3 mois après sa mise en service, une députée communiste dénonce l'arnaque du RSA-Jeunes
Publié le 13 Décembre 2010
La députée communiste et ancienne ministre de la jeunesse, Marie-George BUFFET interpelle le ministre du travail (mais surtout du capital !) Xavier Bertrand sur la question du RSA-JEUNES. Vous trouverez ci-dessous la question écrite de la députée communiste.
Les jeunes communistes rappellent avec force leur opposition au RSA-Jeunes. Pas de rafistolage, nous voulons du travail pour tous les jeunes ! Face à l'urgence sociale, nous exigeons la mise en place d'aides sociales en fonction des critères sociaux notamment pour la jeunesse issue du monde ouvrier et des classes populaires !
Question écrite de Marie-George BUFFET sur le « RSA jeunes »
Question n° 50-00067 au ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur le RSA jeunes
Mme Marie-George Buffet alerte M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur l'extension du revenu de solidarité active aux moins de 25 ans.
"Le RSA-JEUNES semble davantage inciter les entreprises à baisser les salaires et à développer l'emploi à temps partiel, créant avec de l'argent public de véritables trappes à pauvreté et à précarité "
Le revenu de solidarité active combine pour les personnes sans emploi une allocation socle, remplaçant le RMI, et pour les personnes qui retrouvent un emploi une allocation dégressive en fonction du revenu. Censé encourager l'emploi selon ses concepteurs, ce mécanisme semble davantage inciter les entreprises à baisser les salaires et à développer l'emploi à temps partiel, créant avec de l'argent public de véritables trappes à pauvreté et à précarité.
Face à l'urgence de la crise et au développement de la pauvreté dans la jeunesse, il a été proposé d'étendre le RSA aux personnes âgées de moins de 25 ans. Le Président de la République annonçait à terme quelques 160 000 personnes concernées. Fin novembre, les Caisses d'allocations familiales recensaient, pour leur part, 3 400 bénéficiaires du dispositif.
Elle demande les causes de cette situation, et s'il est envisagé d'élargir ses critères d'attribution de cette allocation. Pour en bénéficier, il faut en effet avoir travaillé deux ans au cours des trois années précédentes.
Elle demande si l'extension du RSA aux jeunes n'était pas un simple effet de communication, destiné à apaiser une jeunesse inquiète et mobilisée pour son avenir.
"Le vrai problème de la pauvreté juvénile réside dans l'absence de créations d'emplois stables et correctement rémunérés, situation aggravée par le recul de l'âge de la retraite"
L'extension du RSA pour répondre aux problèmes de la pauvreté et de l'emploi des jeunes semble cependant illusoire. Non seulement le montant de l'allocation ne les sortirait pas de la pauvreté – tout en les enfermant au contraire dans des trappes à bas salaires –, mais en outre, le vrai problème de la pauvreté juvénile réside dans l'absence de créations d'emplois stables et correctement rémunérés, situation aggravée par le recul de l'âge de la retraite.
Elle demande si le gouvernement compte mettre en place un pôle public bancaire géré démocratiquement pour dynamiser l'emploi et, en parallèle, instaurer une véritable sécurité d'emploi ou de formation pour répondre aux besoins de formation des jeunes sortis du système scolaire sans les condamner à la pauvreté et à la précarité de l'emploi.
Elle demande s'il est prévu d'augmenter les bourses, dont le niveau est beaucoup trop bas pour garantir l'égalité républicaine, afin de permettre aux jeunes qui sont encore dans le système scolaire d'étudier dans des conditions favorables à la construction de leur avenir au plan professionnel et personnel.
Elle demande si le gouvernement entend améliorer les conditions d'indemnisation ou de gratification des stagiaires et des étudiants en alternance.