L'opération Phénix à l'Université de Strasbourg : non à la présence du MEDEF dans nos cours !

Publié le 11 Avril 2013

L'opération Phénix à l'Université de Strasbourg : non à la présence du MEDEF dans nos cours !

Les étudiants de première et de troisième année des licences d'Histoire, d'Histoire de l'art et d'archéologie sont tenus de suivre une unité d'enseignement intitulée « Projet professionnel ». Cette unité d'enseignement, a pour objectif d'informer les étudiants sur les carrières qu'ils peuvent entreprendre à la sortie de leurs études. En outre, cette matière devrait permettre aux étudiant une réflexion dans un sens large sur le monde du travail. Dans ce but, l'université laisse généralement la liberté aux enseignants d'organiser ce temps de formation comme ils l'entendent. Ceci peut prendre la forme de dossiers à rendre par les élèves, de débats encadrés par les enseignants ou d'interventions de professionnels expliquant leurs différents parcours.

C'est dans ce cadre, que le samedi 6 avril 2013, est intervenu Olivier Klotz, directeur d'Heuft France et président du MEDEF Alsace, afin de présenter l'Opération Phénix, destinée à promouvoir l'insertion d'étudiants issus de sciences humaines et sociales dans les entreprises privées. Noble projet de la part de monsieur Klotz, s'il ne l'avait pas sciemment détourné. La table ronde originairement prévue s'est transformée en long monologue de monsieur Klotz sur le « monde de l'entreprise ». Ce monde de l'entreprise, monsieur Klotz doit l'imaginer bien loin de la planète Terre, pour qu'il lui faille d'aussi longs discours, pour l'expliquer à des étudiants. Ce monde, peut être est-il situé près d'une planète très froide, comme Neptune. À moins qu'il ne soit près d'une géante gazeuse, comme le suggère sa parole, pleine de vent. « Je ne connais pas la langue de bois » déclare-t-il au début de son intervention. S'il est difficile de savoir quelles langues connaît monsieur Klotz, il y en a une qu'il maîtrise mieux que les autres : la langue néo-libérale. Car pendant deux heures, le meneur du patronat alsacien s'est approprié un temps destiné à la formation des jeunes, pour en faire une apologie du système libéral défendu par sa caste.

Deux heures durant, les étudiants de première et de troisième année, ont été exhortés à entrer dans cette grande guerre économique, qui se jouerait entre les travailleurs du monde entier. Pour appuyer ses propos, monsieur Klotz, n'a pas hésité à critiquer des avancées sociales, comme les 35 heures, ou remettre en cause le service public et la participation à l'impôt, fondement du républicanisme. Ce fabuleux discours, monsieur Klotz n'hésite pas à l'agrémenter de détails piquants, trouvés dans sa propre existence. Ainsi, les étudiants assemblés ont pu partager la souffrance, qu'il a pu ressentir en licenciant un de ses employé, pour des motifs économiques, avant de le réembaucher, huit années plus tard, car, comme tous les grands patrons, monsieur Klotz est avant tout un homme de cœur et un humaniste. Le dirigeant du patronat alsacien ignore que la souffrance provoquée par le chômage, la précarité et la misère n'a rien à voir avec la maigre larme qu'il peut verser en signant une lettre de licenciement. Monsieur Klotz l'ignore, car pour lui, le chômage permet une « saine émulation entre les employés », permettant aux entreprises de ne prendre que « les meilleurs ». Est-ce se moquer des 3,2 millions de travailleurs privés d'emplois en France  ? Sommes nous condamnés à n'être que la variable d'ajustement du capital ?

 

Les étudiants communistes, à la demande d'étudiants ayant subit ce discours mortifère, dénoncent le détournement du temps d'enseignement par le patronat et pour le patronat. De plus, il est scandaleux qu'à la veille du référendum sur la collectivité territoriale d'Alsace, un partisan avoué du camp du « Oui » détourne des moyens publics, pour faire l'apologie de son propre camp.


Pour cela, nous réclamons que la matière dite de « Projet professionnel » reste une unité d'enseignement. L'université, doit rester un lieu de savoir et non un lieu de conditionnement.
Non à la propagande néo-libérale qui enfume les étudiants avec la complicité de l'université !

Nos universités doivent être libérées de toutes contraintes des entreprises, elles ne doivent pas devenir des machines à fabriquer des travailleurs sur demande des capitalistes !

Il faut abroger la loi LRU et l'arrêté Licence qui privatisent au fur et à mesure nos universités, détruisent nos chances de réussite et dégradent encore plus nos conditions d'études !

Luttons maintenant contre la loi Fioraso, cette « LRU 2 », qui en plus de casser l'uniformisation des diplômes et des compétences, ainsi que d'accentuer les inégalités entre les facultés, va encore plus sur le chemin de la privatisation et de la marchandisation de nos formations. Non à la présence du patronat dans les conseils d'administrations !

Oui à une université démocratique et populaire !
 


Le cercle du Palais Universitaire de l'UEC Strasbourg.

Publié dans #Université

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