Solidarité avec nos camarades d’Italie : contre le gouvernement de la bourgeoisie et de l’Union européenne, construisons l'opposition de classe !

Aujourd'hui s’est tenue à Rome une belle manifestation unitaire de communistes, syndicats de lutte et organisations de classe. Elle a inauguré le front d’opposition au gouvernement Draghi, au moment même où le Parlement votait la confiance à ce nouvel exécutif qui représente les intérêts uniques de la bourgeoisie. Malgré une interdiction de rassemblement émise par la préfecture, la combativité de la rue a imposé à la police d'accepter qu'une délégation ouvrière atteigne la place Montecitorio.
Ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi ne va pas mettre en place un gouvernement « technique » comme le prétendent les médias et ses soutiens parlementaires, dans un chœur aux relents d’Union sacrée allant de la gauche réformiste à la droite populiste. Aucun gouvernement n’est technique. Mais derrière cette fausse définition, la bourgeoisie entend cacher que celui de Draghi sera un énième gouvernement politique des banques, des industriels et du grand capital. Il a déjà été acclamé à l’unisson, en tant que « sauveur de la patrie », par la Confindustria (le Medef italien), par les grandes entreprises et par l’Union européenne. Un gouvernement né avec une seule intention : sauver les bénéfices des capitalistes italiens et faire payer la crise exclusivement aux travailleurs. Il s’agira surtout de permettre aux patrons de se partager le gâteau milliardaire du Recovery Fund sans rien laisser aux classes populaires, sans rien dédier à la préservation et l’amélioration du système sanitaire, de la sécurité sociale, des services publics.
Une période particulièrement sombre va s’ouvrir aussi pour l’éducation publique et les universités italiennes, puisque le nouveau ministre Patrizio Bianchi a déjà fait ses preuves en tant qu’opposant féroce à l’éducation pour tous. Ces dernières années, il a été l’un des partisans les plus dévoués des contre-réformes qui ont démantelé l'éducation publique, la pliant aux besoins uniques du patronat sous les injonctions de l’Union européenne, des lois sur l'autonomie des établissements à la "Buona Scuola" de Renzi en 2015. Dans ses ouvrages et ses fonctions institutionnelles, il a soutenu activement l'idée d'une école ayant pour priorité de donner des compétences « flexibles », « transversales », promouvant notamment l'expérience directe dans les entreprises. En somme, l'alternance sans droits ni protection pour les étudiants, au profit exclusif du patronat. Une Ecole de classe où l'on enseigne la précarité et l'exploitation déjà à 15 ans, où l’on promeut le travail gratuit au nom d’une sacro-sainte « obtention d’une expérience professionnelle ».
La manifestation d'aujourd'hui a été un signal fort, qui montre que l'opposition de classe à ce gouvernement peut et doit se construire. Au front unique du patronat qui gouverne aujourd'hui l'Italie comme le reste des pays européens, il est temps d’opposer le front uni des travailleurs et des classes populaires. Loin d'être un slogan rhétorique, il s'agit de la nécessité concrète et urgente de coordonner la lutte de toutes les forces de classe et du mouvement ouvrier qui rejettent les illusions réformistes, la logique de la paix sociale et de l'unité nationale. Il n'y a pas une minute à perdre, car les patrons leur front unique l'ont déjà constitué et ils frappent déjà partout.
À nous de nous organiser ! Travailleurs, étudiants, précaires, chômeurs : faisons payer la crise aux patrons !
Un ennemi, un front, une lutte ! En avant vers la construction de l’opposition de classe ! Viva il Fronte della Gioventù Comunista - FGC !
Pour la révolution et le socialisme, organise ta colère !
Jeunes Communistes du Bas-Rhin