La colère des étudiants fait sa rentrée à l’Université de Strasbourg !

Les étudiants ont répondu présent le 3 octobre à l’Université de Strasbourg, où une mobilisation organisée en quelques heures sur les réseaux sociaux a accueilli comme il le faut Geneviève Fioraso, secrétaire d’État à l’enseignement supérieur et à la recherche.

La journée a commencé dans un climat d’intimidation de la part des services universitaires avec des textos anonymes reçus par des étudiants et avec le DGS [Directeur général des services] de l’Université qui ne laissait pas filtrer les communications urgentes des organisations syndicales sous l’excuse de « problèmes techniques ».
Un cortège d’une centaine des personnes, étudiants et personnels de l’UdS, a défilé en direction du Collège Doctoral Européen, où Fioraso participait à une table ronde sur l’insertion professionnelle, c’est-à-dire exactement ce qu’elle a détruit via ses politiques de précarisation et de mise en concurrence des diplômes. La demande qu’une délégation soit reçue a été refusée, voire moquée : la secrétaire nous aurait accueilli à quatre et nous aurait concédé 30 minutes de son temps. C’est clair, les tables rondes avec les bonzes du système sont beaucoup plus importantes que la confrontation avec l’université réelle !
Quand nous avons essayé d’entrer dans le Collège Doctoral pour apporter la colère des étudiants devant la secrétaire d’État, la réponse des forces de l’ordre ne s’est pas faite attendre : charges, boucliers et la banderole « Fioraso = Pécresse » déchirée. Matraques et gaz étaient prêts à frapper. Nous avons alors essayé de détourner le cordon policier et de nous rendre en face de l’établissement du Collège Doctoral, mais là aussi la police a empêché les étudiants de sortir du campus... comme quoi la police se soucie tellement de notre éducation qu’elle nous empêche de quitter nos lieux d’étude ! Un jeu du chat et de la souris a donc commencé et les étudiants ont été à plusieurs reprises repoussés. Quelques étudiants et même un membre du SNTRS-CGT ont été secoués et repoussés par les forces de l’ordre.
À la sortie de la secrétaire d’État, un groupe de manifestants a quand même réussi à faire entendre la voix de la contestation. Le cercueil de l’UEC « RIP. Ici repose l’enseignement supérieur et la recherche » s’est dressé face à Fioraso et aux dirigeants de l’UdS.

L’Union des Étudiants Communistes de Strasbourg, à l’initiative et en première ligne dans la mobilisation, dénonce la répression qui comme d’habitude est la seule réponse que l’administration de l’UdS est capable de donner aux étudiants et aux personnels qui réclament la fin de l’austérité budgétaire et de pouvoir étudier et travailler dignement. Nous dénonçons le fait qu’Alain Beretz, président de l’UdS, a permis à la police de pénétrer sur le campus de Strasbourg et nous demandons qu’il s’excuse publiquement pour les secousses subies par ses étudiants et par ses personnels. La démocratie universitaire a été piétinée quand on nous a refusé d’être reçus en délégation et quand nous avons été repoussés à plusieurs reprises. Si la seule démocratie que vous connaissez est l’austérité protégée par les forces de l’ordre, l’élargissement de la lutte sera notre réponse !

L’UEC, engagée depuis la rentrée universitaire dans une campagne contre les coupes budgétaires qui mettent en danger la réussite étudiante, appelle au plus large rassemblement des forces anti-austéritaires du campus. La pierre est lancée : un automne des luttes se prépare. Que Fioraso, Beretz et les complices de la destruction de nos universités le sachent : la colère gronde, nous ne laisserons pas passer l’austérité dans nos facs ! Partout où vous irez parler de la façon dont vous êtes efficaces dans le démantèlement des universités et des services publics, vous nous trouverez pour vous rappeler le prix de votre politique et vous imposer un changement de cap.

L’Union des Etudiants Communistes de Strasbourg

Les photos et vidéos de la journée : http://la-feuille-de-chou.fr/archives/72058