Grève de l'Education nationale : pour nos salaires, pour nos conditions de travail, pour notre dignité !
Publié le 26 Janvier 2021
Les syndicats des personnels de l’Education nationale, rejoints par les organisations de parents d’élèves et d’étudiants, appellent à la grève et à une mobilisation massive aujourd’hui contre la précarité et la dégradation des conditions d’étude et de travail, durcies d’autant plus en cette période de gestion catastrophique de la pandémie par l’Etat bourgeois.
POUR LA HAUSSE DES SALAIRES
Traités souvent de « héros » par leur implication dans le maintien de l’éducation publique pendant la crise sanitaire, les employés de l’Education nationale n’ont pas vu pour autant se concrétiser aucune des nombreuses promesses faites en leur faveur par le gouvernement. La revalorisation des salaires annoncée par Jean-Michel Blanquer en septembre, du montant déjà dérisoire de 400 millions d’euros, s’est transformée en une prime dégressive qui ne s’appliquera pas à 69 % des employés. Resteront exclus de ce dispositif notamment les AED, les AESH, les personnels administratifs et les enseignants stagiaires, qui travaillent déjà dans des conditions de grande précarité et avec des salaires indignes. De même, la prime d’équipement annoncée par le gouvernement ne sera versée ni aux employés contractuels ni aux professeurs documentalistes. Plus globalement, les revalorisations annoncées ne compensent en rien la perte importante de pouvoir d’achat liée à l’inflation, et le point d’indice de la fonction publique reste gelé.
POUR DES CONDITIONS DE TRAVAIL DIGNES
Les conditions de travail en milieu scolaire ne cessent de se dégrader alors même que les effectifs d’élèves augmentent considérablement. La crise sanitaire engendre d’importantes modifications dans la pédagogie et dans le fonctionnement des établissements, mobilisant la communauté éducative toute entière afin de faire face à des inégalités scolaires qui se creusent dramatiquement. Mais dans ce contexte inédit, l’Etat bourgeois a parfaitement illustré que sa priorité n’est pas le maintien d’un système éducatif de qualité pour tous, mais bel et bien le maintien de l’activité économique. Ainsi, les mécanismes de protection sanitaire pour les enfants et pour les travailleurs de l’éducation sont largement insuffisants, et les dispositifs pédagogiques improvisés, tels le « mi-présentiel mi-distanciel », constituent un frein à l’apprentissage et se révèlent psychologiquement néfastes. A la rentrée 2021, alors que les besoins éducatifs nécessitaient de recrutements massifs, ce sont au contraire 1.883 emplois qui ont été supprimés dans les collèges et les lycées. De même, le nombre d’infirmiers scolaires reste largement insuffisant alors même que ceux-ci doivent désormais non seulement accompagner les élèves, mais aussi gérer les phases de dépistage et de tracing.
POUR LA RÉOUVERTUE DES UNIVERSITÉS
Alors que depuis octobre 2020 les cours en tout-distanciel sont devenus la règle dans les universités, d’importantes problématiques psychologiques et éducatives se font de plus en plus ressentir tant pour les personnels que pour les étudiants. Connexion internet défectueuse, matériel informatique inadapté, manque d’endroits où réviser et se retrouver : tout cela fait partie d’une dégradation générale des conditions d’étude et d’examen dont les étudiants paient les frais, isolés pour beaucoup dans les chambres exiguës et insalubres des résidences universitaires. Les cas de décrochage et les risques de perdre une année d’études augmentent de manière exponentielle, entre des cours instables en visio-conférence, les problèmes techniques des examens en ligne et des envois numériques. Mais l’isolement forcé des élèves a un impact d’autant plus destructeur du point de vue psychologique, avec des cas de dépression qui se multiplient et des tentatives de suicide presque quotidiennes. Les promesses du gouvernement sur une réouverture en demi-groupe des Travaux Dirigés de première année de Licence sont risibles, largement au-dessous des attentes d’étudiants et enseignants. Elles ne sont qu’une tentative pitoyable d’apaiser la colère légitime du monde universitaire tout en continuant à ne pas se prononcer sur la réouverture générale et définitive des établissements. Et alors que la communauté universitaire se mobilise depuis mars 2020 pour assurer la « continuité pédagogique » au milieu de graves difficultés humaines et techniques, les besoins éducatifs inédits ne se voient accompagnés d’aucun recrutement massif de nouveaux personnels ni d’aucune titularisation de cette immense « armée de réserve » de vacataires. Ce sont au contraire la précarité, la suppression des postes et les salaires indignes qui restent la règle dans l’Enseignement supérieur aussi.
CONTRE l’ECOLE DE CLASSE, SEULE LA LUTTE PAIERA
Les réformes éducatives des dernières années pour les collèges, les lycées généraux, les lycées professionnels et les universités, ainsi que celle annoncée concernant les maternelles, poursuivent le démantèlement systématique du service public de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur. C’est à juste titre que ces tentatives d’instaurer une Ecole de classe ont rencontré la plus ferme opposition des personnels de l’éduction et des étudiants. Mais le gouvernement reste sourd aux exigences légitimes des travailleurs. La bourgeoisie se montre une fois de plus incompétente et criminelle. C’est elle seule qui porte la responsabilité de la dégradation de l’éducation publique, de la précarité généralisée, de la multiplication de troubles psychologiques, dépressions et suicides tant parmi les élèves que les personnels.
Face à la bourgeoisie et à son Ecole de classe, seule la lutte paiera !
Pour la hausse des salaires pour tous les personnels des écoles et des universités ! Pour le recrutement massif de nouveaux personnels ! Pour des conditions de travail dignes et une protection sanitaire véritable ! Pour la réouverture des universités et pour des conditions d’étude dignes ! Pour la titularisation des contractuels et vacataires afin d’en finir avec la précarité ! Pour des conditions d’examen justes et équitables ! Pour l’augmentation des bourses, en nombre comme en montant, afin d’en finir avec les jobs étudiants ! Pour la construction de nouveaux logements étudiants salubres et gratuits ainsi que la réouverture des restaurants universitaires !
Pour un Service Public Unifié de l’Enseignement et de la Formation, à la hauteur des besoins de notre classe !
Pour la révolution et le socialisme, organise ta colère !
TOUS EN GREVE, TOUS DANS LA RUE !
MANIFESTATION CE MARDI 26 JANVIER 2021, 13h PLACE DE LA RÉPUBLIQUE À STRASBOURG
Jeunes Communistes du Bas-Rhin