Retour sur la manifestation "Contre la répression en Turquie, solidarité internationale" (Strasbourg, 11 novembre 2016)
Publié le 11 Novembre 2016
Retour en images et vidéos sur la manifestation "Contre la répression en Turquie, solidarité internationale" (Strasbourg, 11 novembre 2016) :
Intervention de Lola ROMIEUX pour le MJCF 67 :
https://www.youtube.com/watch?v=CK04qJg8zd0&feature=youtu.be
"Jour après jour, un véritable régime fasciste est instauré en Turquie par le gouvernement d’Erdogan. Après la répression brutale du mouvement de place Taksim en 2013, après la stratégie du chaos en 2015 qui a porté au terrorisme d’Etat à Diyarbakir, Ankara et Suruç ainsi qu’à l’état de siège des régions kurdes et aux massacre de Cizre et Sur, le coup d’Etat avorté de juillet 2016 permet au Sultan de marquer un bond en avant dans l’autoritarisme. Depuis l’instauration de l’état d’urgence, la Turquie connait des purges massives dans l’administration, la justice, le monde de l’éducation... les médias de l’opposition sont censurés et fermés, les députés du HDP et les partisans de la paix sont emprisonnés.
Jeunes et étudiants communistes, nos pensées fraternelles vont également aux presque 2.000 étudiants qui sombrent dans les geôles turques, pour avoir boycotté les cours suite aux attentats d’Ankara, pour avoir organisé des assemblées générales, pour avoir participé à la solidarité internationale avec le peuple Kurde. Nous pensons à Ebru Firat, jeune franco-kurde qui a participé avec l’YPG à la défense de Kobane contre les forces obscurantistes de Daesh : capturée à l’aeréoport d’Istanbul alors qu’elle rentrait pour poursuivre se études à Toulouse, elle a été condamnée mardi dernier à 5 ans de prison pour « appartenance à un groupe terroriste ».
La Turquie agit en toute impunité, les gouvernements européens soumettent ses relations avec Erdogan aux principes de la « diplomatie économique » et le considèrent comme un allié stratégique dans la région. Pour nous, par sa politique répressive, par le rôle joué dans le conflit syrien et dans la gestion des flux migratoires, la Turquie est aujourd’hui le premier facteur d’instabilité et de guerre au Moyen-Orient.
Pour la démocratie en Turquie, pour la paix au Moyen-Orient, pour une solution politique pour le Kurdistan et pour le conflit syrien, il est plus que jamais temps de dire Stop Erdogan ! Nous devons contraindre par la mobilisation le gouvernement français à abandonner sa complicité avec le Sultan.
Nous exigeons :
- l’abrogation des Accords de coopération politique et militaire qui lient la France et la Turquie depuis 2011
- la libération des prisonniers politiques turcs et kurdes, des députés du HDP et du leader du PKK Abdullah Ocalan ;
- la protection en France des refugiés politiques de Turquie
- Vérité et Justice pour Rojbin, Leyla et Sakiné, les trois militantes Kurdes assassinées en plein coeur de Paris en janvier 2013 par un agent d’Erdogan
- que le PKK soit retiré de la liste des organisations terroristes de l’Union européenne
Nous ne serons pas dupes, nous n’attendrons rien des institutions européennes et des tenants de l’économie mondiale. Pour cela, l’heure est à la mobilisation de masse. Nous pouvons et devons lutter ici et maintenant contre la classe capitaliste française et européenne qui fait ses intérets avec Erdogan dans le mépris des droits des travailleurs, de la jeunesse, des peuples. Brisons l’alliance des capitalistes européens avec la dictature turque, isolons cette dernière.
Vive la solidarité internationale des peuples en lutte !"