Salaire étudiant : pour les étrangers aussi !
Publié le 18 Novembre 2015
Résolution du Collectif national de l'UEC :
Aujourd'hui, dans nos facs, les étudiants français ont la chance de côtoyer 220 000 étudiants étrangers, dont 85% ne sont pas originaires d'Union Européenne. Souvent actifs dans les associations de nos établissements, ces étudiants apportent une réelle richesse culturelle à la vie de nos campus. Par leurs études, ils contribuent aussi largement au progrès des connaissances, comme en témoignent les 41% d'étudiants étrangers parmi les doctorants en France. Il serait logique, en conséquence, que le système universitaire français cherche à garantir les conditions de leur réussite.
Pourtant, force est de constater qu'ils ne sont même pas logés à la même enseigne que les étudiants français, lesquels vivent déjà souvent dans des conditions précaires. Le Décret du 6 septembre 2011 impose ainsi aux étrangers de disposer d'un montant minimum de 7000€ par an pour pouvoir étudier en France. Dans le cas des programmes d'échanges de type Erasmus, les bourses accordées ne sont généralement pas à la hauteur du coût de la vie. Les étudiants étrangers qui ont réussi à passer à travers les filtres économiques sont donc en majorité obligés de se salarier, ce qui met en péril leur réussite à l'université. En outre, ils subissent des restrictions sur le nombre d'heures qu'ils ont le droit d'effectuer au travail. Tous ces facteurs les précarisent à l'extrême, les poussant au travail non déclaré et à l'endettement via les prêts étudiants.
Face à cette situation qui ne peut plus durer, nous exigeons en premier lieu l'abrogation du Décret du 6 septembre 2011. Nous insistons aussi, dans le cadre de notre campagne sur le salaire étudiant, sur l'importance d'étendre ce principe au cas des étudiants étrangers. En effet, leur travail, à l'image de celui des étudiants français, dynamise la vie sociale et la recherche françaises. À ce titre, il mérite salaire. Ajoutons qu'une période d'études à l'étranger profite non seulement à l'étudiant qui la vit, mais également à l'activité culturelle et économique de son pays à court, moyen et long terme. Le salaire doit donc aussi s'appliquer aux étudiants français qui suivent des études à l'étranger.
Sur un plan pratique, le cas des échanges Erasmus peut se résoudre dans un premier temps en versant un salaire qui équilibre le montant des aides attribuées par l'institution – par exemple, pour un salaire étudiant d'une valeur 100 et une bourse Erasmus d'une valeur 80, l'État verserait les 20 de différence à l'étudiant. Il parait toutefois nécessaire, à terme, d'harmoniser vers le haut les systèmes d'aides au niveau européen, en travaillant à la mise en place d'un salaire étudiant européen.