Victoire de la grève des ouvriers de Bongard à Holtzheim !
Publié le 12 Janvier 2021
Une grève a eu lieu récemment à Holtzheim dans l’usine Bongard, spécialisée dans la production d’équipements de boulangerie. Pendant le deuxième confinement, la direction a évoqué le chiffre d’affaires avec un bénéfice de 3 millions d’euros, mais elle a ensuite décrété qu’il n’y aurait pas eu de prime de participation et d’intéressement, prétextant que le montant du bénéfice n’était pas assez élevé. A l’appel de la CGT, 75 à 90 % des salariés du site ont entamé un mouvement de grève. La question de la dignité a été mise au premier plan : pourquoi refuser cette prime et n’entamer aucun dialogue alors même que les conditions de travail se durcissent sur fond de crise économique et sanitaire ? La grève a été brève mais efficace : un arrêt total de la production chaque après-midi de 14h à 15h ainsi que toute la journée du vendredi, pendant deux semaines consécutives. Par crainte d’une extension du mouvement, la direction a été contrainte de chercher un accord avec les syndicats : chaque salarié recevra finalement une prime de 200 euros.
Pour rappel, déjà en juin-juillet 2010 une grève illimitée avait été entamée par les salariés de Bongard, à l’appel de la CGT, suite à l’échec des négociations annuelles obligatoires initiées trois mois auparavant. Prétextant la crise économique et affichant une volonté de moduler la capacité de production en fonction des commandes, la direction voulait rendre obligatoire le travail du samedi, alors qu’il s’effectuait sur la base du volontariat. Contre cette atteinte au principe des 35 heures, les salariés ont revendiqué non seulement le maintien du volontariat le samedi et son paiement en heures supplémentaires, mais aussi une répartition égale de la prime de participation et une augmentation de salaire à hauteur de 50 euros par mois. Des actions de blocage des quais de chargement et d’expédition avaient aussi été initiées. La direction avait d’abord tenté d’obtenir en justice la qualification de blocage illégal et ainsi sa levée, en assignant une vingtaine de salariés grévistes. Mais cette demande avait été rejetée par la juge des référés du TGI de Strasbourg estimant que le blocage n’était pas total, mais seulement filtrant. Pour briser la grève, et au mépris de toute règle de sécurité, la direction avait aussi fait travailler à la production des ETAM et des employés et avait fait recours massivement aux intérimaires. La grève avait permis aussi de dénoncer des conditions de travail devenues indignes ainsi que des méthodes de directions très paternalistes. Sur ses 265 salariés, une vingtaine se trouvait en longue maladie ou en arrêt pour maladie professionnelle. Les salaires de base tournaient autour de 1.200 euros, même pour ceux qui avaient accumulé les années d'ancienneté. La prime de participation était distribuée au prorata du salaire, et dans ce calcul les ouvriers étaient particulièrement lésés. Au bout de deux semaines de grève, face au spectre d’une perte importante de chiffre d’affaires, la direction avait été contrainte d’établir un procès-verbal de désaccord pour clore les négociations annuelles obligatoires, puis les reprendre à zéro se pliant cette fois-ci aux exigences syndicales.
Le récent mouvement de grève chez Bongard rappelle à bien d’égards celui de 2010. Il s’est fait sous le signe de la dignité ouvrière et contre le mépris d’une direction paternaliste, soucieuse exclusivement de son chiffre d’affaires au lieu des conditions de travail. Nous réitérons notre solidarité avec les salariés de Bongard : dans les usines, dans la rue, la lutte est classe contre classe !
Pour la révolution et le socialisme, organise ta colère !
Jeunes Communistes du Bas-Rhin