Pinar Selek de retour à Strasbourg : la communauté universitaire doit se battre pour la liberté de recherche !
Publié le 17 Septembre 2015
Pinar Selek, sociologue turque accusée à tort d'avoir organisé un attentat au marché aux épices d'Istanbul, depuis le 1er septembre est à nouveau embauchée sur un contrat post-doctoral à l'Université de Strasbourg.
Militante pour les droits des femmes, des minorités, pour la reconnaissance du génocide arménien (argument sur lequelle elle conduira ses recherches au sein de l’UMR SAGE), Pinar fait l’objet d’une cabale judiciaire depuis 17 ans. La communauté universitaire de l’Unistra a déjà montré à plusieures reprises son soutien à Pinar. Elle doit continuer dans ce combat pour que la liberté de recherche ne soit pas remise en question.
Une chose est certaine : l’acharnement politico-judiciaire dont Pinar est victime n’a pas eu raison de sa détermination. Nous l’avons constaté une fois de plus lors de nos échanges avec elle en mars dernier, quand elle a participé à une conférence de la Semaine du féminisme organisée par l’UEC Paris 1. Soutenue en Turquie et en France par de nombreuses associations et personnalités, la sociologue n’a pas cédé au découragement. Pourtant, les sanctions judiciaires de Pinar portent gravement atteinte à son travail scientifique, notamment en lui posant des restrictions pour se déplacer hors du territoire français.
En tant qu’étudiants, nous voyons dans le cas de Pınar Selek une grave attaque à la liberté de recherche, d’expression et de conscience : une attaque dirigée contre la liberté de la recherche, des connaissances et de leur diffusion.
L’Union des Étudiants Communistes de Strasbourg revendique la liberté de la recherche universitaire comme une valeur qui n’est pas seulement déclarative, mais qui doit être soutenue pour tous les chercheurs de l’Université de Strasbourg. Une valeur qui doit résister à tout attaque, que ce soit de la part d’un État étranger, d’une direction universitaire qui valide des coupes dramatiques dans les budgets des unités de recherche (dont celle dont fera partie Pinar Selek !), ou encore de la part des Comités d’éthiques qui se mettent en place de plus en plus fréquemment sur les campus français et qui voudraient faire taire certains chercheurs.
L’UEC Strasbourg tient à témoigner une nouvelle fois de son soutien à Pinar Selek et appelle la communauté universitaire à rester vigilante et mobilisée pour qu’elle obtienne finalement la liberté de circuler, de rentrer en Turquie comme femme et sociologue libre, de pouvoir exercer ses talents d’écrivaine !
L’Union des Étudiants Communistes de Strasbourg