Disparition de Léo Figuères, ancien secrétaire général de la JC
Publié le 2 Août 2011
Décédé le 1er août 2011 à l’âge de 93 ans, nous tenons ici à rendre hommage à un de nos illustres prédécesseurs : Léo Figuères (1918-2011), qui fut entre autres de 1948 et 1953, secrétaire général de la jeunesse communiste - qui s'appelait à l'époque U.J.R.F (l'Union de la jeunesse républicaine de France). Retour sur une vie de lutte au service de la classe ouvrière, de l'anticolonialisme et du combat pour "Une France socialiste libérée des monopoles, des grands trust et des 200 familles".
Avec une immense tristesse, les jeunes communistes d'hier et d'aujourd'hui ont appris la mort du camarade Léo Figuères, figure de la Résistance communiste. Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa famille, son épouse Léa, à ses amis, à tous ceux qui ont eu la chance de vivre et militer à ses côtés.
Apprenti typographe, il rejoint en 1933 les jeunesses communistes à Perpignan. Il en devient très vite un responsable national, fondant en 1937 l'Union de la jeunesse agricole de France, participant l'année suivante au Congrès mondial des jeunes pour la Paix à New York. Après la période glorieuse du Front populaire viennent les années sombres et la chasse aux communistes. Alors mobilisé dans l'armée en Corse, il aide les sections locales à se reconstruire. De retour sur le continent, il devient membre de la direction clandestine de la JC en zone Sud, prétendue "libre". D'août 1941 jusqu'à la Libération, il en est le premier responsable.
Dans une France libérée, la JC laisse place à l'Union de la jeunesse républicaine de France. Léo en prend la tête en 1948, dans un contexte international et national tendu. En 1950, pour l'Avant-Garde, il se rend au Viet-Nam alors en lutte pour l'indépendance. Il y rencontre Ho Chi Minh. De retour en France, il doit passer un moment dans la clandestinité pour échapper à la prison. En 1953, il laisse la direction de l'UJRF, et prend de nouvelles fonctions au Parti. Il est responsable des relations avec les partis frères, puis, en 1959, des relations avec les intellectuels. La même année, il est élu conseiller général à Malakoff, dans les Hauts-de-Seine. Cette ville ouvrière l'adopta définitivement : il en fut maire pendant trente ans, de 1965 à 1996.
Ses fonctions municipales et politiques terminées, il ne prend pas sa retraite pour autant. Léo se consacre alors à l'écriture d'ouvrages militants, de réflexion et de formation, très utiles aux nouveaux camarades. Si l'on ne devait en retenir que quelques-uns : Octobre 1917 : la révolution en débat(1998) reprend l'histoire de l'URSS et explique ce qu'on peut en retenir aujourd'hui ; Communiste, une aventure militante(2002) est son autobiographie ; Et si nous reparlions de la résistance (2005) rappelle quelques vérités sur la Résistance, notamment communiste ; Capitalisme, socialisme(s), communisme(2010) reprend l'étude du projet de société socialiste pour la France. Au moment où la mort le prend, il travaillait encore, inlassablement, sur un nouveau livre. (...)
Nous regrettons infiniment de ne plus l'avoir à nos côtés, mais nous ne pouvons qu'être fiers de lui. Sa longue vie de lutte, ses réflexions, son courage et sa détermination continueront à servir d'exemple aux militants durant de longues années encore.