Communiqué du MJCF 67 suite aux résultats du 1er tour des élections départementales
Publié le 24 Mars 2015
Le Mouvement des jeunes communistes du Bas-Rhin demeure très inquiet suite à la publication des résultats du premier tour des élections départementales. Plusieurs faits nous alarment :
Le premier phénomène est sous-jacent d'un réel problème dans notre système, c'est celui de l'abstention. Elle avoisine les 54 % dans notre département, c'est-à-dire que plus de la moitié des électeurs bas-rhinois ne se sont pas déplacés aux urnes dimanche dernier. Cette abstention très forte remet en cause le fonctionnement et la légitimité même de notre démocratie pervertie par les capitalistes ainsi que de ses représentants en lesquels le peuple ne se reconnaît plus. En effet, comment expliquer que dans le canton Strasbourg 3 (quartiers de Hautepierre, Cronenbourg et Poteries) par exemple, que 65 % des électeurs de ce canton populaire ne se soient pas déplacés ? Le fatalisme, le désespoir, la défiance envers la classe politicienne de tous horizons, le manque d'alternative crédible, sont autant de raisons pour lesquelles ces 54 % d'électeurs bas-rhinois se sont abstenus dimanche dernier.
Les causes que nous venons d'évoquer n'amènent pas uniquement à l'abstention mais également au vote Front national. Au niveau du département, le FN réalise un score moyen de 26 % avec des percées à plus de 30 % comme dans les cantons de Bischwiller, Erstein, Ingwiller, Mutzig, Reichshoffen ou encore Sélestat. Aux vues des taux d'abstention constatés dans les cantons de notre département, il apparaît nécessaire de relativiser le vote FN, ce sont bien en moyenne 26 % des votants bas-rhinois qui se sont prononcés en faveur d'un binôme FN et non 26 % de la population bas-rhinoise. Ce vote corrobore notre constat concernant l'abstention : le peuple demande un changement. Néanmoins l'écran de fumée dressé par le parti frontiste ne résiste pas bien longtemps à un examen simple de son programme : en quoi celui-ci apporte-t-il une solution à la crise profonde du système capitaliste dans lequel nous vivons ? Au contraire, le FN en tant que chien de garde de la bourgeoisie, n'est pas un parti anti-système, il contribue à maintenir ce système nocif dans lequel nous vivons. Pire encore la monarchie Le Pen le renforce en divisant à outrance les travailleurs de France, en se gavant grâce à ce système qu'il prétend combattre, en se pavanant dans les médias qu'il conchie à longueur de temps. Les médias, ainsi que nombre de forces politiques françaises, sont responsables du bourrage de crâne que le peuple de France subit à longueur de journée, nous ressassant la même rengaine que le FN serait un « parti comme les autres ». Non, il n'en est pas un, les dérapages plus que contrôlés de beaucoup de candidats FN à cette élection départementale ne font que renforcer le caractère fascisant de ce parti.
Nous nous devons également d'évoquer les scores réalisés par le parti régionaliste de « centre-droit » Unser Land, qui réalise en moyenne un score 12 % dans le Bas-Rhin et surtout en dehors de Strasbourg. Outre l'abstention et le vote FN, les Bas-Rhinois ont également voulu montrer leur attachement à notre région. Les questions de l'identité et de la culture alsacienne, ainsi que de notre droit local, ne peuvent être délaissées du débat politique en Alsace, c'est un fait. En revanche le problème n'est pas « Paris » ou le gouvernement français en tant que tel comme le laisse paraître Unser Land, mais les politiques menées à l'encontre des collectivités territoriales en général. La fusion des régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne dans le cadre de la réforme territoriale est inacceptable puisqu'elle constitue le fruit empoisonné de l'austérité toute puissante prônée par les capitalistes et que rien de bon n'en sortira pour les populations concernées. Voilà le réel problème dans cette fusion ! De plus nous tenons à rappeler à Unser Land que l'Alsace n'a jamais été une entité territoriale politique unie jusqu'à la Révolution française - à l'exception d'une courte période au Moyen Âge - et pourtant une culture exceptionnelle et une identité forte ont été enfantées dans notre région. Posons une bonne fois pour toute le débat concernant la place de l'Alsace et de la Moselle au sein de la France. Il faut également que les forces du progrès s'approprient ces problématiques au lieu de rejeter des personnes soucieuses de l'avenir de leur région.
Le Parti socialiste aux abois paie encore une fois dans ces élections le prix de l'immense déception causée par sa politique antisociale qui ne se distingue en rien de son prédécesseur. Il serait faux de croire que le vote de dimanche n'a pas été marqué par des préoccupations nationales et par un vote sanction. Nous n'attendons rien de l'UMP et de la droite alsacienne qui auront probablement une très grande majorité à la suite du scrutin de dimanche prochain. Ceux-ci n'ont jamais montré d'ambitions autres que personnelles et n'apporteront pas les réponses aux problèmes du peuple.
Les listes du Front de Gauche présentées à l'initiative du Parti communiste français n'ont pas eu dans notre département un traitement médiatique égal à ceux des autres forces politiques, tel que le FN et les barons réactionnaire de la droite locale qui inlassablement s'accrochent à leurs juteuses fonctions. La chaîne de télévision régionale France 3 Alsace notamment s'est particulièrement illustrée par sa volonté délibérée de ne pas nous accorder la place dans le débat politique. Les forces du progrès étaient malgré tout présentes dans 14 cantons sur les 23 qui constituent le Bas-Rhin. Nous avons rassemblé 4 % des voix, c'est-à-dire 7 856 voix, dans le département du Bas-Rhin, alors qu'au niveau national le Front de Gauche et le Parti communiste français totalisent 9,4 % des voix.
Le vote communiste, le vote Front de Gauche, n'ont malheureusement pas constitué l'alternative attendue par le peuple. Le changement ne se construira pas uniquement à partir des urnes, mais aussi dans les luttes avec les populations. Aujourd'hui la ligne de clivage pour un programme politique se situe entre ceux qui souhaitent la poursuite de l'austérité et ceux qui veulent une redistribution des richesses et luttent pour le progrès.
L'avenir doit se construire avec le peuple et non dans les bureaux politiciens. Dès lors nous invitons tous les Bas-Rhinois désireux d'une réelle transformation sociale à construire le socialisme du XXIe siècle aux côtés et avec le mouvement communiste et progressiste, dans les débats, dans les luttes sociales, autant que dans les urnes.
Le Mouvement des jeunes communistes du Bas-Rhin.
Protestation des 56 candidats Front de Gauche auprès de France3 Alsace et des DNA
Les 56 candidats du Front de Gauche du Bas-Rhin ont adressé une proptestation aux rédactions de France 3 Alsace et des DNA qui ont quasi occulté l'analyse des résultats du Front de Gauche dans ...
[Communiqué des candidats PCF-Front de Gauche du canton d'Ingwiller, 23 mars 2015]
Un grand merci aux 730 électeurs du canton d'Ingwiller (soit 4,11% des votes exprimés) qui ont choisi la voie du progrès en votant pour le binôme LOOS/PACTAT présenté par le Front de Gauche/PCF.
Le vainqueur incontesté de cette élection restera l'abstention massive (plus de 50%) et surtout la désinformation volontaire qui a touché la population vis-à-vis de notre candidature et de nos propositions.
Il ne faut pas s'arrêter à notre score qui peut paraître faible et à ceux des forces réactionnaires et populistes qui crèvent le plafond. Avec les communistes, avec le Front de Gauche, la lutte continue et nous resterons présents dans le canton pour porter les aspirations populaires de progrès social !
[Communiqué des candidats du Front de Gauche 67, 24 avril 2015]
La tribune que nous avons envoyée à Rue 89 et qui ne sera pas publiée :
"Tribune collective des candidats du Front de Gauche aux élections départementales bas-rhinoises de mars 2015.
Candidats lors des élections départementales du mois dernier dans le Bas-Rhin, nous nous sommes engagés avec le Front de Gauche dans un esprit progressiste et avec une réelle volonté d’agir pour la justice sociale. Nous avons ainsi participé à cette belle dynamique de rassemblement à gauche, porteuse d'alternative face aux politiques d'austérité frappant une part toujours croissante de nos concitoyens. Nous nous sommes présentés au suffrage populaire dans 14 des 23 nouveaux cantons, aussi bien en zones urbaines que rurales.
Aux côtés de militants de différentes organisations politiques, de nombreux citoyens investis dans le monde associatif et dans l’action syndicale se sont impliqués dans les candidatures soutenues par le Front de Gauche, représentant 40% des titulaires. Et la moyenne d'âge des candidats, proche de 30 ans, témoigne de l’engagement local des jeunes générations pour d’autres choix politiques. Nous nous en réjouissons.
Le traitement médiatique de nos candidatures, très limité dans la presse écrite locale et quasiment censuré par la télévision publique régionale, pose la question du rôle des médias dans l’expression démocratique du pluralisme politique. Comment en effet faire vivre la démocratie si le débat public est tronqué ? Comment combattre l’abstention si les forces politiques porteuses d’alternative sont ignorées ? Comment, enfin, reconstruire l’espoir, si les luttes citoyennes sont muselées ?
En dépit de cet obstacle de taille, les forces militantes et citoyennes présentées par le Front de Gauche, implantées dans les différents cantons et représentatives de leur territoire, ont su relever le défi.
A l’occasion de ces élections départementales, nous avons démontré qu'il est possible de faire de la politique autrement. Nos origines, cultures, et expériences différentes ont constitué une richesse et une force tant pour construire nos projets que pour rencontrer nos concitoyens.
Face au fatalisme ambiant et à la faiblesse des propositions politiques de la plupart des candidatures, nos candidats ont tenté avec succès de proposer des éléments de réponse concrets aux difficultés quotidiennes vécues par les habitants du département.
Ainsi, nous nous sommes clairement positionnés pour des services publics de proximité garants de la démocratie, de la solidarité et de l'égalité de tous. A nos yeux, il s’agit là d’un enjeu fondamental pour le département. En effet, la plupart des Bas-rhinois vivant en zone rurale ne bénéficient pas du même accès aux services publics que les résidants de l'Eurométropole. C'est inacceptable ! Pire encore, au sein de cette Eurométropole, appelée à vampiriser l'essentiel des moyens du département, les habitants de Hautepierre et du Neuhof, par exemple, sont traités comme des citoyens de seconde zone. Qui peut accepter de vivre dans des territoires à deux vitesses défiant nos idéaux et notre devise républicaine ?
Notre projet, celui du Front de Gauche, fondé sur la solidarité et la justice sociale, a rencontré un écho citoyen certain. Il a ainsi recueilli 7 856 voix dans le département, soit une moyenne de 4% sur l'ensemble des cantons où nous étions présents. Ce résultat est loin d’être négligeable face à l’idéologie de la fatalité, présente aussi bien à droite qu’au PS, laissant croire qu’aucune alternative réelle n’est possible.
À Strasbourg, malgré une abstention plus marquée qu'aux Municipales, le Front de Gauche totalise 5,85 % des suffrages exprimés, progressant ainsi de 1,75 point et de plus de 700 voix. Dépassant même les 6% à Strasbourg 5, et 7% à Strasbourg 1 et 6, le Front de Gauche s'affirme clairement dans le paysage politique. Au delà des résultats par cantons, les scores obtenus dans certains bureaux de vote, de même que le poids du vote blanc au second tour, traduisent l'attente d'une autre politique de gauche, ainsi que nous l'avons perçu durant la campagne. Nous franchissons la barre des 5% dans 56% des bureaux, soit 20 points de plus qu'aux européennes. Dans 13 bureaux de vote, nous dépassons les 10%. C’est le cas pour plusieurs bureaux de vote de quartiers populaires, par exemple à la Meinau (jusque 11,7%), au Neuhof (jusque 12,3%) et à la cité de l'Ill (jusque 12,7%).
Au niveau national, l'espoir de réel changement porté par le Front de Gauche lui permet grâce à ses 176 élus de résister et avec 9,4 % des voix, de rester la 3ème force politique du pays. Ces élus Front de Gauche et Communistes vont maintenant poursuivre la bataille pour que localement le mot solidarité prenne tout son sens.
Lors de la campagne électorale, nous avons rencontré celles et ceux qui vivent péniblement avec leur bas salaires, leur petites pensions, leur RSA. Nous avons cherché des solutions avec eux. Les dégâts des politiques d'austérité menées depuis nombre d’années au profit du capital poussent une grande majorité de nos concitoyens à se défier de nos institutions et à considérer avec soupçon les femmes et hommes qui se proposent à leurs suffrages. 50 % des français n’ont pas voté. Une partie de nos concitoyens s’est tournée vers l’extrême droite. C’est une sonnette d’alarme pour notre démocratie qui perd en légitimité comme en crédibilité.
Une nouvelle séquence politique s’ouvre devant nous tous. Le poids acquis par la droite et par l'extrême-droite est inquiétant car nous ne pouvons rien en attendre en termes de liberté, d'égalité et de fraternité. Face au danger, les citoyens progressistes de toutes tendances doivent se rassembler, échanger et agir de concert pour trouver des réponses novatrices à l'urgence sociale dans laquelle nous nous trouvons. C'est par des initiatives citoyennes recueillant l'adhésion populaire que se développera une gauche sociale, écologique, combative et par conséquent efficace.
Comme jamais, il est urgent d’agir, et dès maintenant, au service des citoyens réclamant à cor et à cri une démocratie à leur écoute, soucieuse de stopper net les politiques d’austérité pour un peuple digne et debout face aux injustices sociales, territoriales et économiques.
Odile AGRAFEIL- Gilda ALTHAUS- Pascal AUBRY - Michelle BARDOT- David BOUR - Yasmina CHADLI- Jean-Marc CLAUS- Mustapha EL HAMDANI- Hélène ERIN- Lauriane EZEQUEL- Benoît GERAUD- Christian GROSSE- Ariane HENRY- Bénédicte HERRGOTT- Raymond INGELAERE- Isabelle LAMS- Fabien LOOS- Jean-Claude MOOG- Leïla MOUSSAVIAN-HUPPE- Régine PACTAT- Julien RATCLIFFE- Christine ROMANUS- Jonas SCHIFF- Hülliya TURAN- Jean-Michel UTARD- Daniel VIVILLE- Laurence WINTERHALTER- Constantin WURMBERG"