Déclaration finale de la Conférence fédérale du MJCF 67 (Kurtzenhouse, 25 novembre 2018)

Publié le 25 Novembre 2018

Déclaration finale de la Conférence fédérale du MJCF 67 (Kurtzenhouse, 25 novembre 2018)

Les Jeunes Communistes du Bas-Rhin, réunis en conférence fédérale à Kurtzenhouse le 25 novembre 2018 afin de préparer le 42e congrès national du MJCF, ont réaffirmé l’intégralité des principes adoptés à la conférence fédérale de Strasbourg du 30 septembre 2017.
A l’égard des documents de travail pour le congrès national proposés par la Commission Textes de la coordination nationale du MJCF, les Jeunes Communistes du Bas-Rhin ont adopté les thèses suivantes :

1. Capitalisme

- Pour sauvegarder ses profits en temps de crise, la bourgeoisie en fait peser tout le poids sur les travailleurs. Ainsi elle prive d’emploi une partie des travailleurs afin de compresser les salaires et augmenter le temps de travail.

- Le salariat est l’un des piliers de la société de classe et des rapports de domination qui en découlent.

- Le capitalisme organise le chômage comme armée de réserve pour faire pression sur les salaires. Cette paupérisation du prolétariat ne peut-être vaincue que par une rupture révolutionnaire, celle d'une société de plein emploi, avec une appropriation collective des moyens de production et une planification démocratique de l'économie, le socialisme-communisme.

- Les réponses de la classe bourgeoise aux crises sociales et économiques sont les seules intrinsèquement possibles pour le système capitaliste : il n’y a pas d’autre capitalisme possible, il n’y a aucune différence sensible à long terme entre modèle néolibéral et modèle keynésien social-démocrate. Le capitalisme en tant que système, tant dans ses dynamiques nationales qu’internationales, est indissociable du pouvoir de classe exercé par la bourgeoisie, peu importe les politiques conjoncturelles qu’elle mène. Il n’y a donc pas de réforme possible du système capitaliste qui soit favorable aux travailleurs et qui soit possible en dehors du renversement violent de la bourgeoisie et l’instauration du pouvoir des travailleurs, ce que nous nommons le socialisme-communisme.

- Il y a une part de la jeunesse ouvrière qui arrive sur le marché du travail sans qualifications ni diplômes, et est donc plus vulnérables face au patronat. Et parallèlement, une jeunesse diplômée qui fait face à un chômage systématique, malgré ses qualifications.

- Face à l’exploitation capitaliste, partout dans le monde la jeunesse populaire doit organiser sa colère et lutter pour le renversement de l’École de classe, l’impérialisme et la dictature bourgeoise.

2. Principes idéologiques et réponse révolutionnaire

- Nous réaffirmons que la tâche des communistes est d’impulser un processus révolutionnaire qui renverse le système capitalisme et, avec lui, les rapports sociaux, économiques et culturels actuels. Nous luttons pour la socialisation des moyens de production, de distribution et de communication : cela signifie la disparition progressive, mais résolue et complète, de la propriété privée des moyens de production, de distribution et de communication (la socialisation ne s'applique pas à la propriété d'usage). Lors de la dictature du prolétariat qu’est le socialisme, la machine de l’État est récupérée par la classe ouvrière via ses institutions révolutionnaires – et par l’action hégémonique du parti communiste en leur sein – et se tourne contre la bourgeoisie. La forme la plus avancée de la démocratie qu'est le centralisme démocratique est appliquée au sein de l’État socialiste. La dissolution de la police et de l'armée se fera par un processus progressif qui s'accompagnera de leur remplacement par des milices populaires, en opposition également à toute logique de professionnalisation.

- Organisation de jeunes, nous ne faisons pas du « jeunisme » : nous organisons le combat révolutionnaire de la jeunesse comme catégorie spécifique mais sans jamais oublier les rapports de classe qui la traversent. Nous organisons ainsi la jeunesse prolétaire en fonction des lieux d’étude et de travail : lycées, universités, centres de formation technique, entreprises. Avec l’ensemble du mouvement communiste, et conscients qu'il n'y a pas d'autre issue pour dépasser les contradictions de classe intrinsèques à la société capitaliste que de la renverser, nous constituons l'avant-garde politique de la classe la plus exploitée et la plus organisée : la classe ouvrière et ses alliés (paysannerie, petit artisanat, petits fonctionnaires), qui ont intérêt au renversement du capitalisme. Nous nous donnons la tache de nous impliquer et de nous implanter dans les syndicats de masse, même potentiellement réactionnaires (qui se contentent de pratiques de négociation et de compromis de classe), et prendre leur direction afin de ne pas laisser les jeunes ouvriers face aux déviances opportunistes. En particulier, nous devons favoriser la syndicalisation des jeunes chômeurs et des jeunes précaires, afin de rompre avec l’impression de guerre intergénérationnelle que le capitalisme s’empresse de donner à la question des statuts des travailleurs. De même, nous devons favoriser les alliances avec les syndicats des retraités, cibles d'attaques violentes de la part du capital, qui traite la retraite comme un coût et les retraités comme des privilégiés, instaurant ainsi une logique de guerre intergénérationnelle entre aspirants travailleurs, actuels travailleurs et anciens travailleurs. Lors des mouvements sociaux, embryons de processus révolutionnaires, des nouvelles formes d'organisation de la lutte de classes apparaissent en dehors du parti et du syndicat. Ces institutions sont de nature hybride, politique et économique (conseils, comités, AG) : notre tâche est de rendre hégémoniques nos mots d'ordre en leur sein, afin que ces organes deviennent l'embryon d'un contre-pouvoir révolutionnaire. Nous travaillons ainsi – à notre échelle - au développement d'un gouvernement parallèle de pouvoir ouvrier, qui remplacera les institutions bourgeoises par des institutions révolutionnaires. Nous travaillons à la constitution, l'impulsion et la fédération des composantes du mouvement révolutionnaire, basés sur les lieux de vie, de formation et de production, et en mobilisation constante. Concernant la violence dont la bourgeoisie accuse le prolétariat tout en essayant de la dépolitiser, nous l’assumons pleinement. La violence est partout. Le capitalisme est un système nécessairement violent : il a besoin, pour survivre, à la fois de la violence physique (répression à l'intérieur, impérialisme à l'extérieur) et de la violence de classe (légitimation des violences patronales de tout genre). La classe bourgeoise ne laissera jamais se développer un mouvement révolutionnaire qui remette en cause ses intérêts et sa domination. Nous sommes obligés d'utiliser des formes de violence et nous prônons une violence de classe, dont la grève et les blocages économiques sont des piliers. Nous dénonçons l'utilisation de formes de violence individuelle dans le combat révolutionnaire : les violences sur les personnes et la destruction des outils de production n'affectent en rien le capitalisme en tant que système. Le MJCF 67 a le devoir de donner les armes théoriques et physiques pour la lutte de la jeunesse prolétaire.

- Nous réaffirmons que la jeunesse ne constitue pas une classe sociale en soi et pour soi, mais une catégorie spécifique au sein de chacune des deux classes. Il existe bien une jeunesse issue de la classe bourgeoise et une jeunesse issue de la classe prolétarienne. Au sein de cette dernière, il convient de différencier celle qui poursuit des études supérieurs et les jeunes travailleurs en emploi ou en formation professionnelle.

- Nous dénonçons tout discours opportuniste qui remplacerait, avec un faux verbiage révolutionnaire et s’appuyant sur des thèses philosophiques révisionnistes sur l’œuvre de Karl Marx, le terme de « renversement » du capitalisme par son simple « dépassement ». Loin d’être une question lexicale, il s’agit d’une question de stratégie et de projet révolutionnaire. Renverser le capitalisme implique la question d’une rupture révolutionnaire à travers la violence de classe jusqu’au renversement complet et rapide du système actuel.

- Nous dénonçons tout discours opportuniste qui occulte la question du « socialisme » en tant que phase de transition du capitalisme au communisme. Venant de nos rangs, l’occultation de cette notion contribue à un manque de clarté stratégique. D’une part, si l’on croit que sans renversement violent il sera possible de passer du capitalisme au communisme, occulter le « socialisme » nous ferait rejoindre une sorte de social-démocratie idéaliste qui affirme finalement que par le processus évolutif des réformes on parviendra à atteindre une société d’égalité, sans Etat ni exploitation. D’autre part, si l’on croit dans la nécessité de renversement violent du capitalisme, occulter le « socialisme » reviendrait à rejoindre les théories anarchistes et ainsi leur expérience historique d’échecs sur échecs, tellement obsédées par la négation de l’Etat qu’elles oublient l’importance de la conquête de celui-ci par le prolétariat révolutionnaire pour écarter toute velléité revancharde de la bourgeoisie dans les périodes initiales de la révolution. Au contraire pour nous, l’objectif de la construction du socialisme doit être affirmé auprès des masses au même titre, et avec la même importance, que l’affirmation de l’avancement vers le communisme et vers l’extinction de l’Etat. La phase du socialisme se caractérise par la nationalisation démocratique des moyens de production, de communication et d’échange, par le contrôle ouvrier sur ceux-ci et par la planification économique afin de répondre aux besoins.

- Les crises du capitalisme sont nécessaires à sa survie en tant que système, dans un cycle éternel de création et destruction. Face aux conséquences de ces crises sur la classe laborieuse, il faut y opposer l’appropriation des moyens de production par les travailleurs, et se débarrasser ainsi de toutes les conditions d’exploitation de l’Homme par l’Homme, ce qui sera réalisé au terme de la période transitoire qu’est le socialisme. Dans la lutte quotidienne, ce programme maximum doit s’articuler avec clarté et franchise autour de revendications immédiates. Pour ne pas tomber dans le piège du réformisme, celles-ci doivent être conçues comme ayant pour objectif d’armer le prolétariat en vue de préparer les forces révolutionnaires au renversement de la bourgeoisie. Les revendications immédiates constituent la base d’un programme minimum de court-terme, elles ne sont aucunement des buts en soi. En effet, toute avancée, même minime, ne sera jamais définitive dans le système capitaliste, qui profitera de toute conjoncture et occasion pour rabaisser les droits. De plus, pour satisfaire ce programme minimum, seule la mobilisation de rue et le rapport de force réel de la classe prolétarienne permettront de cumuler des victoires. Ces revendications court-termistes esquissent aussi un aperçu, aux yeux des masses, de ce que sera le paradis que les travailleurs instaureront via le socialisme-communisme. Ce programme minimum ne remet en rien en question que notre objectif final reste la révolution sociale.

- Nous dénonçons l’opportunisme du terme « inégalités » qui parsème le discours du MJCF, conçu pour éviter toute référence explicite à la « société de classe », à l’exploitation économique et à la domination politique bourgeoise, et ainsi éviter toute réflexion sérieuse sur les moyens d’y mettre un terme.

- Nous dénonçons l’opportunisme du terme « discriminations » comme dimension analytique et du terme « vivre ensemble » comme proposition politique. Moralisateurs, ces deux termes occultent à la fois la dimension systémique des concepts qu’ils prétendent exprimer, la structure sociale basée sur l’exploitation économique dans laquelle ils se déploient, et la manière réelle dont les communistes doivent y répondre. La question centrale ici est celle de l’unité du prolétariat.

- Nous dénonçons l’opportunisme de la conception de la crise environnementale comme étant « l’expression ultime » de la crise capitaliste. Le désastre écologique n’est qu’une manifestation parmi d’autres du désastre social qu’est le capitalisme dont l’expression ultime reste bel et bien l’exploitation de l’homme par l’homme et l’instauration d’une société de classe. Les questions écologiques méritent donc une analyse et une propagande au même titre et au même plan que celles qui découlent du système de domination bourgeois, à l’image de la lutte pour les droits des femmes et des personnes LGBT+, l’antiracisme, l’antifasciste, etc.

- Nous dénonçons l’opportunisme de certains prétendus révolutionnaires qui, plus réalistes que le Réel et plus républicains que la République, prêchent pour une réforme possible de la police et, plus globalement, de l’appareil répressif de l’Etat bourgeois. Malgré toutes les prétendues « améliorations » des pratiques policières que l’on pourrait obtenir à court-terme (ex. fin des contrôles aux faciès, etc.), nous ne devons pas oublier que cette institution est à combattre en tant que bras armé officiel de l’Etat bourgeois, celui-ci s’appuyant sur celle-là pour garantir en dernier recours sa domination de classe ainsi que pour asseoir la division du prolétariat à travers un renforcement des pratiques sexistes, racistes et LGBT-phobes. Nous ne prêchons aucune évolution « positive » ni « nécessaire » des pratiques de police. Nous devons être clairs : nous sommes pour l’extinction pure et simple de la police professionnelle et de l’ensemble de l’appareil répressif de l’Etat bourgeois, possible seulement à travers le renversement du capitalisme et la prise des rênes de l’Etat par le prolétariat, visant à remplacer les fonctions de police par des milices populaires, non-professionnelles et responsables vis-à-vis de leur classe.

- Nous dénonçons l’opportunisme électoraliste, tout particulièrement grave lorsqu’il surgit dans nos propres rangs. Toute illusion démocratique dans la société de classe est vaine. Il est de notre devoir de donner une réponse claire et cohérente aux questions qui se posent beaucoup de jeunes quant aux élections politiques, corrigeant toute naïveté et velléité opportuniste. Comme il n’y a pas de démocratie dans l’exploitation, les élections dans tout système capitaliste participent à construire une illusion de changement politique possible sans renversement économique et social violent. Les perspectives de changement qui sont possibles à travers les élections non seulement sont maigres, mais sont surtout temporaires et aléatoires par essence (du fait qu’un changement d’élus suffirait à remettre en cause toutes les politiques « avantageuses » et « progressistes » précédentes). Le MJCF ne se présente pas en tant que tel aux élections. Cependant, ses membres peuvent participer à l’élaboration des campagnes des communistes et de leurs alliés. Ses membres sont parfois candidats et élus. Des critères de participation des membres du MJCF aux processus électoraux doivent alors être définis. Si une campagne électorale est jugée pertinente et on y participe, il doit être clair dans celle-ci que le communisme ne sera atteignable que par une révolution violente, œuvre de la classe prolétarienne et de ses alliés, qui renverse le système capitaliste, s’empare du pouvoir étatique et instaure temporairement – pour une durée la plus courte possible – une dictature du prolétariat. C’est la phase de transition au communisme, que nous nommons socialisme. Ni le socialisme ni le communisme ne se feront par voie électorale.

- Pour les élections nationales, nous devons différencier le parlement et le gouvernement. En ce qui concerne les parlements, nous devons définir les critères de notre participation en fonction des conditions matérielles et des intérêts de la classe ouvrière. Nous ne devons pas céder aux compromis avec les partis bourgeois et devons proposer des mots d'ordre révolutionnaires. S’il peut y avoir un intérêt à rentrer au parlement, il n'y en a aucun à faire partie du gouvernement. Notamment lors des élections présidentielles, il serait une erreur de vouloir prendre le pouvoir par le haut par la démocratie bourgeoise. Puisque nous combattons la social-démocratie qui trahit la classe prolétarienne, nous combattons l'illusion de croire que par la démocratie bourgeoise nous obtiendront autre chose qu'un arrangement du capitalisme et sa moralisation. La seule exception à l'entrée des communistes au gouvernement est la situation d'union nationale contre l'ennemi fasciste, où le rôle des communistes doit être celui de la défense la plus ardue contre le fascisme et l'imposition des tactiques révolutionnaires au sein du gouvernement d'union nationale. Cependant, nous ne rentrons pas dans ce type de gouvernement sous les conditions de la classe bourgeoise ; nous y rentrons quand nous pouvons faire valoir nos intérêts de classe. Encore dans le cas de gouvernement d’union nationale, les communistes doivent toujours garder comme but le renversement du système en place et préparer les masses pour lutter contre les causes du fascisme, qui sont dans notre propre pays et intrinsèques au pourrissement du système bourgeois.

- Au niveau de la jeunesse prolétarienne, nous devons également l’éloigner de la logique mortifère des « syndicats étudiants ». Ces associations ne prennent absolument pas en compte les différences de classe au sein des étudiants et créent ainsi l’idée selon laquelle les intérêts des jeunes prolétariens en formation seraient les mêmes que ceux des jeunes bourgeois. Il nous faut répondre par une affirmation claire en termes de positionnement de classe, et cela passe par l’organisation dans un seul et unique syndicat la classe ouvrière, incluant les jeunes travailleurs et ceux en formation. Cette structure est la plus apte à porter les intérêts et les questions spécifiques de la jeunesse prolétarienne dans son ensemble.

- Du fait de l’abandon historique des communistes des contextes ruraux et montagnards, en découlent parfois des revendications au mieux farfelues et au pire opportunistes. Par exemple, la proposition de morcellement de la propriété paysanne pour que plus de monde devienne propriétaire et ainsi revenir à une situation de concurrence parfaite dans le secteur primaire, ce qui est illusoire si l’on considère la tendance au monopole dans ce secteur. Pour nous, il s’agit d’organiser le prolétariat rural en vue de l’expropriation des terres et de leur collectivisation dans le cadre du processus révolutionnaire amenant au socialisme.

3. Luttes spécifiques

Lutte pour les droits des femmes

- Nous réaffirmons que le MJCF doit rompre une fois pour toutes avec sa fascination pour les deux courants du « féminisme » actuel : le féminisme bourgeois et le féminisme intersectionnel. Ceux-ci étant les deux faces d’une même pièce, ils constituent un frein et un piège pour la participation des travailleuses à la lutte des classes. Ils détournent aussi de toute possibilité de développer une analyse en une pratique réaliste vis-à-vis de la prostitution, l’un proposant un simple abolitionnisme moralisateur et utopique, et l’autre une lecture du « travail du sexe » antimatérialiste et tout autant utopique. La solution consiste uniquement en une réorientation ferme du MJCF dans le droit chemin d’un féminisme de classe. Nous réaffirmons en ce sens l’ensemble des thèses adoptées à la conférence fédérale du MJCF 67 à Strasbourg en septembre 2017 à propos de féminisme de classe : http://uecstrasbourg.over-blog.com/2017/10/textes-d-orientation-adoptes-a-la-conference-federale-du-mjcf-67.html

 

Lutte pour les droits des personnes LGBT+

- Nous réaffirmons la nécessité de la lutte contre le LGBT-phobies, pour le renversement de la famille bourgeoise hétéronormée et du patriarcat, entretenant aujourd’hui un lien indissoluble avec l’exploitation capitaliste. Les personnes LGBT+ sont particulièrement touchées par l’exploitation capitaliste, beaucoup sont privées d'emploi, harcelées sur leur lieu de travail, amenées par la misère à vendre leur corps. Il est donc clair pour nous que la question de l'émancipation des personnes LGBT+, plus qu’une question sociétale, est un combat de classe qui ne pourra être résolu efficacement qu’à travers la défaite du système capitaliste. La police bourgeoise se rendant bien souvent complice des agressions en refusant les plaintes et en humiliant les victimes, l’organisation politique des personnes LGBT+ est aujourd’hui indispensable pour lutter contre les attaques réactionnaires violentes dont elles sont les cibles.

 

Lutte antiraciste

- Nous réaffirmons que l’antiracisme moralisateur, simplement humaniste et petit-bourgeois constitue actuellement un frein et un piège à la lutte des classes, et ne permet en rien de s’opposer efficacement au déferlement réactionnaire et xénophobe que connaît la France. De même, l’antiracisme intersectionnel et culpabilisant a montré ses limites intrinsèques tant dans son analyse que dans sa pratique : il fonce actuellement droit dans un mur, provoquant au passage une division entre « races sociales » plus ou moins privilégiées au sein même de la classe prolétarienne, mettant en péril son unité et ses solidarités, voire effaçant tout simplement toute possibilité d’analyse de classe. S’il est évident qu’il existe des différences importantes au sein même du prolétariat ainsi qu’une division raciale du travail, il n’est pas question de mener une lutte des races dans notre classe, qui vouerait sans doute à l’échec de la sa lutte suprême qu’est celle des classes. La question des privilèges et des modalités de leur dépassement doit être résolue au sein même du prolétariat uni en tant que classe, à travers la formation, l’éducation et la propagande. Seulement ainsi nous aboutirons à un antiracisme de classe digne de ce nom, capable d’intégrer à la lutte des classes la grande masse des travailleurs étrangers, migrants et racialisés. Le MJCF doit rompre une fois pour toutes avec sa fascination pour les deux courants de l’antiracisme actuel : celui bourgeois et celui féminisme intersectionnel. Nous réaffirmons en ce sens l’ensemble des thèses adoptées à la conférence fédérale du MJCF 67 à Strasbourg en septembre 2017 à propos d’antiracisme de classe : http://uecstrasbourg.over-blog.com/2017/10/textes-d-orientation-adoptes-a-la-conference-federale-du-mjcf-67.html

 

Lutte antifasciste

- Nous dénonçons comme étant inadmissible qu’aucune partie des documents de congrès proposés par la coordination nationale du MJCF ne traite spécifiquement de la lutte antifasciste, alors même que des fédérations entières sont actuellement engagées avec détermination dans un combat contre les organisations fascistes qui tentent d’ouvrier des locaux et avoir pignon sur rue (à l’image de la lutte menée contre le Bastion social à Aix, Marseille, Lyon, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Chambéry, etc). Il est urgent de porter une analyse nouvelle aux développements récents des courants fascistes français et européens, ce qui permettrait de renouveler également notre lecture du « danger du Front national » et adapter nos pratiques antifascistes, les insérant davantage dans le cadre d’une lutte classe contre classe et les ancrant dans les réalités de terrain. Nous réaffirmons en ce sens l’ensemble des thèses adoptées à la conférence fédérale du MJCF 67 à Strasbourg en septembre 2017 à propos d’antifascisme de classe : http://uecstrasbourg.over-blog.com/2017/10/textes-d-orientation-adoptes-a-la-conference-federale-du-mjcf-67.html

 

Union européenne

- Nous prenons acte, après plus de vingt ans de tentatives de réforme et de luttes, de l’impossibilité de modifier dans un sens progressiste et anti-libéral, à court, moyen et long terme, les orientations des politiques économiques et sociales incontournables imposées par l’Union européenne et l’Euro. Et ce, en raison de la nature de classe et des structures mêmes de ceux-ci, gravées dans le marbre des Traités et soumises, pour toute modification, à la règle de l’unanimité de tous les États-membres. Les politiques européennes sont préjudiciables à l’immense majorité de la population de notre pays. En conséquence, le MJCF 67 décide de proposer, d’expliquer et de promouvoir auprès de notre peuple la nécessaire sortie unilatérale de la France de l’UE et de l’Euro, par la mise en œuvre de l’article 50 du Traité de Lisbonne, afin d’éviter toute ambiguïté et tout atermoiement lorsque cette proposition sera devenue majoritaire dans notre pays, grâce au soutien et au travail de conviction de notre organisation. Cette sortie de l'UE et de l'Euro n'est pas une garantie de libération de notre peuple vis-à-vis de l’exploitation et de l'impérialisme de notre bourgeoisie : pour autant, la sortie des institutions européennes est nécessaire pour toute évolution positive dans la lutte des classes, et donc la construction du socialisme-communisme. En outre, puisqu’une sortie unilatérale ne serait pas suffisante à mettre à bas la machine capitaliste qu’est l’UE, nous travaillons à sa dissolution pure et simple, en lien avec nos organisations sœurs dans les autres Etats européens.

- Dans le court-terme, nous réaffirmons notre objectif de dissolution de Frontex et des autres dispositifs similaires – qui pourraient survivre même après la fin de l’UE, si le socialisme n’était pas atteint –, et nous déclarons notre opposition frontale au projet de Défense commune européenne.

 

Anti-impérialisme

- Nous pointons le besoin d’une analyse plus poussée et d’une pratique plus conséquente du MJCF à l’égard de la phase actuelle de l’impérialisme, tant français qu’occidental au sens large. Nous réaffirmons en ce sens l’ensemble des thèses adoptées à la conférence fédérale du MJCF 67 à Strasbourg en septembre 2017 à propos de l’impérialisme : http://uecstrasbourg.over-blog.com/2017/10/textes-d-orientation-adoptes-a-la-conference-federale-du-mjcf-67.html

- Les agressions impérialistes se multiplient à cause de la concurrence inter-monopoles pour l’accaparement des richesses produites par les travailleurs des pays sous tutelle impérialiste. Nous soutenons l’autodétermination des peuples afin que chaque prolétariat national puisse mener une lutte efficace contre sa propre bourgeoisie.

- Nous œuvrons pour la décolonisation de l’ensemble des territoires d’Outre-Mer demeurant encore sous le joug colonial français. Nous œuvrons également pour ouvrir le droit à l’autodétermination pour les peuples historiquement opprimés par l’impérialisme français au sein-même de l’Hexagone : Alsace-Lorraine, Bretagne, Corse, Pays-Basques, etc. Nous soutenons activement les forces autonomistes qui se placent sur le terrain révolutionnaire de la lutte des classes et nous nous impliquons dans les mouvements autonomistes sur la base des mots d’ordres léninistes : autodétermination et socialisme vont de pair, et seulement ensemble garantissent pleine satisfaction de la préservation des cultures nationales sans remettre en cause la solidarité internationale entre les peuples.

-Nous réaffirmons notre détermination à lutter pour que la France quitte unilatéralement l’OTAN et pour que cet outil impérialiste soit dissout, afin de mettre fin à l’ensemble des guerres impérialistes.

- Nos revendiquons la levée des blocus et des ingérences impérialistes à l'encontre des nations construisant leur socialisme telles la République de Cuba, la République Bolivarienne du Venezuela et la République Populaire Démocratique de Corée.

- Nous revendiquons la reconnaissance du droit à l’autodétermination des peuples, tels les Kurdes, les Palestiniens et les Sahraouis, ainsi que la reconnaissance de la République Populaire de Donetsk et de la République Populaire de Lougansk, et le respect du droit international à leur égard. Nous soutenons activement les forces révolutionnaires de ces nations.

- Nous réaffirmons notre engagement pour la libération des prisonniers politiques communistes et anti-impérialistes à travers le monde entier.

- Nous réaffirmons notre détermination à lutter pour que la France quitte unilatéralement et travaille à la dissolution des institutions internationales qui sont conçues pour mieux asseoir l’exploitation capitaliste et la domination impérialiste, à l’image de la Banque mondiale et du Fond monétaire international.

- Nous travaillons pour mettre à bas également les expressions prétendues « soft » de l’impérialisme, notamment les fausses coopérations et les mainmises économiques à la base des pratiques néocoloniales, d’où notre participation à la campagne internationale Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) et aux mobilisations contre la Françafrique et le Franc CFA.

- La « campagne Palestine » portée traditionnellement par le MJCF doit s’élargir et se transformer en une une « campagne anti-impérialiste, pour les droits des peuples ». Le MJCF doit ainsi s’engager à porter une campagne anti-impérialiste globale, prenant en compte les différentes dimensions des impérialismes actuels dans leur évolution constante. Cette campagne permettra de produire du matériel théorique général, du matériel spécifique sur les principales manifestations de l’impérialisme (Palestine, Kurdistan, Donbass, Outre-Mer, Françafrique, etc.), ainsi que du matériel ponctuel en fonction des urgences posées par les crises impérialistes à tel ou tel moment, dans tel ou tel pays.

- Quant à notre précédente campagne axée prioritairement sur la Palestine : son contenu, ses revendications et ses pratiques de lutte restent en vigueur au sein de la nouvelle campagne anti-impérialiste globale. L'application et le respect du droit international est une condition nécessaire à une paix juste et durable. La France doit faire entendre sa voix sur la scène internationale en faveur d'une paix juste et durable au Proche-Orient. La France doit s’engager pour le droit au retour des réfugiés palestiniens, dans le cadre de la résolution 194 de l’Assemblée Générale de l’ONU. Le MJCF s'engage pour la libération des prisonniers et prisonnières politiques palestiniens. Le MJCF s'engage dans la campagne internationale BDS. Toutefois, la revendication traditionnelle du MJCF pour la constitution d’un Etat palestinien doit être approfondie : il s’agit dans un premier temps de le créer sur la base des frontières dites de 1967 avec Jérusalem Est comme capitale, et dans un second temps engager l’établissement d’un seul Etat laïque.

 

Travail et formation

- Nous réaffirmons notre engagement pour les droits et la dignité des retraités : l’enjeu est de consacrer un droit à ne plus produire.

- Nous affirmons notre engagement pour l’égalité complète pour les personnes handicapées, notamment l’égalité de droits dans l’emploi et l’accès à un travail digne et adapté.

- Nous réaffirmons notre lutte pour le renforcement du régime général de la Sécurité sociale et sa gestion intégrale par les travailleurs.

- Nous réaffirmons notre lutte pour la socialisation de l’ensemble des banques.

- Nous réaffirmons notre lutte pour la démocratisation des lieux d’études et de travail.

- Nous réaffirmons notre lutte pour l'abolition de l'enseignement privé. L'enseignement doit être public, gratuit et laïque. L'enseignement privé est souvent un lieu d'endoctrinement obscurantiste, réactionnaire et/ou élitiste qui va à l'encontre de notre conception d'éducation prolétarienne.

- Nous réaffirmons notre lutte pour une augmentation des bourses étudiantes, pour une rénovation des Cités universitaires les rendant plus nombreuses, moins vétustes et moins insalubres.

 

Migrations et laïcité

- Nous revendiquons une simplification de l'obtention de la naturalisation. Le travailleur migrant doit avoir les mêmes droits que le travailleur français. S'il démontre sa volonté de devenir français, et avec un séjour régulier sur le territoire de 3 ans, la naturalisation doit lui être donnée automatiquement.

- Le problème n’est pas la laïcité en soi mais l’utilisation qui en est faite par la bourgeoisie.

 

Culture

- Nous revendiquons l’accès à la culture pour tous et la création de sa propre culture par le prolétariat (manifestations culturelles, pratiques sportives, protection des professionnels du spectacle, etc).

4. Principes et fonctionnement de l’organisation communiste

- Nous voulons construire une organisation d’avant-garde avec une pratique de masse en vue de l’organisation de la jeunesse prolétarienne, solidement ancrée dans la théorie et pratique marxiste-léniniste.

- Le MJCF 67 n’est pas la seule composante du mouvement communiste chargée d’organiser la prise du pouvoir par la classe prolétarienne : elle y contribue à travers l’organisation de la jeunesse prolétarienne selon les principes du marxisme-léninisme et du centralisme démocratique. Le simple « démocratisme » est en effet insuffisant pour le fonctionnement d’une organisation communiste : il est temps que le MJCF se pose sérieusement la question de quel fonctionnement démocratique veut-il avoir concrètement, ne se contentant plus de simples déclarations platoniques.

-Le MJCF 67 a vocation à organiser la jeunesse prolétarienne avec son caractère spécifique dans la lutte pour l’émancipation du prolétariat. Cette lutte doit donc s’articuler autour de l’activité révolutionnaire d’un parti de classe. Le MJCF 67 a pour vocation de faire adhérer les jeunes de la classe ouvrière et d’organiser une avant-garde révolutionnaire. Le MJCF 67 se donne donc comme objectif à terme l’organisation de la jeunesse prolétarienne dans sa participation active à la prise révolutionnaire du pouvoir et la construction du socialisme.

- Le MJCF 67 est une organisation indépendante qui s’occupe davantage de produire une réflexion sur la jeunesse et l’organiser dans les lieux où elle est majoritaire. Cependant, puisque toute politique touche de près ou de loin les jeunes, puisque toute offensive capitaliste touche, à court ou à moyen terme, la jeunesse prolétarienne, le MJCF 67 se réserve le droit de s’occuper de toute question qui lui semble pertinente. Ses réflexions et pratiques seront échangées, débattues, enrichies en complémentarité avec celles du parti communiste dans un souci dialectique, de critique-autocritique, de synthèse et d’efficacité tactique-stratégique, dans l’optique du triomphe de la révolution prolétarienne.

- Le MJCF 67 se donne pour objectif de fonctionner de manière indépendante vis-à-vis des autres composantes du mouvement communiste (parti, élus, etc.), afin de ne jamais compromettre son intégrité révolutionnaire par le chantage financier et matériel d’éléments opportunistes qui pourraient s’entreposer sur son chemin.

- Comme pour les revendications immédiates, les campagnes fortes du MJCF 67 s’inscrivent également dans une logique tactique de « programme minimum », ne constituent pas des buts en soi mais plutôt des axes de luttes de court-terme, structurant le militantisme notamment dans les parenthèses entre un mouvement social d’ampleur et un autre.

- Quant à nos relations extérieures avec les différents acteurs des mouvements anti-impérialistes, le MJCF 67 s’engage à renouer ses liens prioritairement avec les organisations communistes et à abandonner tout travail avec les organisations qui font preuve d’opportunisme et qui pactisent avec les impérialistes. Une liste d’organisations partenaires devra être validée par le Conseil national du MJCF, cette instance demeurant souveraine quant aux éventuelles modifications ultérieures de ladite liste. Le but est d’établir une « surveillance démocratique » vis-à-vis du choix des partenaires internationaux, pour éviter certaines failles du passé (par exemple la méfiance historique du MJCF à l’égard des organisations révolutionnaires du Kurdistan, du Donbass et de Palestine, ou encore sa révision du camp des « progressistes » africains en y incluant des organisations criminelles telles le FPI ivoirien et sa branche étudiante la FESCI). La notion de « progressiste » ne suffit plus : il faut une délimitation claire entre organisation progressiste et révolutionnaire.

- Les initiatives de solidarité concrète peuvent constituer un complément de l’activité du MJCF 67. Mais le MJCF 67 œuvre prioritairement pour le renversement de la société de classe. Il n’a pas vocation à se contenter de mettre des pansements sur les plaies que celle-ci inflige à la classe prolétarienne, ni à travers des réformes partielles ni à travers une aide matérielle ponctuelle. Cependant, sur ce deuxième aspect, considérant que le soulagement des besoins les plus immédiats du prolétariat est une condition nécessaire à son existence-même en tant que force révolutionnaire, le MJCF 67 œuvre avec des associations laïques tel le Secours Populaire pour contribuer à fournir une aide matérielle immédiate. Une telle démarche permettrait également de se rapprocher du sous-prolétariat, le gagner à la solidarité avec la classe prolétarienne et l'extirper des griffes de la bourgeoisie et des chiens de garde fascistes qui l’utilisent pour rompre ladite solidarité de classe ou casser la solidarité internationale. Cependant, le caritatif ne se remplace jamais au politique, tout comme le MJCF 67 ne se remplace pas au travail des associations.

- Des initiatives de masse moins explicitement politiques mais ayant un fort caractère symbolique (fêtes, concerts, tournois sportifs, etc.) peuvent être développées par notre organisation, même si elles ne doivent en rien résulter chronophages, en absorbant une quantité démesurée de militantisme, ni devenir les seuls moments forts de notre organisation.

- A propos des « fronts unitaires » : du fait de notre rôle d’avant-garde et de notre préférence à l’unité des travailleurs plutôt qu’à l’union de cartels politiques, toute constitution de fronts unitaires est soumise au respect de certains critères. 1° Nous ne restons pas dans les fronts unitaires sous n’importe quelle condition, par exemple si une ou plusieurs revendications vont à l’encontre des nôtres ou si notre participation à un front risque de poser pour nous un danger politique ou organisationnel important. 2° Nous refusons de nous compromettre avec des organisations politiques explicitement bourgeoises et opportunistes (à l’image du PS, du MJS et leurs organisations satellites). 3° Nous nous efforçons constamment de porter vers le haut les revendications des fronts unitaires.

- Le MJCF 67 est une organisation de formation de militants et de cadres de la lutte révolutionnaire, aujourd’hui au sein de la jeunesse communiste, demain au sein du parti communiste et, selon les possibilités et les besoins, au sein des autres composantes du mouvement révolutionnaire prolétarien (syndicats, associations de secours populaire, etc).

- La formation dispensée au MJCF 67 est basée sur la théorie marxiste-léniniste ainsi que sa mise en pratique.

- Nous nous exprimons en faveur du principe de révocabilité des responsables élus, à toute échelle.

- Le besoin s’impose d’une analyse et une critique plus poussées des modes de militantisme internet ou « cyber-militantisme ».

- L’adhésion au MJCF 67 ne peut être anodine et ne doit pas être prise à la légère. Elle doit respecter une certaine procédure, développée dans les Statuts, afin d'éviter tout entrisme par des éléments ennemis et parasitaires, et aussi éviter l'adhésion inactive dite « fantôme ». Ainsi, toute personne voulant adhérer au MJCF 67 doit être rencontrée préalablement dans un cadre formel par un membre des instances de directions locales, qui ont le devoir de présenter l’organisation à l’adhérent potentiel et en savoir un peu plus quant à ses motivations et attentes en intégrant l’organisation. Chaque adhésion doit être validée à l’unanimité par la Coordination départementale. Ce n'est qu'une fois l'adhésion validée que le nouvel adhérent se voit confier sa carte. La procédure d’adhésion accompagnée vise non seulement au contrôle politique des motivations individuelles, mais aussi à cibler rapidement quels pourraient être les atouts portés par chacun au profit du reste du mouvement : il s’agit donc d’une mesure d’anticipation et de planification.

- L’adhésion présuppose des droits, mais aussi des devoirs. Le devoir le plus important de l’adhérent est d'être communiste à tout moment possible. Il doit mener la lutte des classes partout. L’adhérent doit s'efforcer autant que possible aux différentes formes de militantisme. La camaraderie est un devoir : l'adhérent doit respecter ses camarades et faire preuve de solidarité et de fraternité. Si l'adhérent a une responsabilité, il doit accomplir sa tâche du mieux que possible. S'il ne peut pas accomplir cette responsabilité que l'organisation lui a confiée, il est dans l'obligation de la quitter. La discipline est l’un des points les plus importants pour toute organisation révolutionnaire qui prétend lutter pour sa classe. L'indiscipline, le laxisme, l'individualisme et tout comportement petit-bourgeois ne peuvent pas être tolérés au sein de notre organisation. Afin d'éviter ce type de dérives, la cohésion et la discipline sont obligatoires. Dans la mise en œuvre des décisions des organismes du Mouvement, les jeunes communistes observent une discipline librement consentie qui résulte de l'acceptation et de l'adhésion volontaire aux règles du fonctionnement démocratique du Mouvement. Cette discipline est un devoir pour tous les membres et toutes les organisations du Mouvement. Elle suppose la libre discussion des opinions et un travail persévérant d'explication et de conviction politiques auprès de tous les communistes. Après discussion, un adhérent peut conserver un point de vue différent ou un désaccord, sans mettre en cause l'application commune des décisions de la majorité.

- Les structures locales et nationales du MJCF telles que prévues dans ses statuts doivent être allégées et rationnalisées selon une hiérarchie nouvelle : des cellules doivent être constituées selon les lieux de formation, d’études et de vie ; des sections doivent être constituées selon les différentes villes, tandis que la fédération regroupe les sections du même département. Les prérogatives de la coordination nationale du MJCF doivent être revues à la baisse pour éviter à l’avenir les dérives bureaucratiques que nous avons connues ces dernières années : elle doit se limiter à proposer une activité commune et à s’efforcer de mettre en cohérence les diverses activités décidées souverainement par les instances locales du MJCF.

- Le combat contre l’Ecole de classe aux lycées et à la fac est à mener de pair avec celui contre la société de classe dans son ensemble. L’organisation d’activités spécifiques en direction de lycéens et étudiants est fondamentale, mais elle doit se faire au sein même du MJCF à travers ses structures de cellule. Il n’est pas question d’avoir une organisation spécifique et autonome pour chaque milieu, puisque cela présupposerait trop de contraintes et trop de limites auto-infligées. De ce fait, nous nous exprimons en faveur de la suppression pure et simple de l’Union des étudiants communistes (UEC), à l’échelle tant locale que nationale. La dissolution de l’UEC permettrait une meilleure rationalisation de l’organisation du MJCF dans son ensemble : il s’agirait d’en finir avec une tripartition fausse et purement théorique, donc antimatérialiste, entre lycéens et jeunes travailleurs organisés dans le MJCF et étudiants organisés dans l’UEC. Cette structuration asymétrique s’est révélée en outre chronophage et lourde de bureaucratie, préfigurant de facto l’existence de deux organisations dans une même organisation. Il y a en effet actuellement deux instances souveraines à la base militante (cercles UEC et groupes MJCF), deux instances locales intermédiaires (secteurs UEC et unions de ville MJCF), deux instances de direction départementales (bureau de secteur UEC et conseil départemental MJCF,  chacun ayant un exécutif et un secrétaire distincts), et quatre instances directives nationales (deux conseils nationaux, deux coordinations nationales et deux secrétaires nationaux). De ce fait, l’UEC constitue également un gouffre financier important, et il est tout à fait incohérent d’avoir deux trésoreries tant nationalement que localement au vue de nos finances déjà bien maigres. Notre ancrage dans le milieu étudiant ne serait pas affecté si on s’y présentait en tant que MJCF et non pas en tant que UEC. Les étudiants ne sont pas idiots : ce n’est pas parce que l’organisation porte une étiquette expressément « étudiante » qu’ils y adhéreront ou la suivront davantage. L’existence parallèle de MCF et UEC constitue aussi un non-sens vis-à-vis de nos partenaires locaux, nationaux et internationaux : on est la même organisation mais on fait semblant que non. La meilleure solution à appliquer, suite à la dissolution de l’UEC, serait l’élaboration d’un unique calendrier de campagnes pour le MJCF dans son ensemble, avec des déclinaisons spécifiques pour les facs. Nous pouvons parler de tout aux étudiants, et pas que de questions étudiantes stricto sensu. A l’inverse, avec la division entre UEC et MJCF, on en arrive à une situation paradoxale : aux étudiants on ne parle que de questions strictement étudiantes, tandis qu’on garde des thématiques fondamentales de propagande comme l’anti-impérialisme, la dignité de l’emploi, etc. en dehors des universités. Qui plus est, de cette situation découlent d’autres problèmes politiques et organisationnels d’ampleur pour une organisation de jeunesse comme la nôtre. Il manque en effet actuellement toute réponse cohérente à des questions clés, par exemple : qui organise les étudiants des IUT et des parcours professionnels, c’est le rôle du MJCF ou bien de l’UEC ? Ainsi, dans la guéguerre sempiternelle entre MJCF et UEC ce sont des larges pans de la jeunesse prolétarienne qui sont tout bonnement oubliés et exclus des dynamiques d’organisation. Nous sommes persuadés que l’UEC ne constitue actuellement pas plus qu’une tradition : elle reflète ce qu’était structurellement le mouvement communiste dans les années 1950, ce qu’il pouvait se permettre d’être à l’époque mais dont il n’est plus question aujourd’hui. A l’heure actuelle, nous avons besoin d’alléger nos structures afin de retrouver une cohérence d’organisation et d’être efficaces avant d’être traditionnalistes. Ce sera seulement par la suite, si nos pratiques de masse donnent leurs fruits, que l’organisation spécifique des étudiants pourra être reconsidérée sous une lumière nouvelle. Enfin, nous dénonçons fermement la petitesse des luttes de pouvoir qui se mènent régulièrement au niveau national entre l’UEC et le MJCF, dont la « commissarisation » du conseil national de l’UEC par la coordination nationale du MJCF en janvier 2016, cette dernière ayant invoqué des prétextes simplement formels pour cacher un problème politique profond. Ces guéguerres provoquent d’ailleurs des incohérences au niveau local qui minent l’unité du MJCF dans son ensemble : par exemple, l’opposition dans une même ville entre des secteurs UEC anti-UNEF et des « tendances » MJCF pro-UNEF. Comment le MJCF peut déclarer dans ses statuts son indivisibilité s’il est affirmé immédiatement après qu’il accepte en son sein une instance souveraine et presqu’indépendante qui concerne à peu près les 9/10 des adhérents du MJCF, très majoritairement étudiants ?

- Dans les statuts et textes d’orientation du MJCF, il est important de remplacer le terme de « PCF » par celui de « parti communiste ». Il s’agit par-là d’affirmer un principe politique d’ordre général : nous devons entretenir actuellement et à l’avenir des relations serrées non pas avec un parti en particulier, prédéterminé à l’avance, mais avec celui qui nous reconnaîtrons comme étant le parti révolutionnaire d’avant-garde de la classe ouvrière. Il est donc essentiel de ne pas définir par avance une étiquette de parti-partenaire, du fait des changements possibles dans le futur - tant d’étiquettes que de pratiques politiques -, ce qui pourrait nous imposer un changement d’avis et d’attitude à l’égard de notre/nos partenaires. Cette question présuppose d’ailleurs l’importance et l’urgence de discuter et décider au sein du MJCF vis-à-vis de l’état actuel du PCF, de son bilan et perspectives, aussi bien que de la question désormais incontournable de la « reconstruction communiste ».

Déclaration finale de la Conférence fédérale du MJCF 67 (Kurtzenhouse, 25 novembre 2018)

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