Répression de la ZAD de Kolbsheim : Le masque de la « démocratie » bourgeoisie tombe

Publié le 12 Septembre 2018

Répression de la ZAD de Kolbsheim : Le masque de la « démocratie » bourgeoisie tombe

Dans la répression violente de la ZAD du Moulin à Kolbsheim lundi 10/09 au petit matin, le masque de la « démocratie » bourgeoise tombe une fois de plus. Le gouvernement, la préfecture et leurs sbires ne reculent devant rien pour imposer les volontés de la classe bourgeoisie, pour assurer les intérêts et engraisser les profits de Vinci&Co, et ce au prix de détruire et privatiser notre patrimoine naturel sans même daigner consulter les premiers concernés par le GCO, les habitants des villages environnants. Aussi, comme à Bure et à Notre-Dame-des-Landes, les gouvernements successifs profitent des ZAD pour tester l’utilisation de nouvelles armes, méthodes et tactiques de répression, qui seront reproposées ensuite sur large échelle afin de museler les mouvements sociaux.

 

Rappelons que le « Grand Contournement Ouest » est conçu comme une autoroute de 24 km traversant le Kochersberg : la bourgeoisie locale le présente comme étant la solution miracle à l’engorgement des autoroutes strasbourgeoises. Cependant, trois aspects justifient l’opposition légitime au projet. Premièrement, le GCO doit être construit et géré par des entreprises privées dont la multinationale Vinci qui chapeaute le tout, ce qui inclut la mise en place de péages (environ 3€ le trajet de Vendenheim à Innenheim). Deuxièmement, de nombreuses études prouvent que le GCO ne délestera qu’une partie minime de la circulation routière autour de Strasbourg, ce qui le ferait rentrer automatiquement dans la longue liste des « grands travaux inutiles ». Troisièmement, les habitants de l'Eurométropole Strasbourg et des communes concernées par le GCO n’ont jamais été consultés sur ce projet, alors que mêmes les agences consultatives de l’Etat ont émis des avis défavorables au projet du fait son impact environnemental néfaste, notamment sur la biodiversité et les terres agricoles.

 

Le projet de GCO, en dehors du fait que le déni de démocratie est désormais la norme dans toute action des collectivités territoriales, va encore une fois mettre nos autoroutes dans les mains de sociétés privées à la gestion opaque et pénaliser les automobilistes les plus pauvres pour une efficacité qui n’est absolument pas optimale. Comme par hasard la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bas-Rhin et d’Alsace, soutenue par le MEDEF, a réalisé une campagne agressive de lobbying en faveur du GCO. Les coïncidences sont tenaces.

 

Pourquoi ne pas utiliser ces 500 millions d’euros afin de développer, moderniser et rendre gratuits les transports en commun dans l’agglomération strasbourgeoise et dans tout le département ? Pourquoi ne pas améliorer l’offre des transports collectifs, tant pour les particuliers que pour le transport de marchandises, afin de développer les transports à faible impact environnemental, et de diminuer l’engorgement et la pollution qui sont désormais omniprésents ?

 

Si rien n’est fait dans ce sens-là, c’est parce qu’une telle politique remettrait en cause les intérêts des entreprises privées qui réalisent des gains immenses grâce à la destruction de la planète. A l’heure de la mise en concurrence budgétaire des collectivités territoriales dans le cadre de « l’Europe des régions » imposée par l’UE, les départements et les régions sont forcés de se rendre économiquement « attractifs » aux yeux des entreprises si ne veulent pas sombrer financièrement. Cela se traduit par l’adoption de projets de nouvelles infrastructures, notamment routières, qui n’ont d’autre intérêt que d’attirer des nouvelles sociétés, à la fois lors de la construction et par la suite.

 

Ce que montre une fois de plus le cas du GCO, c’est que le capitalisme est par essence incompatible avec la défense du patrimoine naturel, du climat, de notre écosystème. La classe dirigeante mondiale peut se presser autant qu’elle veut sur les plateaux télé pour affirmer son engagement écologiste, comme cela a été le cas lors des Marches internationales pour le climat du 8 septembre. L’hypocrisie de ces manœuvres politiciennes est évidente : le capitalisme vert est impossible. En effet, la recherche constante du profit, la surexploitation de nos ressources et l’instauration de logiques de guerre et de concurrence pour s’accaparer les ressources engendrent la destruction de notre planète : ce sont donc les bases mêmes d’existence du capitalisme qui créent les conditions du désastre écologique du XXIème siècle. Les capitalistes sont coupables de l’augmentation des pollutions, du réchauffement climatique, de l’acidification de l’air et de l’eau, de la montée du niveau marin. Ces phénomènes, même s’ils affectent l’humanité de manière générale, font leurs premières victimes au sein de la classe prolétaire, puisque ce sont les travailleurs qui sont les premiers empoisonnés de par leur surexposition aux pollutions. C’est pour cela que la justice sociale est aussi une justice climatique.

 

L’histoire a montré jusque maintenant que ce n’est ni par la voie juridique ni par la voie parlementaire que nous empêcherons la destruction de notre planète. Tant que la bourgeoisie tient les rênes de l’Etat, il n’y a rien qu’on puisse s’attendre de la part des institutions et des pouvoirs publics : la répression sera le moyen de derniers recours avec lequel les capitalistes parviendront à imposer leurs volontés en dépit de toute consultation populaire. Ce ne sera que par une rupture révolutionnaire avec le système capitaliste, par la socialisation et le contrôle public des entreprises aujourd’hui responsables des dégâts environnementaux, par la planification démocratique de l’économie et des politiques écologiques, que nous mettrons en échec définitivement les grands travaux inutiles et polluants et que nous commencerons sérieusement à envisager de sauver la planète.

 

 

Mouvement Jeunes Communistes du Bas-Rhin

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