Les conditions de vies des étudiants se dégradent ?! L’AFGES sort de son hibernation !

Publié le 18 Septembre 2014

Les conditions de vies des étudiants se dégradent ?! L’AFGES sort de son hibernation !

Quelques précisions sur la campagne « Sauvons la restauration universitaire »

 

Depuis quelques jours l’AFGES [Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg] a lancé une vaste campagne médiatique appelée « Sauvons la restauration universitaire » et qui dénonce notamment le lancement d’un « CROUS Burger »… à Dijon. Même s’il est louable que l’AFGES se soucie des conditions de la restauration universitaire des CROUS [Centre régional des œuvres universitaires et scolaires], nous ne pouvons que faire quelques constats sur les limites et les contradictions de cette campagne.

Premièrement, la campagne de l’AFGES cible comme ennemi le « CROUS antisocial ». Ce slogan est bien vrai, mais l’AFGES ne dénonce pas les causes qui ont amené la situation CROUS à se dégrader. Oui, les CROUS appliquent une politique de plus en plus antisociale : augmentation des loyers en Cité-Universitaires, augmentation du ticket de Restauration Universitaire, retards dans le versement des bourses, baisse de la qualité des services, horaires d'ouvertures des Restaurants Universitaires réduits, etc. [Concernant les nombreuses hausses du coût de la vie pour les étudiants à la rentrée, voir notre article précédent : http://uecstrasbourg.over-blog.com/2014/09/a-la-rentree-2014-la-guerre-est-declaree-aux-etudiants.html] Mais est-ce les CROUS les « gros méchants » ou les politiques entérinant leur démantèlement qui sont mauvaises ? Le CROUS n’est pas une institution antisociale en soi, mais il le devient quand il se trouve dans une situation de sous-financement chronique et lorsqu’il est livré en pâture au privé et aux lois du marché capitaliste (voir notamment le rapport Lambert publié en 2009 sous l'ère Sarkozy, qui est plus que jamais d’actualité).

Deuxièmement, l’AFGES utilise cette campagne pour diriger la colère légitime des étudiants vers la mauvaise cible : ils dirigent la colère vers les CROUS, alors que la faute incombe aux choix gouvernementaux qui ont au fur et à mesure des années démantelés les services publics universitaires. Pourquoi ce choix de la part de l’AFGES ? Nous craignons que leur stratégie soit de ranger les étudiants - après s’être mis dans la poche le soutien des patriciens et des notables locaux - de leur coté dans la guéguerre qui les voit éternellement engagés contre le CROUS de Strasbourg pour la gestion du RU La Gallia. Au final nous voyons toujours émerger les mêmes perdants dans cette bataille : les étudiants.

Il est bien dommage que cette campagne, qui n’est pas fondamentalement mauvaise, ne soit pas dirigée vers les véritables fondements de cette situation alarmante. Néanmoins l’AFGES a raison sur plusieurs points : oui, ce qui est train de se passer au CROUS de Dijon (on parle notamment du « CROUS Burger » proposé au RU Montmuzard de Dijon, avec des formules sandwich-frites-salades) est sûrement le premier exemple d’une stratégie inquiétante qui sera bientôt proposée par d’autres CROUS ; oui, nous sommes d’accord que la restauration universitaire ne doit pas se borner à être un « Subway bis » en ne vendant que des sandwichs, ceci est la confirmation du passage d’une restauration de qualité à une restauration rapide même dans le domaine universitaire : les CROUS étant obligés de faire des économies pour faire face aux déficits, ils seront obligés de proposer des formules sandwich plus rentables pour eux mais plus chères pour les étudiants ; oui et encore oui, les conditions de vie des étudiants se dégradent dans tous les domaines, nous en sommes tous convaincus.

 

Face aux limites de la campagne de l’AFGES, l’Union des Étudiants Communistes de Strasbourg confirme ses positions : si nous voulons nous battre pour une restauration universitaire de qualité nous devons revendiquer la fin des politiques de sous-financement des CROUS, un retour à une gestion 100% publique du CROUS et sa gestion démocratique par les étudiants et le personnel. Et se battre pour cela veut dire se battre pas seulement pour la restauration mais aussi pour un système de bourses plus équitable, pour une amélioration des logements étudiants, pour une meilleure politique culturelle du CROUS !
Enfin, sauver la restauration universitaire veut dire aussi sauver les salariés qu’y travaillent et donc exiger des meilleures conditions pour les travailleurs du CROUS, ainsi que des embauches massives pour pallier au manque criant de personnel. De même, cela passe inévitablement pour un retour de La Gallia à une gestion par le CROUS et pour les étudiants : les magouilles opérées par l’AFGES avec le soutien des élus locaux, cela suffit !

 

[Voir notre article sur la situation de La Gallia que nous avons déjà dénoncé il y a un an : http://uecstrasbourg.over-blog.com/2013/09/le-17-septembre-2013-le-conseil-d%E2%80%99administration-du-crous-centre-r%C3%A9gional-des-%C5%93uvres-universitaires-et-scolaires-de-strasbourg-a]

 

 

L’Union des Étudiants Communistes de Strasbourg

Publié dans #Université

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