L'enseignement est un droit, NON à la sélection
Publié le 31 Janvier 2018
A la suite d’une période de tirage au sort à l’entrée de l’université due à un manque de places et d’un algorithme Admission Post Bac (APB) manifestement inepte, une nouvelle plateforme sélective nommée ParcourSup voit le jour. Seulement APB n’était qu’un logiciel répondant à un algorithme, si on ne trouve plus de place dans les facs, c’est car le budget est en baisse alors que le nombre d’étudiants augmente d’année en année.
Partant de l’évidence que l’enseignement doit être accessible à tous, la solution qui s’impose est d’augmenter les moyens alloués au supérieur, en embauchant des professeurs supplémentaires, en investissant dans de nouveaux bâtiments etc. Les coupes budgétaires annoncées en juillet dernier à hauteur de 331 millions d’euros pour l’enseignement supérieur et de 75 millions d’euros pour le secondaire ne vont clairement pas dans ce sens. Le gouvernement a donc opté pour une autre solution, celle d’un retour à la sélection. Désormais le diplôme du baccalauréat ne sera plus l’unique condition pour entrer à l’université. Chaque élève formulera dix vœux non-hiérarchisés qui seront soumis à l’avis arbitraire du conseil de classe, avis qui se verra attribuer une importance accrue lors de la lecture du dossier. Si le conseil de classe juge un élève inapte à telle ou telle formation, il aura de grandes chances d’être refusé à cette dernière et aura la possibilité de suivre une année de « remise à niveau », ce qui constitue de facto une forme de sélection. Des questions simples se posent face à cela. Que se passera-t-il si un élève ou sa famille décide de faire appel à la décision du conseil de classe ? Où s’effectueront ces stages de remise à niveau s’il n’y a plus de place dans les facultés ?
Cette réforme est à bien des égards, une nouvelle offensive de la classe dirigeante qui voit en l’université un lieu où s’exerce le principe d’une méritocratie chimérique et insensée. Nous savons que c’est à l’université que la majorité des jeunes construisent leur esprit critique et refusons que son accès soit restreint par une sélection quelconque. Pour cela le Mouvement Jeunes Communistes du Bas-Rhin revendique :
• Un allègement des effectifs par classe afin que la formation apportée durant le secondaire permette une réelle compréhension du monde par tous et qu’elle évite un taux énorme d’abandons en première année de licence grâce à une qualité de l’enseignement accrue.
• L’élaboration des programmes scolaires ainsi que des manuels par les professeurs eux-mêmes afin que l’enseignement ne soit plus le récit de la classe dominante mais qu’il devienne fournisseur d’armes intellectuelles pour la jeunesse prolétarienne.
• L’augmentation proportionnelle du budget alloué à l’université en fonction de la croissance démographique, pour permettre un enseignement supérieur de qualité accessible à tous.
• La gratuité complète de l’enseignement par la suppression des frais d’inscription à la fac, la gratuité de la cantine scolaire, la gratuité des transports en commun, la gratuité des fournitures scolaires.
Cette réforme n’est qu’une expression de la lutte acharnée entre la bourgeoisie et le prolétariat. L’accès à la culture et à l’éducation est un droit qui doit perdurer toute la vie car l’asservissement des masses passe par leur ignorance et l’utilisation d’une culture propagandiste. L’avenir nous appartient et nous refusons de passer notre vie à travailler et à consommer au service du capital. De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins, vive le communisme !
Mouvement des Jeunes Communistes du Bas-Rhin et Union des Etudiants Communistes de Strasbourg