Semaine du Marxisme : Approche(s) marxiste(s) de la construction européenne

Dans le cadre de la semaine de la pensée marxiste organisée par l'UEC, le secteur de Strasbourg a choisi de s'intéresser plus particulièrement à la construction européenne en raison de la place particulière qu'occupe notre ville dans le processus d'intégration européenne.

Avec les plans d'austérité, les politiques libérales de l'UE et le déni démocratique de ses institutions, la question européenne refait surface. Depuis quelques mois maintenant, un vaste débat s'est ré-ouvert dans le mouvement ouvrier français, chez les intellectuels marxistes et progressistes mais aussi dans la sphère communiste ( JC, UEC, Parti communiste français).

Pour donner des clefs d'analyse et permettre d'élever le niveau du débat , nous avons choisi d'inviter 3 intervenants d'une grande qualité, maitrisant la question européenne avec un point de vue parfois antagoniste sur cette même question.



Nous vous livrons une présentation de intervenants :

Nos 3 intervenants :

Francis Wurtz : Député  européen honoraire depuis 2009. Il a été constamment réélu depuis 1979 et devient en 1999  - et ce jusqu'à la fin de son mandat,- président du groupe parlementaire de la gauche unie européenne (GUE) qui regroupe des partis communistes en Europe, des partis de gauche, des écologistes et même certaines formations d'extrême gauche.

Ancien responsable fédéral de la Fédération du Bas-Rhin du Parti communiste, rapidement devenu secrétaire de Georges Marchais, Francis Wurtz entre au bureau politique du PCF en 1990. Dirigeant national de premier plan jusqu'en 2008, il est un des  "fer de lance" de l'adhésion du PCF au parti de la gauche européenne (PGE).

Dans le mouvement communiste, il incarne donc du courant qui est favorable à une autre Europe, à une "Europe sociale" fondée sur l'harmonisation progressive vers le haut des droits sociaux. Il milite donc pour une réorientation de la construction européenne sur une base démocratique et sociale.

Son site internet :  http://franciswurtz.net/

Frédérique Berrod : Professeure agrégée de droit européen à l'IEP et à l'UDS, elle a accepté de participer à notre semaine de conférence. Est-elle une marxiste et communiste ? Assurément pas. Professeure au collège de Bruges, elle apportera une forte contradiction à nos questionnements. Favorable à la construction européenne, de Maastricht à Lisbonne en passant par le traité de Rome, elle livrera son analyse de la construction européenne et ses solutions dans le cadre de l'Union Européenne.

 L'auteure de la systématique des voies de droit communautaires (Dalloz 2003) et directrice du Master du droit européen débattra avec Francis Wurtz sur le thème : Face à la crise de confiance ente l'UE et ses citoyens, quelles solutions ?

Un beau débat contradictoire, avec deux pointures.

Benjamin Landais : Jeune chercheur en sciences historiques à Strasbourg, militant communiste et responsable de la section du 5e arrondissement de Paris du PCF,  nous livrera son point de vue sur l'Europe et le processus d'intégration européenne.  Avec sa fine analyse qui tranche avec l' ''euroconstructivisme" et l'idéologie dominante, il détaillera ses positions ( de classe bien évidemment) sur cette "machine à broyer les peuples".

Co-auteur de L'idéologie européenne -  ouvrage plus que jamais d'actualité  - il interviendra  sur l'histoire de la construction européenne et sur la question de l'Europe sociale.

Nous vous livrons la présentation piquante de L'idéologie européenne (Aden, 2008).
 

"Pour justifier son existence, l'Union Européenne avait besoin de donner d'elle une image autre que celle d'une machine de guerre au service du capital.

L'Idéologie Européenne devait donc se construire et se développer parallèlement à l'Union Européenne. Au fur et à mesure de l'approfondissement des conséquences sociales de l'intégration, les couches de peinture bleue ont dû se faire plus épaisses, jusqu'à atteindre le stade de la niaiserie actuelle. Nous nous devons de les combattre sans relâche, là où chacun est le plus utile.

Cependant, nous ne pouvons perdre de vue que ce combat ne peut s'inscrire que dans un autre, bien plus ample : celui de la lutte contre le système capitaliste en général, dont l'Union Européenne n'est qu'un des engrenages.

La rédaction collective de ce livre a été guidée par quatre idées directrices :

Identifier les conséquences réelles de la construction européenne.
 

Où l'on verra qu'en fait de construction, il s'agit essentiellement d'un démantèlement de la capacité de résistance des peuples face à la domination du capitalisme mondialisé.

 

Retracer la généalogie de l'Europe en tant que mythe politique et culturel.
 

Où l'on constatera le parallélisme entre les défaites et reniements du mouvement ouvrier et l'hégémonie croissante de l'Idéologie Européenne comme échappatoire commode dans tout discours sur le progrès social.

 

Face aux impasses théoriques de l'altermondialisme :
 

Tenter de comprendre dans quelle logique impérialiste l'Europe s'inscrit.

Faire la critique totale de l'Idéologie Européenne :
 

Où l'on comprendra les enjeux de classe qui percent derrière le rêve européen. La destruction des Etats correspond à la stratégie du capital de l'après-guerre. Son pendant philosophique est la destruction de la raison et de la notion de progrès."

site internet :  http://www.ideologie-europeenne.fr/



L'ensemble de ces débats ne manqueront pas d'intéresser les étudiants dans cette ville où la municipalité social-démocrate est totalement "eurobéate".