Libération de Gökhan Güneş : contre les enlèvements et la torture en Turquie, solidarité internationale et révolutionnaire !
Publié le 27 Janvier 2021
Gökhan Güneş, jeune militant marxiste-léniniste du Parti socialiste des opprimés du Turquie (Ezilenlerin Sosyalist Partisi), est enfin rentré chez lui 138 heures après son enlèvement !
Hier matin, il a été jeté les yeux bandés dans la rue à Başakşehir (Istanbul), à l’endroit même où il avait été enlevé par cinq policiers alors qu’il se rendait au travail. Il a raconté avoir été torturé pendant 5 jours, avec usage d'électricité et d'eau froide. Il a été forcé à écouter l'hymne national turc et d’autres chansons nationalistes. Il a été menacé d'agression sexuelle et on lui a proposé de devenir un agent de l'Etat.
Pendant qu’il était porté disparu, sa famille s’était adressée à plusieurs reprises aux autorités de police du district et au parquet, mais elle s’est heurtée à l’indifférence et au refus net de toute collaboration dans les recherches. Le 24 janvier, un rassemblement appelé par les proches a été violemment dispersé à Istanbul et la police a procédé à diverses arrestations, pendant que des dizaines d’autres manifestations avaient lieu ailleurs en Turquie et à l’étranger. C’est seulement le 25 janvier que la police turque a enfin reconnu officiellement qu’elle détenait le militant, la veille de sa remise en liberté.
A l’image de Gökhan Güneş, des dizaines de milliers d’autres militants révolutionnaires turcs et kurdes ont connu enlèvements et tortures selon un schéma similaire. Tandis que le gouvernement affiche publiquement une « tolérance zéro contre la torture », il est désormais avéré par tous les rapports des ONG que la Turquie a recours systématiquement aux mauvais traitements, à toute forme d’abus corporel et psychologique jusqu’aux exécutions sommaires dans le plus grand secret. La police et les vigiles de quartier jouissent d’une totale impunité pour les crimes commis. Ils sont même légitimés politiquement par le régime d’Erdogan, sur fond de paranoïa suite au coup d’Etat avorté de 2016, ayant entrainée des purges massives d’opposants politiques dans l’administration publique et dans les écoles, mais aussi par l’amalgame sciemment entretenu entre organisations révolutionnaires et organisations terroristes.
Rappelons que la Turquie est membre à part entière du « Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants » (CPT), organisme lié au Conseil de l’Europe qui siège à Strasbourg. Depuis 2016, la Turquie bloque en toute impunité la publication des rapports du CPT sur les tortures qui sont pratiquées dans ses centres de détention. Il y a là non seulement un aveu de culpabilité du régime d’Erdogan, mais aussi l’énième preuve de l’inconsistance de l’humanisme bourgeois. La Turquie reste en effet la bienvenue dans les instances du Conseil de l’Europe, ce dernier étant incapable de lever le petit doigt en faveur des prisonniers politiques mis à part émettre des rapports et déclarations tous platoniques et sans conséquences réelles. L’hypocrisie de la bourgeoisie est criminelle : son souci de maintenir une diplomatie économique à l’égard de la Turquie et d’autres régimes fascistes primera toujours face à la violation flagrante des Droits de l’Homme dont elle se réclame pourtant à la moindre occasion.
Pour la fin des disparitions forcées et de la torture, pour obtenir justice et vérité pour les militants disparus, pour la libération des prisonniers politiques ! Soutenons les organisations marxistes-léninistes qui se battent pour le renversement révolutionnaire du régime fasciste d’Erdogan et pour la liberté des peuples de Turquie !
Pour la solidarité internationale, pour la révolution et le socialisme, organise ta colère !
Jeunes Communistes du Bas-Rhin