La répression n’arrêtera pas le mouvement lycéen !

Publié le 10 Décembre 2018

La répression n’arrêtera pas le mouvement lycéen !

Ce lundi, les lycéens du Bas-Rhin ont répondu présent une fois de plus à l’appel à la mobilisation générale contre la politique antisociale de Macron. Des mouvements de blocage ou débrayage ont eu lieu ce matin à Haguenau (lycées Schuman, Siegfried et Sainte-Philomène), Schiltigheim (lycée Emile Mathis) et Strasbourg (lycées Louis Pasteur et Marcel Rudloff). Un rassemblement a commencé cet après-midi devant le lycée Jean Monnet à Strasbourg et est toujours en cours.

Face à ces centaines de lycéens qui refusent d’aller en cours pour rejoindre le mouvement social, l’Etat bourgeois a répondu une fois de plus de la seule manière qui lui soit possible : par un déploiement spectaculaire de son appareil répressif. Au lycée Pasteur, après des pressions policières pour forcer les élèves à aller en cours avant 8h, au moins quatre charges policières à coups de matraques et gaz lacrymogènes ont eu lieu pour disperser le rassemblement. Au lycée Rudloff, même scénario, avec en plus des tirs de flashball contre les lycéens. Dans les trois établissements strasbourgeois, la police a également procédé à des interpellations violentes : entre 10 et 15 personnes ce matin au Pasteur et Rudloff, et 4 au Monnet.

La bourgeoisie entend traumatiser – voire mutiler – la jeunesse à travers les violences de sa police, pour la contraindre à baisser la tête, à la faire rentrer dans les rangs de la reproduction sociale et lui inculquer à coup de gaz et matraque qu’il n’y a d’autre alternative que le capitalisme. Cependant, malgré cette répression physique et idéologique, dans le Bas-Rhin comme dans le reste de la France nous assistons à une montée en puissance du mouvement lycéen, qui ne se laisse pas intimider. Ce mouvement est différent de ceux qu’on a connus ces dernières années : l’auto-organisation de comités de lutte fleurit partout et rapidement, les blocages et d’autres actions se multiplient à boule de neige, avec des appels à la grève reconduits du jour au lendemain, et ce sans attendre des appels à des grandes journées de mobilisation : le mouvement est, et doit être, quotidien.

Les lycéens veulent renverser cette société qui ne leur offre aucun avenir digne de ce nom. Pour cela ils bloquent leurs lieux de formation, ce qui bloque ainsi la machine capitaliste de reproduction sociale, l’Ecole de classe. En effet, dans le ras-le-bol général qui s’exprime dans les mobilisations lycéennes, c’est tout le système d’exploitation capitaliste et les logiques de reproduction et domination sociales qui en découlent qui sont remis en cause. Ce sont en particulier les réformes de l’éducation des dernières années (dont la réforme du Bac, ParcourSup, la loi ORE et la hausse des frais d’inscription) qui sont pointées du doigt. Ce sont également les dégradations des conditions de travail qui sont remises en question, des contre-réformes du Code du Travail à la généralisation du chômage, de la précarité, de la perte de pouvoir d’achat. Encore, il s’agit d’un ras-le-bol dirigé contre le traitement policier et néocolonial des quartiers prolétaires : ce sont en effet les établissements de ces quartiers qui s’embrasent davantage, ce sont les élèves de ces lycées qui ne montrent pas la moindre peur d’affronter la police, puisqu’ils vivent et connaissent sa violence au quotidien. Maintenant, ils décident de riposter.
Dans le mouvement social qui traverse la France depuis le mois de novembre, c’est toute la colère cumulée depuis les dernières années qui se catalyse : elle est dirigée contre le gouvernement Macron comme symbole ultime de la misère et de la domination infligées par la classe bourgeoise et des moyens coercitifs qu’elle emploie pour embrigader et diviser la jeunesse et les travailleurs : autoritarisme et violences policières, racisme, escalade sécuritaire dans les lieux de formation, limitation des libertés d’organisation et syndicales, etc.

La répression est plus forte que jamais puisque la classe bourgeoise tremble : sa paix sociale s’est désagrégée, le maintien de l’ordre lui échappe de plus en plus, ses promesses restent inécoutées. La bourgeoise tremble puisque cette fois-ci ce n’est pas une lutte de tel ou tel secteur, mais c’est la classe ouvrière et ses enfants qui luttent main dans la main, et que rien ne semble les arrêter.

Les lycéens, s’inspirant des modalités de lutte des Gilets Jaunes, nous montrent la justesse de la voie des blocages économiques et de la construction de la grève générale illimitée. Nous appelons à continuer la lutte de classes jusqu’à la victoire, jusqu’au renversement révolutionnaire du gouvernement de la bourgeoisie et son remplacement par un gouvernement des travailleurs.

Pour la révolution et le socialisme, organise te colère !

 

 

Mouvement des Jeunes Communistes du Bas-Rhin

 

[Vidéo] Interpellation violente devant le lycée Pasteur (10/12/2018) : https://www.facebook.com/jc.basrhin/videos/518512541885762/?__tn__=K-R

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