaux, de nos conditions de travail, de notre avenir. Faisons du dimanche 1er mai, journée internationale des travailleurs, un nouveau moment de lutte contre le gouvernement Valls-Hollande et pour de nouvelles avancées sociales.

Nous dénonçons encore une fois les pratiques répressives des administrations des lycées qui empêchent aux élèves de se réunir pour discuter de politique dans les établissement et qui le prennent en otage lorsqu'ils veulent rejoindre leurs camarades dans la rue. Nous appelons les lycéens à se soulever dans chaque établissement contre ces pratiques et à faire en sorte que pour les nouveaux moments de grève les cours soient banalisés grâce aux actions de blocage.

Enfin, nous dénonçons le choix politique de la Préfecture du Bas-Rhin de fermer les portes de tout bâtiment public pour que la jeunesse en lutte puisse se réunir pour décider démocratiquement de la suite du mouvement et mettre en place une véritable coordination des luttes avec les travailleurs mobilisés (intermittents, cheminots, etc). Ce choix politique n'est pas étonnant, venant d'institutions qui n'ont que pour but de défendre les intérêts de la classe dominante. Nous en prenons acte et, comme par les passé, nous saurons nous reapproprier des espaces de démocratie !

 

Mouvement Jeunes Communistes du Bas-Rhin et Union des Etudiants Communistes de Strasbourg

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