[Tract] Pour une université sans frontière !
Publié le 15 Décembre 2018
Pour une université sans frontière !
- Multiplication des frais d’inscription par 16 pour les étudiant.e.s étranger.ère.s en licence !
Les frais d’inscription pour les étudiant.e.s provenant des pays hors de l’Union Européenne vont être multipliés par 16 pour les licences (2 770 euros contre 170 euros), par 13 pour les masters (3 770 euros contre 243 euros) et par 10 pour les doctorats (3 770 euros contre 380 euros). Notre cher premier ministre a déclaré que cette mesure permettrait d’augmenter l’attractivité de nos universités, d’attirer les étudiant.e.s vraiment motivés par l’étude en France. Il semble nécessaire de rappeler au gouvernement que plus de 75% des étudiant.e.s étranger.ère.s ne proviennent pas de l’Union Européenne (avec 42,5% d’étudiant.e.s africain.e.s en 2015). Outre l’immense injustice que constitue cette mesure, qui vise de manière arbitraire des individus peinant déjà sérieusement à garder la tête hors de l’eau, elle risque d’entrainer une véritable saigné démographique dans nos université, en particulier pour certaines filières attractive pour les étudiant.e.s étranger.ère.s !
- L’augmentation du nombre de bourses n’est qu’un leurre.
Le gouvernement essaye de faire passer la pilule en promettant un triplement du nombre de bourses pour les étudiant.e.s étranger.ère.s, il oublie de préciser le nombre très faible de bourses qui leur seront accessibles (elles passent de 7 000 à 20 000 pour 320 000 étudiant.e.s). Sans compter que nous n’avons aucune information sur les conditions d’attribution de ces bourses, seront-elles des bourses au mérite comme c’est actuellement le cas pour les bourses accessible aux nouveaux venus ? Dans ce cas-là, l’attribution ne prendra toujours pas en compte les critères économiques, pourtant déterminant. Quant à la simplification de l’obtention des visas et au meilleur accès aux cours de langue française, ils ne bénéficieront qu’à celles et ceux aptes à passer entre les mailles du filet de la sélection.
- Etudiant.e étranger.ère, une situation déjà précaire.
Sans prendre en compte la prochaine mesure, les étudiant.e.s étranger.ère.s doivent déjà passer par plusieurs mesures extrêmement coûteuses.
- Passer par Campus France, l’institution s’occupant des étudiant.e.s étranger.ère.s (coût : 70 euros de droit d’inscription et de frais de dossier, avec le risque de ne pas être accepté).
- Passer un test de langue (entre 80 et 100 euros).
- Obtenir un visa (dont 6 200 euros à justifier comme moyen de subsistance).
- La traduction des documents officiels.
- #BienvenueEnFrance, vers la privatisation générale !
« #BienvenueEnFrance » rend la procédure d’accueil encore plus difficile pour les étudiant.e.s étranger.ère.s. Derrière cette démagogie de « mérite » se cache la xénophobie, tirant profit des discours nationalistes prenant de plus en plus racine chaque jour.
Ce décret est directement lié à la mise en place d’une sélection à l’université via Parcoursup et la loi ORE de l’année dernière. Elle n’est qu’une simple étape vers la privatisation générale des universités pour toutes et tous.
A nous d’enrayer l’engrenage !