Chili : forte mobilisation étudiante contre la droite

Article traduit du site du quotidien marxiste allemand « Junge Welt » : http://www.jungewelt.de/2011/09-03/060.php

Trad WW (UEC strasbourg)

Chili : forte mobilisation étudiante contre la droite

Depuis des mois, les lycéens et étudiants chiliens descendent massivement dans la rue pour revendiquer une éducation abordable, bravant la répression policière.

Un million de personnes à un festival de solidarité  avec les étudiants en lutte, des centaines de milliers participant à une grève générale de deux jours, le ministère de la Culture occupé pendant des heures : au Chili, la mobilisation pour une éducation digne de ce nom ne faiblit pas depuis des mois, elle a même gagné en force ces derniers jours. Et cela en dépit d’une brutalité policière rappelant la répression pendant la dictature de Pinochet. Les coups de la police, loin de faire reculer le mouvement, ont provoqué au contraire des formes de protestation déjà populaires dans la lutte contre la junte militaire, par exemple les « caceroladas » ou « cacerolazos » : des milliers de gens tapent sur leurs casseroles, faisant ainsi un bruit inouï.

 

Camilla Vallejo, leader du mouvement, communiste, égérie des luttes de la jeunesse chilienne

Des semaines durant, le chef d’État de droite, Sebastian Piñera, a essayé de se tirer d'affaire à grand renfort de langue de bois, mais le week-end dernier, il a finalement été obligé par le rapport des forces de proposer aux représentants des lycéens et étudiants une rencontre pour discuter leurs revendications. Mais désormais,ces derniers ne voient plus aucune raison de se dépêcher. Camila Vallejo, membre du Parti communiste et secrétaire nationale de la Fédération des étudiants de Chili (FECh), très populaire parmi ses camarades et détestée par la droite, a préféré ce mercredi faire un court voyage au Brésil pour soutenir des jeunes en lutte — et s’assurer de la solidarité des étudiants brésiliens.

Le système actuel de l'Enseignement supérieur au Chili est un héritage de la dictature. Sur ordre de la junte, l’Université publique et gratuite fut abolie en 1981. Il s'en suivit une vague de privatisations, qui continua même après la chute de Pinochet dans les années 90. Partout dans le pays, des universités privées furent fondées pour les enfants gâtés des classes supérieures, tandis que les dépenses pour les services publics ont été coupées. Maintenant, les étudiants en ont marre. « Nous exigeons une éducation gratuite et de qualité pour tous les Chiliens, et que nos écoles et universités ne soient plus à la recherche du profit financier », demande M^lle Vallejo. Et cette demande est soutenue par les syndicats, les partis de gauche et une large majorité du peuple.

Liens utiles (en espagnol) :

Jeunesse communiste de Chili : http://www.jjcc.cl/wps/

Fédération des étudiants de Chili : http://fech.cl/

« El Siglo », journal du Parti communiste chilien : http://www.elsiglo.cl/