Elections régionales chez nos voisins allemands : défaite historique pour la droite allemande !

Publié le 28 Mars 2011

Elections régionales chez nos voisins allemands : défaite historique pour la droite allemande !

Outre-Rhin, à quelques kilomètres de Strasbourg, d'Haguenau ou de Wissembourg, nos voisins allemands étaient eux aussi appelés à voter ce dimanche. Retour sur un scrutin qui a vu une défaite historique de la Droite (CDU)  de la chancelière Merkel. Ce week-end, il ne fallait pas être de droite quelle que soit la rive du Rhin ou l'on se trouvait !

Le parti de Merkel étrillé par la gauche lors d'un scrutin animé par la question du  nucléaire

Alors que les Allemands ont défilé, samedi 26 mars, par centaines de milliers contre le nucléaire et contre leur propre chancelière Angela Merkel, le camp conservateur-libéral a perdu une élection régionale cruciale, ce dimanche.

Pour la droite, c’était la Bérézina : elle a été renversé lors d'un scrutin clé chez nos voisins du Bade-Wurtemberg, notamment au profit des Verts (25 % des voix contre 11,7 % en 2006) . Ces derniers devraient diriger leur premier État régional en s'alliant comme prévu avec les sociaux-démocrates (SPD) qui ont obtenu 23,5 % des suffrages.

Bien qu'arrivée en tête avec 38 %, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de Mme Merkel n'obtient pas assez de voix pour conserver avec son partenaire libéral FDP le pouvoir qu'elle détenait depuis 58 ans. Le FDP a obtenu 5 % dans ce riche Land qui accueille 4 des 17 réacteurs nucléaires du pays et où la gronde contre la politique nucléaire de Mme Merkel a dominé la campagne depuis l'accident de la centrale japonaise de Fukushima.

Dans l'État de Rhénanie-Palatinat, également limitrophe de l’Alsace, le même spectacle : la droite sévèrement châtiée par les citoyens. La CDU de Mme Merkel a obtenu 34 % des suffrages et reste dans l'opposition, et le Parti libéral du ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle est chassé du parlement régional, ayant réuni seulement 4 % des suffrages. Les Verts ont recueilli 17 % des voix (4,6 % en 2006), le SPD qui gouvernait seul arrive en tête avec 35,5 % des voix et peut conserver le pouvoir en s'alliant avec les écologistes.

La vraie gauche se confirme

Ces élections régionales dans le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat ont été dominées par la catastrophe nucléaire de Fukushima, le sujet de l'énergie nucléaire effaçant ainsi tous les autres enjeux. Le camouflet infligé à Mme Merkel, qui cinq mois plus tôt avait décidé la prolongation de la durée de vie des centrales de douze ans en moyenne, alors qu'un précédent gouvernement SPD-Verts avait promis la sortie du nucléaire à l'horizon 2020, était donc prévisible.

Et c’est tant mieux. Nous ne pouvons que nous réjouir de la défaite pour cette représentante du néolibéralisme européen qui vient de manigancer, avec son complice Nicolas Sarkozy, le funeste « Pacte pour l’Euro », c’est-à-dire un pacte avec les puissances de l’argent.

Alors que la crise a révélé l'impasse des politiques néolibérales, et alors que partout les peuples montrent très clairement leur rejet des politiques d'austérité, Merkel et Sarkozy tentent de franchir une nouvelle étape dans les politiques de régression sociale sans consultation des peuples ni des parlementaires nationaux et européens. Le « Pacte pour l'Euro » est une offensive généralisée d'une rare violence contre les droits sociaux et démocratiques des Européens. Il vise à organiser l'emprise totale des marchés financiers sur les peuples et les États eux-mêmes.

Or, le sujet de l’énergie nucléaire a éclipsé tout cela, profitant ainsi au Parti vert, qui est depuis longtemps partie prenante de ce système néolibéral et de nature profondément bourgeoise. Les problèmes d'injustice sociale en Allemagne sont tombés à l'eau.

C’est dans ce contexte difficile qu’il faut examiner les résultats de la vraie gauche (Die Linke  et Parti communiste DKP), qui certes avait souhaité une autre issue.  L’objectif de la « Linke » ayant été le dépassement du seuil de 5 %. Toujours est-il qu’elle se maintient : « Die Linke » confirme avec un score d’environ 3 % dans ces länder très riches ses résultat de 2006. Elle est représentée dans 13 des 16 parlements régionaux. En février, elle a obtenu huit élus à Hambourg, et dimanche dernier (22 mars), « die Linke » est de nouveau sortie deuxième (24 %) des élections dans le land de Saxe-Anhalt, laissant le SPD derrière elle.


WW pour l'UEC-Strasbourg.

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