Contre le massacre du peuple kurde
Dans le silence des institutions et médias européens, le gouvernement turc a décrété depuis la crise politique de juillet 2015 un état d'urgence illimité dans plusieurs villes du Kurdistan, sous couvert de « lutte contre le terrorisme ». Les couvre-feux imposés de façon illégale dans une dizaine de villes kurdes telles que Cizre et Sur ont conduit à de graves violations des droits et libertés fondamentaux, en particulier le droit à la vie, et continue à représenter une menace grave et imminente pour les populations des villes en question. Avec la multiplication des interventions armées de l'Etat turc contre les villes kurdes, c'est la volonté de ces dernières de s'autogérer qui est brisée, conduisant à un exode massive de la population de l'Est du pays.
Contre le silence complice de l'Occident
Devant ces atrocités commises, l’État français ne réagit pas, pire même, il fait d’Erdogan son allié stratégique dans la région. Non content de soutenir ce membre du bloc de l’OTAN, la France bénéficie d’avantages économiques en exploitant les travailleurs turcs avec des bas salaires et des conditions de travail dégradantes. À cela s’ajoute la question des migrants, celle du pétrole et de la vente d’armes. Pour toutes ces raisons le gouvernement PS reste très indulgent envers Erdogan. L’exemple le plus flagrant de cette complicité fut la venue du président turc le 4 octobre au Zénith de Strasbourg pour sa campagne électorale et la mobilisation de ses troupes. En défendant ses intérêts impérialistes au Moyen-Orient, le gouvernement français est aujourd’hui facteur de guerre dans la région.
Mais la complicité de la France avec les massacres en Turquie se retrouve aussi dans notre pays. Nous assistons à des répressions lors des manifestations comme à Paris, puis à Strasbourg lors de l’occupation des locaux de France 3, et des procès contre les organisations soutenant la lutte pour la paix et l’émancipation des Kurdes.
Le devoir du gouvernement français n’est pas de fermer les yeux. Il est d’être aux côtés des Kurdes, des progressistes, des démocrates et des syndicalistes de Turquie.
Contre l'emprisonnement des partisans de la paix
La dure répression s’accompagne d’emprisonnements arbitraires. Ainsi, près de 2.000 étudiants sont actuellement prisonniers en Turquie pour des raisons politiques : participation aux mouvements sociaux, soutien au HDP, au PKK, aux Kurdes, etc.
L’exemple le plus emblématique est Abdullah Öcalan, leader de l’émancipation kurde et porte-voix pour la paix. Il fut capturé en 1999, drogué, torturé, condamné à mort puis emprisonné à vie pour avoir co-fondé et dirigé le PKK. Néanmoins il continue son combat et appelle à créer des communautés autogérées, libres, fondés sur les principes de la démocratie directe. Ses mots d’ordre sont : « Démocratie, Socialisme et Féminisme ».
Pour la paix au Moyen-Orient
Le MJCF 67 et l'UEC Strasbourg, au nom de la solidarité internationale et pour la paix, condamnent l’attitude complice du gouvernement PS, appellent à manifester le vendredi 20 mai à Strasbourg et apportent leur soutien aux organisations à l’origine du de la manifestation.
Une fois de plus, nous exigeons :
- La libération d'Abdullah Öcalan, prisonnier injustement depuis 17 ans déjà
- La protection en France des réfugiés politiques turcs
- La rupture des accords policiers et militaires France-Turquie
- Un soutien politique et militaire aux Kurdes qui se battent contre Daesh
- La sortie du PKK de la liste internationale des organisations terroristes
- La condamnation des actes du président Erdogan, et des sanctions envers le gouvernement turc tant qu’il continuera ses attaques contre la paix mondiale et que le massacre des Kurdes n’aura pas pris fin.
Mouvement des Jeunes Communistes du Bas-Rhin et Union des Etudiants Communistes de Strasbourg