Intervention du MJCF 67 à la Journée internationale de la lutte pour les droits des femmes 2019
Publié le 8 Mars 2019
Intervention de Lola R., secrétaire fédérale de la Jeunesse Communiste du Bas-Rhin, à l'occasion de la Journée internationale de la lutte pour les droits des femmes (8 mars 2019):
"À l'heure où nous travailleuses subissons le patriarcat de plein fouet, où nous sommes exploitées doublement par le capitalisme, où nous mourons sous les coups de nos conjoints, où nous sommes violentées et violées il est plus que jamais nécessaire de réaffirmer la journée de lutte qu'est le 08 mars.
Non, le 08 mars n'est pas une journée de fête, non ce n'est pas une journée commémorative de toutes les femmes qui ont existé, pour les oublier dès le lendemain. Nous refusons que ce jour serve à la bourgeoisie patriarcale, qui ''ni vu ni connu'' ne s'intéresse à la question des femmes que pour des raisons économiques et opportunistes. Nous fêterons le 08 mars à notre victoire, lorsque le patriarcat et le capitalisme seront définitivement détruits.
Pour l'instant, car nous sommes loin d'avoir gagné, cette journée doit être une journée de lutte, pour toutes les travailleuses, qui subissent la double exploitation, qui chaque jour produisent plus que ce qu'elles gagnent, qui ont ensuite à leur charge le foyer domestique, qui sont sous-payées par rapport aux travailleurs, qui subissent les violences sexistes et sexuelles partout, au travail, dans la rue et dans leur foyer ! Cette journée est de lutte, pour toute les travailleuses qui subissent la racisme chaque jour, et dont ce racisme justifie leur salaire misérable et leur précarité. Cette journée est celle où comme chaque jour nous refusons de nous soumettre, où nous disons non et luttons pour nous libérer !
Il y a plus de 100 ans, Clara Zetkin et toutes les femmes de la Deuxième Internationale décidèrent que cette journée représenterait celle de toute l'année où nous nous levons et luttons pour détruire le système capitalisme et le patriarcat ! Et nous portons haut et fort l'héritage de l'internationalisme des femmes socialistes, puis communistes, face aux mensonges du féminisme bourgeois. L'héritage de cette Journée internationale est non pas celui de revendiquer la fin du patriarcat dans un système capitaliste, mais de lutter pour l'abolition des deux. Les travailleuses doivent se lever le 8 mars pour affirmer une fois de plus que seule la révolution sociale et la construction du socialisme libérera la totalité des femmes. Cela, car aujourd’hui capitalisme et patriarcat ne peuvent pas fonctionner l’un sans l’autre : le capitalisme s’est imposé s’appuyant sur un patriarcat historiquement construit et profite de celui-ci pour asseoir la marchandisation des corps, la division genrée du travail, les inégalités salariales, etc. ; un utopique dépassement du patriarcat tout en restant dans le système capitaliste ne constituerait en rien une émancipation des femmes prolétaires, celles-ci continuant à subir une exploitation et domination de classe.
Pas de révolution sans les femmes ! Pas de lutte contre le patriarcat sans la lutte contre les capitalistes ! Ce que nous voulons, c'est le renversement définitif de l'exploitation économique que nous subissons, et qui légitime aujourd’hui l’oppression patriarcale. Les femmes ne seront libérées que par la libération du travail, la fin de la division du travail et de la double journée de travail.
Reconstruisons un féminisme prolétaire et internationaliste, seul capable d’émanciper réellement toutes les femmes Vive le 8 mars de lutte féministe révolutionnaire !"