Soutien à la grève de la faim pour la libération d'Abdullah Ocalan !

Publié le 9 Décembre 2018

Soutien à la grève de la faim pour la libération d'Abdullah Ocalan !

Les Jeunes Communistes du Bas-Rhin expriment leur soutien à la grève de la faim entamée à l'initiative du Mouvement des Femmes Kurdes de France et d'Europe, pour rompre le silence autour des conditions de détentions d'Abdullah Ocalan. C'est un complot impérialiste qui est à l'origine de sa capture en 1999, mené à l'unisson par Etats-Unis, Israël, Royaume-Uni, Allemagne, Russie et Grèce. Ce sont encore les forces impérialistes, dont l'Union européenne, qui sont complices de l'isolement et la torture que subit depuis lors Ocalan sur l’île-prison d'Imrali en Turquie.

L'Union européenne ne se contente pas seulement de garder le silence sur le sort d'Ocalan et des autres prisonniers politiques Kurdes, mais elle oeuvre depuis toujours pour la répression des organisations de ce peuple, en premier lieu le PKK inscrit dans la liste des "organisations terroristes" de l'UE. Les gouvernements français aussi, à leur échelle, soucieux de préserver les intérêts de la bourgeoisie et de déployer une diplomatie économique envers le régime autoritaire d'Erdogan, ont prouvé leur complicité avec ses crimes : non seulement ils ont cautionné les bombardements et les massacres perpétrés au Kurdistan du nord et de l'ouest, mais ils ont également réprimé énergiquement sur le sol français les manifestations pour les droits du peuple Kurde (la dernière en date, celle du 6 novembre 2018 à Strasbourg). Les accords de coopération policière et militaire France-Turquie d'octobre 2011 ont pour objectif précisément de rendre plus efficace et rapide la répression, notamment les perquisitions et les extraditions. N'oublions pas non plus l'inaction de l'Etat bourgeois français pour faire toute la lumière sur le meurtre des militantes kurdes Rojbin, Leyla et Sakiné par un agent d'Erdogan en janvier 2013, ou encore pour obtenir la libération des jeunes franco-kurdes emprisonnés arbitrairement ces dernières années par le régime d'Ankara, telle Ebru Firat depuis septembre 2016.

Ocalan et le PKK ont prouvé depuis longtemps leur volonté de construire la paix dans une région meurtrie par les conflits impérialistes. Les forces obscurantistes et les bourgeoisies occidentales se retrouvent une fois de plus alliées en s'opposant tant au processus de paix au Moyen-Orient qu'au développement d'institutions révolutionnaires au Rojava. Elles préfèrent être rois dans le désert et parmi les ruines plutôt que de voir s'installer un nouveau type de pouvoir révolutionnaire. L'Etat bourgeois français est intrinsèquement incapable de répondre aux attentes légitimes du peuple Kurde : seulement son renversement pourra inaugurer une ère nouvelle en faveur d'un engagement sincère de la France en solidarité avec les peuples en lutte. Pour cela, la solidarité avec le peuple Kurde passe nécessairement par une lutte contre les gouvernements impérialistes qui contribuent à bafouer ses droits en soutenant le régime turc et/ou les groupes fondamentalistes.

Une fois de plus, répondons présents à l'appel du peuple Kurde et soutenons-le dans son combat pour l'autodétermination ! 

Liberté pour Abdullah Ocalan et pour tous les prisonniers politiques anti-impérialistes !

Vive la résistance du peuple Kurde ! Vive le Rojava révolutionnaire !

 

Mouvement des Jeunes Communistes du Bas-Rhin

 

 

Le communiqué du Centre Démocratique du Peuple Kurde - France :

Le représentant kurde Abdullah Ocalan a été enlevé et remis à la Turquie en février 1999, dans le cadre d'une opération menée conjointement par les services de renseignement américains, britanniques, israéliens, allemands, russes et grecs. Depuis, il est détenu à l’isolement sur l’île-prison d’Imrali.

Les Etats-Unis et l’Union européenne sont responsables, tout autant que la Turquie, de l’emprisonnement d’Abdullah Ocalan et de la torture qu’il subit au quotidien.

En tant que leader du mouvement de libération kurde, Ocalan n'est pas un prisonnier ordinaire. C’est lui qui a initié les différents processus de paix entre la Turquie et le PKK. De 2008 à 2015, il a mené directement les négociations avec le gouvernement turc. Parallèlement, des réunions ont eu lieu à Oslo entre des responsables turcs et des représentants du mouvement kurde en Europe, sous la supervision de certains États membres de l'Union européenne. Au cours de ce processus, le conflit a atteint son niveau le plus bas et le nombre de morts a considérablement baissé.

Cependant, en 2015, le gouvernement turc a mis fin unilatéralement au processus, avant de lancer une guerre totale contre la population kurde. Il a simultanément accru les pressions sur Ocalan. Dès avril 2015, toutes les rencontres avec Ocalan ont cessé. Alors que ses avocats étaient déjà interdits de visite depuis 2011, les membres de sa famille n’ont pu le voir qu’à une reprise, en septembre 2016.

Depuis, on n’a plus aucune nouvelle du leader kurde. Il est détenu dans un isolement total.

Cette situation d’isolement total constitue une violation de la Convention des Nations Unies contre la torture que la Turquie à ratifiée en 1988. Elle est par ailleurs contraire à la Convention européenne des Droits de l'Homme (CEDH) ratifiée par la Turquie en 1954.

Le Conseil de l’Europe, dont la Turquie est membre fondateur, est chargé de surveiller le respect de la CEDH. Par ailleurs, le Comité pour la Prévention de la Torture (CPT) qui est un organe du Conseil de l’Europe a pour mission de protéger les personnes privées de liberté contre la torture et les mauvais traitements. A ce titre, le CPT examine les conditions de détention par le moyen de visites dans les prisons et autres lieux de détention.

Cependant, malgré les nombreuses demandes de la famille et des avocats d’Ocalan, ni l’Union européenne (UE), ni le Conseil de l’Europe, ni le CPT n’ont pris de mesures sérieuses pour contraindre la Turquie à mettre fin à l’isolement. De plus, la CEDH a rejeté les requêtes des avocats d’Ocalan.

Pour rompre le silence de l’UE, du Conseil de l’Europe et du CPT, la famille d’Ocalan, ses avocats, ainsi que les organisations kurdes au Kurdistan, en Turquie et en Europe, ont appelé à une grève de la faim illimitée.

Des députés kurdes et plus de 10 000 prisonniers politiques dans les prisons turques ont déjà répondu à cet appel.

La diaspora kurde en Europe refuse de se taire face à l'isolement et à la torture imposés au leader du mouvement de libération kurde. Le 6 décembre 2018, dans toute l’Europe, commencent des grèves de la faim pour briser l’isolement. Nous appelons tout-e-s les tenant-e-s de la démocratie à nous soutenir dans cette lutte contre le fascisme !

- BRISONS L’ISOLEMENT IMPOSE A OCALAN !
- RENVERSONS LE FASCISME !
- LIBÉRONS LE KURDISTAN !

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