Alstom : une bataille de plus gagnée par le patronat et les actionnaires. La lutte continue !
Publié le 6 Octobre 2016
Le 7 septembre, l'entreprise de construction ferroviaire Alstom annonçait l'arrêt de la production sur le site historique de Belfort. C'est plus de 500 travailleurs que la direction menaçait de mettre à la porte dans une région où la précarité est bien installée et le taux de chômage atteint les 10%. Le gouvernement pour sa part faisait semblant de découvrir le problème et la politique du PDG Henri Poupart-Lafarge.
Dans le quotidien l'Humanité, la syndicaliste Sabine Verdan, secrétaire de l'Union départementale CGT du Territoire de Belfort, dénonçait les orientations prises par la direction de l'entreprise depuis une dizaine d'années. Petit à petit, le patronat décidait de vider les lignes de production et l’État choisissait de baisser les commandes.
Après plusieurs journées de lutte et de grève des travailleurs du site, le gouvernement a fait le choix de « sauver » le site de Belfort en annonçant des nouvelles commandes : 21 TGV et 20 locomotives. Cela sert au gouvernement pour éviter, à quelques mois de la présidentielle, la même image d'impuissance qu'eut Lionel Jospin affirmant que « l’État ne peut pas tout » (parlant des licenciements que connaissaient les travailleurs de l'usine Michelin en 2000). Alstom pour ça part s'est engagée à maintenir la production sur le site et investir 40 millions d'euros d'ici 2020.
Cependant, Alstom n'est pas une « entreprise à plaindre ». Le groupe, en France, touche le CICE sans contre-partie (comme toutes les grandes entreprises) depuis 2013 et continue de le percevoir. En 2014, elle recevait 11 millions d'euros grâce au CICE. La même année, le chiffre d'affaires du groupe était de 6.163 millions d'euros et le résultat net était de 719 millions d'euros. Cette année, Alstom a un chiffre d'affaires qui a augmenté de 7% et a obtenu un contrat de 1.8 milliards d'euros aux États-Unis. Alors pourquoi le groupe a-t-il menacé d'arrêter la production ? La réponse est simple : Alstom a pour but d'augmenter encore plus son chiffre d'affaires et fragiliser encore plus les droits des travailleurs en France, menaçant comme bon lui semble de fermer des sites en collaboration avec l’État. De plus, ayant une « armée de réserve » puissante dans la région, l'entreprise met les travailleurs du même groupe en concurrence les uns contre les autres.
Le Mouvement des Jeunes Communistes du Bas-Rhin est solidaire avec la grève des travailleurs d'Alstom et réaffirme l'urgence de la mobilisation des travailleurs sur leurs lieux de travail afin de reprendre le dessus dans la lutte. Après des longues années de libéralisations et déréglementations, les fermetures des sites de production sont vouées à augmenter. Là où le patronat écrase la dignité des travailleurs et leur impose précarité et chômage, là où le gouvernement accompagne la classe capitaliste dans sa restructuration libérale de l'emploi, c'est aux travailleurs d'aller à l'offensive et de reprendre en main les sites de productions. C'est seulement avec la grève et la réappropriation des lieux de travail que nous pourrons obtenir de nouveaux droits et mettre fin à l'arrogance du patronat et du gouvernement.
Mouvement des Jeunes Communistes du Bas-Rhin