Pas de formations à l’ENA pour les présidents d’université, mais des moyens financiers pour garantir un service public de qualité !

Publié le 8 Décembre 2013

Pas de formations à l’ENA pour les présidents d’université, mais des moyens financiers pour garantir un service public de qualité !

Un nombre croissant d’universités françaises sont en situation de grave déficit budgétaire depuis l'entrée en vigueur de la LRU et des RCE (Responsabilités et compétences élargies), qui transfèrent aux universités la gestion de la masse salariale. Mais comme la situation actuelle le rend évident, ce transfert de compétences n’a pas été accompagné du budget nécessaire, ce qui conduit les universités à supprimer des formations et des TD, geler des embauches, précariser les postes. À Strasbourg, même si les débats de la rentrée ont été occupés par l’entrée de l’UDS au 97ème rang du Classement de Shanghai et par l’obtention du Prix Nobel de Chimie, la situation budgétaire est plus qu’inquiétante : suppression de 40 000 heures de TD en 2 ans, suppression des rattrapages dans la plupart des licences, mise en place des quotas à l’entrée en L1 (psychologie, LEA etc.), réductions des horaires d’ouverture et fermeture de bibliothèques le samedi etc.
Aujourd’hui nous apprenons que la ministre Geneviève Fioraso n'a rien trouvé de mieux que d'accuser les présidents d'université de ne pas savoir gérer leurs établissements et elle leur a proposé une formation à l'ENA (École nationale d'administration) de Strasbourg…


Les Étudiants communistes dénoncent cette dérive managériale dans la gestion des universités où le seul critère qui importe est la rentabilité et l'équilibre budgétaire. L'université n'est pas une entreprise et l'éducation n'est pas une marchandise. Il semble qu'il faille le rappeler à la ministre soit disant « socialiste », ministre qui dans sa loi de réforme de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche approuvée en juillet 2013, a continué sur la route de l’autonomie budgétaire des universités tracée par la LRU Pécresse/Sarkozy, qui donne en pâture nos universités aux capitalistes. Au lieu d’envoyer les présidents d’université à l’ENA de Strasbourg, nous exigeons qu’on leur donne les moyens financiers pour faire fonctionner leurs établissement sans précariser les diplômes et les emplois. Et pour cela, il est nécessaire d’inverser la tendance dans la politique actuelle de l’enseignement supérieur. Ainsi, les Étudiants Communistes dénoncent la logique actuelle qui vise à changer le mode de financement des universités en donnant tout à ceux qui ont le plus et moins à ceux qui ont moins, créant un système à deux vitesses qui entérine une concurrence territoriale acharnée entre les différentes universités françaises.

Si une formation supplémentaire doit être donnée à l’ENA en ce qui concerne le mode de gestion des universités, les Étudiants Communistes strasbourgeois suggèrent que ce soit la ministre Fioraso de suivre des cours sur les dégâts de l’autonomie budgétaire qu’elle a refusé de remettre en cause. Peut-être que la ministre sortira de ces formations avec les idées plus claires sur comment remettre en place un service de l’enseignement supérieur public, démocratique et égalitaire !

 

L'Union des Étudiants Communistes de Strasbourg

Publié dans #Université

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