Pas de retour au présentiel à 100 % à l’Université de Strasbourg : un pas de plus dans le renforcement de l’Ecole de classe !

Publié le 30 Mars 2021

Pas de retour au présentiel à 100 % à l’Université de Strasbourg : un pas de plus dans le renforcement de l’Ecole de classe !

Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg à peine "réélu" à son poste, a indiqué que les cours ne reprendront pas « en présentiel à 100 %, ni à la rentrée prochaine ni dans un an ». Alors même que la précarité étudiante et les difficultés psychologiques, techniques et pédagogiques du distanciel ne cessent de se dramatiser, cette annonce vient définir cette situation comme allant se pérenniser et provoque déjà le désarroi et une colère légitime dans notre communauté universitaire.

Relevons aussi que la question du maintien du distanciel n’a jamais été évoquée au cours de la dernière campagne électorale pour le renouvellement des Conseils centraux de l’Université de Strasbourg, et que M. Deneken a bafoué encore une fois le moindre faux-semblant de démocratie au sein de l’établissent qu’il dirige : ses annonces n’ont pas été faites dans un quelconque cadre institutionnel, ni à l’adresse des étudiants et personnels strasbourgeois, mais au contraire dans un journal payant en ligne.

Qui plus est, l’argument invoqué par M. Deneken est exclusivement économique, puisque c’est un choix de « priorité budgétaire » qui est fait au détriment du présentiel et de la qualité des modalités pédagogiques. L’isolement des étudiants se révèle finalement une aubaine pour des directions académiques à la botte des intérêts privés : la volonté de distanciel à tout-va est un moyen de diminuer les coûts et de renforcer ainsi toujours plus l’Ecole de classe.

Le distanciel est désormais conçu comme un outil incontournable pour répondre aux aspirations de la bourgeoisie. Il va en effet permettre une différenciation encore plus nette entre d’une part des universités et filières « d’élite », intéressantes pour le profit des monopoles et où le présentiel pourra être assuré ; et d’autre part des universités et filières « poubelles », qui adopteront un système hybride intenable de semi-distanciel, dans lequel les enseignements et le suivi pédagogique des enseignants seront dégradés étant donnée la charge de travail. C’est également le moyen de renforcer l’enseignement supérieur privé au détriment de l’enseignement public, poussant à l’endettement et à la précarité à vie avec des diplômes dévalués pour l’ensemble de la jeunesse populaire.

Mais la pérennisation des dispositifs d’enseignement en distanciel n’est pas accidentelle, elle n’est pas surgie de nulle part à la faveur de la crise sanitaire. Au contraire, elle rentrait à plein titre dans le cadre d’une stratégie bourgeoise de longue haleine, élaborée déjà avant l’apparition du Covid-19. En effet la loi LPR (Loi de Programmation de la Recherche), annoncée déjà en février 2019 et promulguée à la faveur du second confinement en novembre 2020, permet de généraliser de plus en plus la dématérialisation de la pédagogie et les MOOC (Massive Open Online Course) comme étant des solutions à privilégier.

Distanciel et dématérialisation sont conçus également pour « laisser du temps » aux étudiants pour trouver un travail à côté des cours, alors même que ces jobs sont des plus précaires, qu’ils ne présentent aucun intérêt du point de vue du parcours de formation et qu’ils augmentent de manière exponentielle le risque de redoublement et décrochage. Enfin, distanciel et dématérialisation répondent à la volonté d’isoler davantage la communauté universitaire : la privant de lieux et d’occasions où se retrouver et échanger, on entend lui enlever toute possibilité d’organiser la lutte contre la destruction de l’enseignement supérieur.

Le projet éducatif du patronat est donc clair : poursuivre le démantèlement de l’enseignement supérieur public, la dégradation du statut d’enseignant et la précarisation des étudiants.

Face aux choix de la bourgeoisie et de directions universitaires répressive de vouloir toujours plus nous précariser, de détruire nos cursus, nos diplômes, notre dignité, imposons le rapport de force.

Pour le retour en présentiel intégral à l’Université !

Pour une augmentation en nombre et en valeur des bourses, afin d’étudier et vivre dans des conditions dignes !

Pour un Service Public Unifié de l’Enseignement et de la Formation, qui assure un accès à la jeunesse populaire à des études de qualité !

Pour la révolution et le socialisme, organise ta colère !

Jeunes Communistes du Bas-Rhin

Publié dans #Université, #COVID-19

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