Journée mondiale pour le droit à l'avortement, vendredi 28/09 : Rassemblement à Strasbourg
Publié le 28 Septembre 2018
[JOURNÉE MONDIALE POUR LE DROIT A L'AVORTEMENT]
Le système patriarcal s'attaque de plus en plus violemment aux droits conquis par les femmes au cours de siècles de luttes. Les menaces au droit à l'IVG se multiplient dans le monde entier, de la Pologne à l'Espagne, de l'Argentine à l'Italie, là où une bourgeoisie réactionnaire contrôle l'appareil d'Etat.
En France, même si le droit à l'avortement est inscrit dans la loi depuis 1975, la mainmise patriarcale sur le corps des femmes demeure intacte. C'est le lien historique entre patriarcat et capitalisme qui est responsable d'une telle situation : les coupes budgétaires dans la santé publique, à l'heure de l'austérité, mettent en péril les centres de planification CPEF et les centres d'IVG, jusqu'à leur fermeture définitive.
Tant que les systèmes patriarcal et capitaliste ne seront renversés, l'IVG demeurera un droit purement théorique, puisque les bases matérielles de sa garantie seront constamment la cible de la bourgeoisie et des éléments réactionnaires.
Dès à présent, l'heure est à la mobilisation pour œuvrer à une extension du droit à l'IVG :
- pour l’extension du délai pour avoir accès à l’IVG à 22 semaines d'aménorrhée ;
- pour la suppression de la clause de conscience pour les professionnels de santé ;
- pour une IVG libre et gratuite pour touTES, résidentES ou non, avec ou sans papier.
A l'occasion de la Journée mondiale pour le droit à l'avortement de ce vendredi 28 septembre : Rassemblement à 18h place Kléber à Strasbourg !
MJCF 67
Ci-dessous, l'appel des organisateurs initiatrices du rassemblement strasbourgeois, que nous soutenons :
Le 28 septembre est la journée internationale pour le droit à l’avortement dans le monde. Aujourd’hui, ce droit est encore loin d’être acquis, que ce soit en Europe ou dans le reste du monde (comme le montrent les combats portés par les féministes de la Pologne à l’Argentine).
En France, bien que le droit à l’IVG soit inscrit dans la loi, il reste en pratique très menacé, d’un côté par les pouvoirs publics, de l’autre par des mouvements de haine misogyne portés par la droite catholique réactionnaire.
Les coupes budgétaires régulières mettent en péril les Centres de Planification CPEF et les centres IVG, qui devraient au contraire être dotés de plus de moyens pour pouvoir permettre l’accès libre et gratuit à l’avortement pour toutes les femmes. En dix ans (de 2001 à 2011), plus de 130 centres IVG ont fermé leurs portes, et la catastrophe continue. Nous revendiquons plus de moyens pour ces établissements, et également une formation adéquate des professionnel-le-s de santé. En effet, les pouvoirs publics doivent s’adapter aux besoin sanitaires des femmes et non l’inverse. En ne faisant rien contre ces fermetures, en maintenant un délai encore trop court pour avoir accès à l’IVG (14 semaines d’aménorrhée contre 23,5 en Angleterre), le gouvernement met en péril notre santé et a du sang sur les mains.
Le déferlement de groupes catholiques anti-IVG doit également être combattu ; l’attitude extrêmement complaisante du gouvernement face à ces mouvements étant un réel scandale. Certains de ces groupes évoluent sans être inquiétés alors qu’ils commettent souvent des délits d’entrave à l’IVG, alors qu’ils déversent leur propagande haineuse, et pensent pouvoir contrôler le corps des femmes. En outre, il est scandaleux que les opinions religieuses de ces groupes réactionnaires viennent contaminer la pratique médicale en France et que l’accès à l’IVG soit réduit par ces médecins qui refusent de pratiquer l’IVG à leur patient-e-s en invoquant une « clause de conscience ». À une époque où on laisse le président du Syndicat national des gynécologues prétendre qu’une IVG serait un « homicide », il faut stopper cette désinformation et cette propagande d’une misogynie extrêmement violente qui font passer les femmes pour des meurtrières alors qu’il s’agit de leur propre intégrité et de leur propre corps.
Rassemblons-nous donc pour exiger haut et fort la préservation de ce droit à l’IVG, et de réelles mesures pour que ce droit soit effectif pour tous-tes, quelle que soit l’âge, l’origine, la nationalité, la situation sociale (à l’heure actuelle, certaines femmes doivent se résoudre à partir à l’étranger pour avorter et d’autres ne pourront pas se le mettre faute de moyens), l’orientation sexuelle et l’identité de genre d’une personne.
Nous revendiquons donc
- l’extension du délai pour avoir accès à l’IVG à 22 semaines d'aménorrhée
- la suppression de la clause de conscience pour les professionnels de santé
- une IVG libre et gratuite pour touTES, résidentES ou non, avec ou sans papier.
Rassemblons-nous vendredi 28 septembre 2018 place Kléber à 18h pour faire entendre notre voix.
NOTRE CORPS, NOTRE CHOIX
Signataires : ACAP - Anticapitalisme Antipatriarcat / La Nouvelle Lune / Solidaires Alsace / CGT UD 67