Succès de la Manifestation #2 pour la fermeture de l'Arcadia, local fasciste à Strasbourg !

Publié le 20 Janvier 2018

Succès de la Manifestation #2 pour la fermeture de l'Arcadia, local fasciste à Strasbourg !

Succès de la Manifestation #2 pour la fermeture de l'Arcadia, local fasciste à Strasbourg !
Succès de la Manifestation #2 pour la fermeture de l'Arcadia, local fasciste à Strasbourg !

Communiqué n° 1 du collectif unitaire Fermons l'Arcadia (19/01/2018)

Interdiction de manifester à l'Esplanade

LA PRÉFECTURE REFUSE QUE NOTRE MANIFESTATION SE FASSE DANS LE QUARTIER DE L’ESPLANADE ET IMPOSE UN AUTRE TRAJET

La préfecture du Bas-Rhin, avec à sa tête le préfet Jean-Luc Marx (rigolez pas), vient de nous imposer un trajet de manifestation autre que celui initialement prévu : par « mesures de sécurité » le cortège ne pourra pas pénétrer dans le quartier de l’esplanade, sous peine d’interdiction pure et simple de manifester.

Autrement dit, par « mesures de sécurité », il sera impossible aux habitant.e.s de défiler dans leur propre quartier contre le local des fachos de l’Arcadia (dont le trésorier a été condamné pour agression raciste), comme s’illes n’avaient déjà plus leur mot à dire sur ce qu’il s’y passait.

Peut-être qu’après tout, suite aux directives de Gérard Collomb, la préfecture ne voit pas d’un si mauvais oeil l’implantation d’un local para-étatique violemment hostile aux migrant.e.s.
Et peut-être qu’après tout, après deux décès en deux mois de personnes sans-abri, la mairie de Strasbourg ne voit pas d’un si mauvais oeil l’implantation d’un local d’extrême-droite grâce auquel elle peut faire oublier sa politique antisociale.

Malgré ça nous serons dans la rue le 20, Manifestation #2 contre le local fasciste à Strasbourg. Et nous recommencerons autant de fois qu’il le faudra.

ENGLISH

The police headquarters just forbade us to take the initial route we wanted for tomorrow’s demonstration. Invoking « security mesures », we won’t be authorize to get near the Arcadia, or the demonstration would simply be fordidden. In other words, the residents from the area in which the fascists decided to dwell (and let’s remember their treasurer just got condamned for aggravated racist assault) won’t even be able to stand up against it in their own neighbourhood.

Maybe the police administration, following the last statements and instructions from the Minister of the interior Gérard Collomb, is getting keen on a place and a group of people violently hostile to refugees. Maybe even so city hall rejoices by the fact the coverage around the protest is somehow shadowing their own antisocial policies and lack of actions.

Nevertheless, we’ll be in the streets tomorrow and as long as it will take! Please note that nonetheless, the start of the demonstration is still the same.

#fermonslarcadia

Communiqué n° 2 du collectif unitaire Fermons l'Arcadia (24/01/2018)

2nd bilan de la lutte contre l'Arcadia
 

 

Après le succès de notre première mobilisation du 9 décembre 2017 rassemblant environ 400 personnes, la campagne pour la fermeture de l’Arcadia a connu une massification importante. L’agression raciste du soir même de l’inauguration du local1, tout comme l’invitation du théoricien du terrorisme néofasciste italien Gabriele Adinolfi2, ont donné lieu à des enquêtes sur la nature intrinsèquement violente du Bastion Social et l’implication directe de ses dirigeants3. Entretemps, le climat aux alentours de l’Arcadia, dans le quartier Esplanade, est devenu irrespirable. Nous avons alors assisté à la multiplication d’initiatives de la part des acteurs du quartier : les habitants, les parents d’élèves, les petits commerçants, les associations4… chacun a participé à la construction d’une mobilisation populaire contre l’implantation de néofascistes dans leur quartier, par les diffusions et boîtages de tracts, les signatures de pétitions, les courriers de protestation aux institutions locales, le bouche-à-oreille, les graffitis, etc.
 
La manifestation du 20 janvier 2018 a été une étape fondamentale dans ce parcours. Au-delà de l’aspect quantitatif (une participation de plus de 600 personnes, c’est-à-dire bien plus qu’à la première manif’), le succès réside dans la diversité de soutiens qui ont adhéré à la lutte5. Un cortège déterminé a défilé sous la pluie pendant deux bonnes heures en réunissant des militants politiques, syndicaux, associatifs, des élus locaux, des acteurs de l’Esplanade, des camarades de Lyon, des Vosges, de Freiburg, d’Offenburg, de Karlsruhe6. Des slogans contre le fascisme institutionnel en Turquie ont été scandés lorsque la manifestation est passée devant le Consulat Turc, pour dénoncer les bombardements sur la ville d’Efrîn, au Rojava. Preuve que l’antifascisme est à la fois une lutte de terrain – quartier par quartier – et une solidarité internationale.
 
Nous avions initialement prévu de défiler dans le quartier Esplanade et de passer devant l’Arcadia, pour montrer aux fascistes combien leur présence est détestée, combien leurs intimidations ne feront que grossir nos rangs. La Préfecture en a voulu autrement7. Le parcours qui nous a été imposé nous écartait des grands axes du quartier. Le discours de la Préfecture a été on ne peut plus clair : si nous défilions à l’Esplanade, cela aurait été une provocation à l’encontre des fachos, et nous aurions été tenus responsables des éventuelles violences. Sous peine d’interdiction pure et simple de manifester, nous avons négocié un nouveau parcours. Ce que nous retenons, c’est que par « mesures de sécurité » il a été impossible aux habitants de défiler dans leur propre quartier, comme s’ils n’avaient déjà plus leur mot à dire sur ce qu’il s’y passait. De plus, la manifestation a été hyper-fliquée8. Les Gendarmes Mobiles précédaient le cortège à distance rapprochée, surveillant et filmant obsessivement tout ce qui bougeait. Une fois arrivés près de l’Arcadia, au boulevard de la Marne, un dispositif policier hallucinant a été mis en place pour boucler toutes les rues en face de nous, et dissuader toute volonté de poursuivre vers la rue Vauban. Comme toujours : les fachos derrière les flics. A noter également que nombre de participants à la manifestation ont fait l’objet de perquisitions et contrôles d’identité arbitraires de la part de la police et de la BAC avant et après la manifestation, dans une volonté de rechercher la criminalisation à tout prix (pour finalement ne rien trouver).
 
Malgré ces provocations, la manifestation s’est terminée dans le bonheur et le sens du partage. Grâce au collectif Food Not Bombs, des centaines de personnes ont partagé un repas chaud (et délicieux) à l’Orangerie9. En un jour, nous avons distribué plus de repas que ne réussira à faire le Bastion Social dans toute son existence (d’ailleurs, il nous semble pertinent de rappeler qu’une multitude d’associations existent pour venir en aide aux plus démunis, aux personnes sans-abris, comme par exemple le Collectif SDF Alsace, Action Froid, Médecins du Monde, les Restos du Cœur, le Secours Populaire, ou encore Abribus avec ses 18.000 repas distribués chaque année10 sans besoin d’instaurer des critères de préférence ethnique… des chiffres qui montrent que les fachos non seulement sont nuisibles, mais aussi inutiles).
 
Le bonheur de notre manifestation a été terni avec ce qui s’est produit du côté de l’Arcadia ce même samedi. D’abord, ayant pu privatiser le quartier, quelques fachos se promenaient tranquillement en ronde pour chercher et provoquer des manifestants : nous avons reçu des témoignages qui explicitent les modes d’action et les intentions de ces rondes11. Puis, probablement dégoutés car il n’y avait qu’une quinzaine de personnes à avoir répondu à l’« appel à la mobilisation générale » pour défendre le local12, deux sympathisants du Bastion Social se sont livrés à leur violence habituelle. Dans le tramway F à l’arrêt place d’Islande, les deux identitaires ont agressé un couple qui avait participé à la manifestation antifasciste, puis ils ont porté un coup contre le conducteur du tram venu leur porter secours13. Il semblerait que ces individus soient incontrôlables dès qu’ils sont plus de 10 dans leur local. Ferme et immédiate a été la réaction de la CGT CTS14. Finalement, les deux identitaires ont passé la nuit en garde à vue et paraîtront devant le Tribunal correctionnel le 1er juin15. Comme corolaire, le lendemain une photo du président du Bastion Social Strasbourg, arborant fièrement une arme AMD 65 et un drapeau croix celtique, circulait sur les réseaux sociaux16. Nous aurions pu rire de ce crétin avec son arme, s’il ne se trouvait être à la tête d’une organisation qui prône et pratique une violence aveugle, que plusieurs membres du Bastion Social Strasbourg ont déjà été condamnés pour des faits de violence17, que lui et ses copains se fantasment bel et bien en miliciens fascistes, qu’ils fréquentent des terroristes certifiés18 et des terroristes potentiels19.
 
La coupe est pleine. Il faut se rendre à l’évidence : de ses dirigeants à ses sympathisants, l’Arcadia n’est rien d’autre qu’un repère de violence, hooliganisme et mythomanie, rien d’autre qu’un lieu de diffusion de doctrines nationalistes-réactionnaires (racistes, sexistes et homophobes). Un danger pour tous. Comment s’étonner alors que, le lendemain de la manifestation, la façade de l’Arcadia toute entière ait été recouverte de peinture verte ?20 Il n’y a rien d’étonnant justement, puisque tout le monde adore la peinture et tout le monde déteste les fachos !
 
Pour finir ce lundi le Conseil municipal de Strasbourg s’est enfin saisi du danger que représente l’Arcadia, après que le maire Roland Ries21, des adjoints et d’autres élus se soient déjà exprimés pour sa fermeture22. La séance du Conseil a été marquée par l’absence des élus FN, ne voulant pas se risquer à prendre position sur le Bastion Social. Le Conseil a finalement adopté à l’unanimité une motion de principe23 : pour la fermeture de l’Arcadia et pour la dissolution du Bastion Social au niveau national. Pour ce qui est de la fermeture du local strasbourgeois, la balle est dans le camp du Préfet Jean-Luc Marx (rigolez pas).
 
Jusqu’à aujourd’hui, celui-ci s’est cantonné d’affirmer que, contrairement à Lyon, le Bastion Social à Strasbourg agissait en toute légalité d’un point de vue administratif (démarches associatives correctes, loyer payé, etc). Nous ignorons sincèrement de combien d’agressions M. Marx aura encore besoin pour comprendre que l’Arcadia constitue un danger majeur pour la sécurité de tous, et premièrement des habitants de l’Esplanade, quartier multiculturel et étudiant. Que M. Marx nous l’explique : faut-il que l’agression soit commise à l’intérieur de l’Arcadia pour qu’il reconnaisse enfin le lien direct entre l’installation de ce bar et la mystérieuse escalade de violences ?
 
Nous ne nous laisserons pas endormir par la bureaucratie ! Le succès de samedi dernier nous confirme le chemin à suivre : continuons à nous mobiliser sur le terrain, dans nos quartiers, dans nos rues, pour barrer la route au fascisme. Les avancées que nous avons obtenues sur le plan institutionnel n’ont été permises que par la force et ténacité montrée par tous ceux qui ont participé à cette campagne. La fermeture de l’Arcadia, ça passe par la rue !
 
Les 3 et 4 mars, RDV pour un nouveau week-end de mobilisation antifasciste. Au menu : conférences, ateliers, projections, concerts… et bien sûr la manifestation #3 pour la fermeture de l’Arcadia !
11 Citons les fachos eux-mêmes : « Hey vous n’avez pas vu des antifas là, des crasseux qui trainent dans le coin? Il y avait une manif ! » ; « Oh, mais les flics partout c’est un détail, c’est comme les camps de concentration » ; « Ouais si vous en voyez c’est cool, parce que là on a juste envie d’en buter un ou deux et de bien leur casser la gueule ». 

Communiqué n° 3 du collectif unitaire Fermons l'Arcadia (11/02/2018)

L'ordre public est troublé à l'Esplanade !

 

Samedi 20 janvier a eu lieu une seconde manifestation contre le Bastion Social et son bar du quartier de l’Esplanade. De nombreux membres de l’association ou ses sympathisants ont déjà pris part à de multiples agressions et intimidations. Le trésorier de l’association (Thomas BEAUFFET) vient de prendre 8 mois de prison ferme pour une agression raciste le soir même de l’ouverture du local, le 9 décembre.

Bien que cette manifestation ait été une belle réussite, nous déplorons l’interdiction par le préfet et la police de manifester dans le quartier de l’Esplanade. Nous sommes des étudiant.es, habitant.e.s, commerçant.e.s ou associations du quartier et de Strasbourg, ainsi que des organisations politiques et syndicales antifascistes et anticapitalistes. Nous refusons de voir se propager un discours de haine et de violence et qui sommes menacé.e.s dans l’activité ET l’intégrité physique par la présence de cette concentration de militants fascistes dans un quartier populaire, étudiant, multiculturel et ouvrier.

Lors de cette manifestation, le quartier a été bunkerisé face au cortège de 600 personnes qui a dû le contourner et les consignes des policiers étaient clairement dirigées contre les manifestant.e.s pacifiques mais révolté.e.s. Encore une fois, l’utilisation des forces répressives se résume à un exercice de parade pour instiller ou, au contraire, désamorcer un sentiment d’insécurité plus qu’à de la protection collective. En tout cas, elle n’aura pas pu empêcher qu’à deux reprises, en rentrant, des manifestants se fassent menacer ou agresser par des adhérents du Bastion Social. Ils ont notamment attaqué un chauffeur de la CTS, une plainte est déposée par les syndicats.

Alors qui le préfet et la police protègent-ils ? Les citoyen.ne.s qui exercent leur droit à affirmer leur désaccord aux idées fascistes et racistes en manifestant, ou les militants fascistes qui essayent d’apparaître comme respectables mais ne peuvent céder à la tentation de violence en réalité ?

Au-delà des intentions et des effets d’annonce, le résultat est là : plusieurs agressions ont déjà eu lieu, et la menace qui pèse sur les racisé.e.s, les musulman.e.s et les juif.ves, les réfugié.e.s et les sans-papiers, les LGBTQI+ ainsi que sur les militant.e.s politiques ou syndicaux croît chaque jour davantage. Ainsi que l’adjoint au maire Eric SCHULTZ l’a dit au dernier Conseil municipal qui a voté à l’unanimité une motion pour la fermeture du local et la dissolution de l’association Bastion Social, faut-il attendre un nouveau Brahim BOUARRAM, Ibrahim ALI ou Clément MERIC (tous trois tués par des militants fascistes) pour qu’une décision administrative soit prise?

Des bars tels que celui de l’Esplanade ont déjà ouvert ou vont ouvrir dans de nombreuses villes françaises en ce moment même. Profitant des succès idéologiques et électoraux du Front National dans le débat politique et de la propagation des tentations racistes ou identitaires, le Bastion Social est une entreprise concertée au niveau national par divers groupes et individus revendiqués identitaires, fascistes ou néo-nazis pour avoir un ancrage territorial en ouvrant des locaux tels que l’Arcadia qui deviennent des lieux de propagande fasciste et d’organisation d’activités mettant en avant leur devise « Les nôtres avant les autres ». Comme le Front National, le Bastion Social est une tentative d’instrumentalisation de revendications sociales pour une conception ethnique et impérialiste de la solidarité. Des associations d’aide aux plus démuni.e.s sérieuses existent et distribuent, pour le seul cas d’Abribus, 18.000 repas par an et cherchent, par ailleurs, des bénévoles. Mais en vérité, le Bastion Social a montré qu’il se situait en héritier des ennemis historiques du mouvement ouvrier par ses attaques répétés contre le mouvement social et la solidarité. En opposant les plus démuni.e.s, ils font en vérité le jeu de nos élites et de l’État qui ont tout intérêt à la division de notre camp social et tolèrent donc leur existence politique dans la mesure où cela ne suscite pas assez d’indignation pour menacer leur pouvoir.

Contre la propagation des idées racistes, fascistes et identitaires dans l’espace public, Pour une contestation citoyenne systématique et massive, Soyons tou.te.s Antifascistes !

Publié dans #Antifascisme

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article