Il y a 100 ans naissait l'Internationale des Jeunes Communistes !

Publié le 20 Novembre 2019

Il y a 100 ans naissait l'Internationale des Jeunes Communistes !
Nous célébrons aujourd’hui le 100è anniversaire de la fondation d’un organe qui aura un impact fort sur le mouvement communiste et ouvrier dans le monde entier : le 20 novembre 1919, au lendemain de la Première Guerre mondiale et de la révolution russe, l’Internationale des Jeunes Communistes (IJC) est née ! A l’heure où partout dans le monde les organisations de jeunesse communiste se reconstituent en rupture avec les éléments opportunistes et se renforcent autour du combat de classe contre classe, il est indispensable de revenir sur l’expérience révolutionnaire de l’IJC.
La période de la fondation de l’IJC est un période de crise du mouvement ouvrier international, trahi par ses organisations de la Deuxième Internationale qui abandonnèrent l’internationalisme prolétarien au profit de l’union sacrée avec les directions bourgeoises impérialistes de leurs pays respectifs pour faire la guerre. Au nom de la nation, mais en vérité pour les grands monopoles en crise et pour le repartage des colonies et du règne économique sur des pays entiers, les ouvriers de tous les pays sont envoyés en sacrifice dans la boucherie de la guerre mondiale. Dans cette épreuve, la jeunesse du prolétariat est à l’avant-garde. Ce sont les jeunes qui, dans les tranchées comme à l’arrière, assurent la relève révolutionnaire en dénonçant la trahison des directions social-démocrates. Le 3 octobre 1915 dans les pays neutres (Suède, Norvège, Danemark, Pays-Bas, Roumanie, Portugal, États-Unis), est célébrée pour la première fois la Journée Internationale de la Jeunesse décidée à la conférence de Berne : 120.000 jeunes se réunissent à cette occasion autour du slogan « A bas la guerre impérialiste ! ». En Italie, la manifestation du 1er mai 1916 au milieu des brutalités policières scande le slogan « A bas la guerre ! Longue vie à la révolution socialiste ! ». Leurs efforts, grâce aux communistes restés fidèles à l’unité du prolétariat international, aux efforts de sabotage, de propagande, et d’organisation, sont couronnés par la fin de la guerre et, dans toute la Russie et l’Europe de l’Est, par la révolution ouvrière – qui sera malheureusement réprimée dans le sang en Allemagne par le Parti Social Démocrate allemand (SPD) lui-même.
La jeunesse des travailleurs, loin de former une classe sociale à part entière, a donc tout de même ressenti le besoin de se doter de ses propres structures d’organisation, qui seront bien souvent d’ailleurs les moteurs de la fondation des partis communistes eux-mêmes, comme en France. La création de l’IJC en novembre 1919, un an après l’Internationale Communiste, n’est donc pas un hasard mais le fruit d’une nécessité historique pour la jeunesse du prolétariat conscient de s’organiser le plus largement possible. En effet, l’activité principale impulsée par l’IJC s’axe sur les traits spécifiques de l’exploitation de la jeunesse ouvrière et de la manière dont la bourgeoisie s’en sert pour exercer une pression nocive envers la classe ouvrière adulte, pour abaisser les salaires, briser les grèves et augmenter le chômage. L’IJC se penchera également tout particulièrement sur les effets de la militarisation croissante de la société sur les jeunes, alors que les cicatrices de la Première Guerre mondiale se font encore sentir. Parmi ses objectifs on peut alors mentionner : combattre l’oppression des jeunes pendant le séjour en caserne ; contrer leur endoctrinement nationaliste pour qu’ils ne deviennent pas de la simple chair à canon pour les futures guerres impérialistes ; se doter de moyens pour perdurer l’organisation face aux interdictions des jeunesses communistes décrétées par les gouvernements les plus réactionnaires ; parvenir à acquérir une discipline de fer et un degré de collaboration d’autant plus intense entre jeunes et parti là où les communistes doivent rentrer dans l’illégalité. L’écho de la fondation de l’IJC est énorme parmi les jeunesses prolétariennes du reste du monde, et provoque un effet domino de rupture avec les directions révisionnistes et de création de nouvelles sections de jeunesses communistes en quête d’affiliation avec l’IJC. C’est le cas dans les Pays Baltes, en Yougoslavie, Bulgarie, Grèce, Chine, Grande-Bretagne, Luxembourg, Corée, Ouzbékistan, Islande, Slovaquie, Turkestan, Turquie, Galicie orientale, jusqu’aux colonies d’Afrique et du Moyen-Orient. En 1921, l’IJC peut compter ainsi sur un effectif de 800.000 membres.
Le 4e congrès de l’IJC, tenu à Moscou en 1924 et réunissant 108 délégués et 36 observateurs de 60 pays, marque le déploiement de tout le potentiel de propagande de l’IJC, se fixant pour objectif d’œuvrer à la consolidation de l’internationalisme prolétarien parmi la jeunesse ouvrière, au renforcement de l’opposition à l’impérialisme et à la guerre, à la coordination des luttes contre l’exploitation et la misère de la jeunesse. Rapidement, l’IJC entame un travail approfondi également autour de la lutte contre le fascisme et les nouvelles menaces de guerre qui pèsent sur l’Europe depuis notamment l’invasion française de la Ruhr. A partir de 1926, l’IJC est en première ligne dans la lutte impitoyable contre les éléments contre-révolutionnaires inspirés du trotskisme. Dans les années 30, l’IJC s’ouvre également aux jeunesses paysannes et étudiantes et, dans le cadre de sa politique d’éducation populaire, s’engage dans le domaine sportif favorisant la création et l’accès du prolétariat à des ligues sportives alternatives aux clubs bourgeois.
L’IJC est dissoute en même temps que le Comintern en mai 1943, dans le contexte de la politique d’apaisement des relations entre l’URSS et les Alliés pour écraser le nazi-fascisme en Europe. Au lendemain de la grande victoire antifasciste, les organisations de jeunesse des pays vainqueurs tiennent le 10 novembre 1945 une conférence à Londres qui mène à la constitution de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique (FMJD). Rassemblant plus largement que les seules jeunesses communistes, et rompant après le début de la Guerre Froide avec les organisations de jeunesse social-démocrates, libérales ou chrétiennes, la FMJD se donne comme priorité de lutter contre l’impérialisme à l’échelle globale. Malgré les contradictions d’une Internationale réunissant à la fois des organisations nettement communistes et d’autres plus vaguement progressistes, et malgré la perte de financement non négligeable qui a suivi la contre-révolution en URSS après 1991, la FMJD a pris de facto le relais de l’IJC et a su mener des campagnes d’ampleur pour renforcer la solidarité internationale, comme par exemple celles pour la fin de l’Apartheid en Afrique du Sud et pour les droits du peuple Palestinien ou, plus récemment, en solidarité avec Cuba et le Venezuela victimes d’agressions impérialistes.
Aujourd’hui encore l’impérialisme pourrissant met les peuples travailleurs à genou, et les organisations de la classe ouvrière sont en pleine reconstruction. C’est à nous, jeunes communistes, que revient la tâche de se montrer à la hauteur de notre histoire réaffirmant l’internationalisme prolétarien. En France, en Europe et à travers le monde, la jeunesse des travailleurs s’organise et pousse à la reconstruction et au renforcement de partis communistes aptes à redonner une perspective révolutionnaire au travailleurs de tous les pays. Contre l’exploitation et le chômage, contre l’impérialisme et son endoctrinement de la jeunesse, et pour développement d’un parti et d’une internationale communiste dans le grand coude à coude des peuples, nous pouvons nous inspirer de l’expérience riche de l’Internationale Communiste et de l’Internationale des Jeunes Communistes.
Pour la révolution et le socialisme !
Jeunes Communistes du Bas-Rhin

[Voir aussi notre article sur l'Histoire de l'IJC : http://uecstrasbourg.over-blog.com/2021/02/histoire-de-l-internationale-des-jeunes-communistes.html]

Publié dans #Mémoire, #International

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