Marché de Noël de Strasbourg 2016 : bienvenue à la forteresse de Strasbourg !
Publié le 1 Décembre 2016
Les mesures sécuritaires mises en place lors du Marché de Noël strasbourgeois de 2015 (voir notre article : http://uecstrasbourg.over-blog.com/2015/11/strasbourg-en-etat-de-siege-pendant-un-mois-le-fric-et-la-peur-oui-les-luttes-sociales-et-le-vivre-ensemble-non.html) se remettent en place cette année jusqu’au 24 décembre. En revanche le déploiement policier et militaire massif imposé l’année dernière ne suffit plus, il a fallu en faire encore plus : restriction du Marché de Noël à la seule Grande Île, fermeture d’une bonne partie des points de passage sur l’Ill et points de contrôle sur les autres, le tout agrémenté de plots en béton et de véhicules lourds des services de l’Eurométropole pour empêcher un attentat comme celui de Nice l’été dernier. Le dispositif humain engagé dans la défense de la forteresse est disproportionné : 660 policiers et gendarmes, 70 policiers municipaux et 150 agents de sécurité mobilisés, sans compter les militaires du dispositif Sentinelle. Nous nous devons d’évoquer les conditions de travail exécrables des vigiles engagés pour l’occasion. Par le biais de la société GVS (Groupe Valliance Sécurité), des intérimaires payés au Smic se doivent de remplir leur mission de 10h30 à 20h, avec seulement deux pauses de 30 minutes, tout cela dans le froid toute la journée (http://www.rue89strasbourg.com/marche-de-noel-hyper-securise-test-113999). Ces conditions sont ignobles, mais état d’urgence et Marché de Noël obligent, l’Eurométropole est peu regardante sur la manière dont ces vigiles doivent travailler.
À l’instar de l’année précédente où des événements avaient été purement et simplement annulés sous prétexte d’état d’urgence, la célèbre Zombie Walk organisée dans le cadre du Festival européen du film fantastique de Strasbourg a été sacrifiée sur l’autel sécuritaire. Cependant pas le sacro-saint Marché de Noël – ou encore la Grande braderie – qui rapportent bien trop d’argent pour pouvoir être annulés.
De plus, cette escalade sécuritaire pose encore une fois la question du contrôle au faciès qui est malheureusement une réalité (voir notre article de l’année précédente : http://uecstrasbourg.over-blog.com/2015/12/chronique-d-une-chute-libre-vers-l-autoritarisme-a-strasbourg-sous-l-etat-d-urgence-la-police-fouille-les-enfants.html) comme témoignent les articles suivants de la Feuille de Chou : http://la-feuille-de-chou.fr/archives/90939 et http://la-feuille-de-chou.fr/archives/91006. Le pire est encore à craindre, car nous ne sommes qu’au début de la grand-messe consumériste de Strasbourg.
En quoi l’exposition de fusils d’assaut flambants neuf par la police rassure-t-elle les visiteurs du Marché de Noël ? Encore et encore nous nous acheminons vers une militarisation de notre société et un piétinement de notre liberté de circulation. D’autant plus que la systématicité des contrôles n’est même pas assurée, favorisant encore le contrôle arbitaire (voir : http://www.rue89strasbourg.com/marche-de-noel-hyper-securise-test-113999). Ces mesures sont totalement inutiles et des centaines de milliers d’euros vont être dépensés pour cela. Mettre des centaines de policiers et militaires dans la rue, cela a-t-il empêché les attentats de Nice ? Il va sans dire que non. Il est temps que la France cesse son trouble jeu et ses politiques guerrières, nous n’avons pas à payer le prix de l’impérialisme français, encore une fois.
Relevons encore les propos des policiers qui selon l’article de Rue89 « admettent qu’après des mois de castagne autour de la « Loi Travail », patrouiller en calot dans les rues illuminées du centre-ville de Strasbourg n’est pas la plus désagréable des missions ». De tels propos sont aberrants, au vu de l’impunité policière totale acquise durant le mouvement contre la loi Travail. Nos camarades injustement condamnés et/ou blessés s’en souviendront.
Nous voulons de l’argent pour l’éducation, la santé et la culture, pas pour des mesures sécuritaires absurdes !
Mouvement des Jeunes Communistes du Bas-Rhin et Union des Etudiants Communistes de Strasbourg