À Wisches et à Vendenheim, luttons contre les suppressions d’emplois !
Publié le 11 Juillet 2019
A Wisches et à Vendenheim, luttons contre les suppressions d’emplois !
Après les menaces qui pèsent sur l’emploi de 70 salariés du site de conditionnement sucrier de Cristal Union à Erstein1, des nouvelles suppressions massives d’emplois ont été annoncées récemment dans les sites bas-rhinois de Delpierre à Wisches2 et de Conforama à Vendenheim3, préfigurant de plus en plus une fin d’année dramatique pour les travailleurs d’Alsace.
Le 28 juin, le groupe agroalimentaire Delpierre – filiale du monopole français Labeyrie-Fine Foods – a annoncé un projet de restructuration devant se solder, entre autres, par la fermeture de l’usine de conditionnement de saumon située à Wisches, dans la Vallée de la Bruche, employant 150 salariés en CDI ainsi qu’environ 150 saisonniers supplémentaires en haute saison. Alors que déjà en 2015 les salariés de l’usine avaient fait l’objet d’un gel de salaires et que ce fut aux collectivités territoriales de financer le maintien du site4, il semble désormais acté que celui-ci fermera et que l’activité de conditionnement sera centralisée en deux autres usines du groupe en France. Pour la Vallée de la Bruche c’est un nouveau coup de massue, après qu’en mars 2019 les salariés du site de logistique Punch de Wisches avaient eux aussi pris connaissance d’un plan social devant aboutir à la suppression des 47 postes sur les 52 existants5.
Le 2 juillet, c’est le groupe d’ameublement et distribution Conforama – filiale du monopole sud-africain Steinhoff – qui a annoncé la fermeture de 32 magasins dans toute la France, dont quatre dans le Grand Est : à Vendenheim (67), Gondreville (54), Forbach (57) et Saint-Dié-des-Vosges (88). Cela se fait encore une fois dans le cadre d’un projet de restructuration qui devrait aboutir d’ici 2020 à la suppression de quelques 1.900 postes au total (plus de 20 % des effectifs de Conforama). De plus, l’enseigne Maison Dépôt, une autre filiale de Steinhoff, devrait procéder elle aussi à la fermeture de dix sites français et à une centaine de suppressions de postes. Les ouvriers de Conforama ont déjà commencé à se mobiliser : après quelques débrayages et actions éparses et une première grève nationale samedi 6 juillet, la Fédération CGT du commerce et des services a appelé à une nouvelle grève pour ce jeudi 11 juillet.
Si l’ensemble de ces plans sociaux devaient aboutir, ce seraient les salariés du plus grand Conforama d’Europe ainsi que ceux de deux usines clés de la Vallée de la Bruche qui se verraient réduits au chômage ou bien contraints à accepter le chantage des reclassements et des déqualifications. La désindustrialisation de l’Alsace ne ferait que franchir un nouveau cap, réduisant notre région à un désert social par la création de nouveaux chômeurs et précaires, exploitables et jetables sans le moindre droit et allant grossir les rangs de cette armée de réserve qui permet au capitalisme d’exercer une pression sur les salaires et sur les mouvements revendicatifs.
Pour justifier ce massacre social, les monopoles invoquent la perte de compétitivité et la baisse des prix sur les marchés, engendrant des pertes financières et de rentabilité suffisantes pour sacrifier sur l’autel du profit les conditions de travail et de vie de milliers de travailleurs. Mais n’oublions pas qu’il y a bien des erreurs stratégiques et de l’aventurisme financier patent qui expliquent leur crise actuelle et qui montrent la manière dont les monopoles, leurs actionnaires et les gouvernements de la bourgeoisie spéculent sur le dos des travailleurs. Ainsi par exemple Conforama a choisi en 2017 d’investir 8 millions dans la Ligue 1 de football, avec un contrat de quelques 20 millions sur 3 ans, pour devenir son sponsor officiel6 au lieu d’investir dans l’emploi ou en R&D, et ce alors que les dirigeants de Steinhoff faisaient l’objet depuis décembre 2017 d’enquêtes pour fraude et pour malversations à hauteur de 6 milliards de dollars7, faisant chuter de 95 % les cours du groupe et lui valant une dette de 10 milliards d’euros. Malgré cela, Conforama a été récompensée par le gouvernement français et a pu bénéficier dans les cinq dernières années d’importantes exemptions de charges sociales et fiscales ainsi que d’un versement de 50 millions d’euros au titre du CICE.
La Jeunesse Communiste du Bas-Rhin affirme son soutien inébranlable aux ouvriers et à leurs organisations syndicales qui à Delpierre et à Conforama luttent pour leur avenir, pour le maintien de l’emploi et de l’outil industriel contre les ravages d’un patronat aventuriste, frauduleux et parasitaire. Ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise des monopoles !
Les capitalistes sont incapables de garantir un emploi pour chacun des travailleurs. Les éventuelles reprises des sites menacés ne portent aucune garantie véritable sur le long terme, puisque les emplois seront toujours soumis aux conditions draconiennes de la recherche de profit et de la préservation des intérêts de court terme des actionnaires. L’organisation anarchique de la production capitaliste ne peut satisfaire les besoins sociaux de tous les travailleurs. Pour défendre et assurer le droit au travail et à une vie digne, il n’y a qu’une solution : l’ensemble des secteurs clés de l’économie française doivent faire l’objet d’une nationalisation démocratique et d’un contrôle ouvrier sur la production. Ce n’est qu’avec le renversement du système capitaliste par la prise du pouvoir par les travailleurs et l’établissement d’une production planifiée que plus personne ne sera privé de travail, que tous aurons le droit à une vie digne au sein d’une société nouvelle placée sous l’égide de la paix et du travail, non seulement en paroles mais en pratique : c’est ce que nous nommons le socialisme.
Alors, pour la révolution et le socialisme, organise ta colère !
Jeunesse Communiste du Bas-Rhin