Communiqué du MJCF 67 suite à la profanation du cimetière juif de Sarre-Union
Publié le 18 Février 2015
Les Jeunes Communistes du Bas-Rhin s'interrogent profondément devant la profanation du cimetière juif de Sarre-Union commis jeudi dernier et découvert ce dimanche. Selon les dernières nouvelles dont nous disposons, les instigateurs de celle-ci seraient cinq mineurs âgés de 15 à 17 ans, hors de tout mouvement de quelque horizon qu'ils soient et auraient commis cet acte a priori sans raison claire. Comme en 2001 où le cimetière de la commune avait déjà été saccagé, ces jeunes auraient agis par « désœuvrement » et non pas profonde conviction antisémite. Nous nous gardons donc de toute réaction hâtive et nous attendons le résultat de l'enquête pour nous prononcer définitivement sur cet événement. En revanche, certains ne peuvent perdre une occasion de se montrer ridicules et à mille lieues de toute réflexion préalable.
Lundi après-midi, c’est Nadine MORANO, Députée européenne, qui s’est rendu sur place pour dénoncer la « volonté des islamistes de monter les gens les uns contre les autres, afin de déstabiliser nos sociétés démocratiques ».
Le Front national, par la voix de Baptiste PIERRE, Secrétaire Départemental du Front national de la Jeunesse 67 et conseiller municipal de Sarre-Union, estime que « cet événement tragique n’est que la suite logique d’un climat d’antisémitisme qui s’installe dans notre pays et qui est alimenté par l’islam radical. ».
Mais le Parti socialiste n'est pas en reste puisque Philippe BIES, Député de la 2ème circonscription du Bas-Rhin et conseiller municipal et eurométropolitain de Strasbourg, met lui en avant le score élevé du FN aux dernières élections municipales de Sarre-Union pour justifier cette profanation.
Amalgames et accusations gratuites, comme si la capacité d’analyse de l’extrême droite et la droite extrême pouvait remplacer une enquête policière en bonne et due forme. Il est drôle également de voir monsieur BIES fustiger le FN alors que les politiques de son parti contribuent à faire monter l'extrême droite jour après jour.
Nous invitons les membres de la « classe politique » à appliquer le précepte de Maurice THOREZ en gardant le cœur chaud mais la tête froide, au lieu de vociférer à tort et à travers.
Ce qui est également révoltant, c'est la situation dans laquelle se retrouve Sarre-Union et l'Alsace Bossue : un désert économique, politique et social livré à lui-même, privé peu à peu de services publics, dirigé par des barons plus soucieux de conserver leur(s) poste(s) que d'améliorer la vie de leurs administrés, à l'image du département voisin de la Moselle. Il faut une réponse sociale, pour redonner à notre jeunesse des perspectives d’avenir, la possibilité de se former ici, de trouver un emploi dans des conditions dignes et bien rémunéré ainsi qu'un logement. Bref, un cadre dans lequel ils peuvent évoluer en fonction de leurs aspirations et s’émanciper sans besoin de profaner un cimetière par « désœuvrement ». Faisons que Sarre-Union et l'Alsace Bossue n'apparaissent plus à la une des médias pour des actes sordides comme ceux-ci mais pour son positionnement à la pointe d'une politique progressiste au service de la population de ces territoires.
Quoiqu'il en soit, les Jeunes communistes du Bas-Rhin condamnent fermement l'atteinte faite au cimetière juif et à la communauté juive de Sarre-Union. Quelles que soient les motivations des individus, une profanation d'un cimetière, peu importe la religion, ne peut constituer un simple fait divers et constitue un acte très grave. L'enquête doit désormais poursuivre son cours. Rappelons aussi qu'il est tout aussi inadmissible que le lieu de prière musulman de la proche ville de Bitche (Moselle) ait été souillé d'inscriptions nazies et fascisantes peu après la tuerie de Charlie Hebdo.
Plus que jamais, jeunes, et moins jeunes, doivent s'approprier leur histoire pour éviter de la revivre, pour éviter de nouveaux actes comme ceux-ci. À l'image des 400 lycéens qui ont défilé hier à Sarre-Union, nos mots d'ordre doivent être le respect et la vie en commun.
Le Mouvement des jeunes communistes du Bas-Rhin.